Culture Musique Libre : Les dessous techniques de l’AMMD

Cette nouvelle nous vient du site linuxfr.org, nous reproduisons l’article grâce à la licence proposée.

Posté par le 12/07/12 à 00:20. Modéré par Pierre Jarillon. Licence CC by-sa

L’AMMD est une association qui promeut l’art libre et le copyleft dans une forme particulièrement puriste. Fondée initialement autour du groupe Sebkha Chott, dont un nouvel album (The Ne[XXX] Epilog) financé par souscription sort le 22 septembre prochain, l’association chapeaute une bonne douzaine d’artistes avec une composante musicale importante, même si on y trouve d’autres formes d’expression.

L’association en général et le groupe Sebkha-Chott en particulier mettent en œuvre des moyens techniques, bien souvent issus de projets maison. Le tout est bien entendu libre.

Voir en deuxième partie de dépêche les détails techniques.

Côté enregistrement, l’AMMD a monté son propre studio disposant de deux machines sous Debian GNU/Linux (distribution Wheezy personnalisée), et de cartes sons RME HDSP9652/Alesis HD24XR/Focusrite Saffire Pro 40, le tout alimenté par des préamplis TL-Audio.

L’enregistrement, le mixage, et même le mastering sont réalisés sous Ardour grâce à un plugin d’égalisation 31 bandes et quelques astuces pour fabriquer des crossovers et des compressions multi-bandes.

Côté musique, Sebkha Chott qui tenait par le passé plus du big band avec parfois plus de 30 musiciens, a évolué vers un « quatuor à trois » et s’est tourné vers la musique électronique pour compenser la réduction d’effectif. Bien souvent, la musique électronique impose une forme figée car programmée à l’avance. C’est pour éviter cet écueil que le groupe a développé des outils pour conserver l’aspect « organique » et spontané de leur musique.

Au « line-up humain » de 3 musiciens jouant de 7 instruments, à savoir batterie, basse, guitare, tubular bells, grötterie (sorte de vielle à roue basse à une seule corde créée par l’un des membres de l’AMMD), saxophone et voix, s’ajoute donc un « line-up » électronique composé de :

  • quatre synthétiseurs Alsa Modular Synth, dont 2 polyphoniques, respectivement nommés :
    • AMSBass (pour le bas du spectre, un synthétiseur assez orienté dubstep),
    • AMSChords (polyphonique – il assure la partie harmonique),
    • AMSLead (polyphonique – il récupère les lignes mélodiques),
    • AMSCtLead (un synthétiseur monophonique très simple, avec un gros portamento, très typé Dr Dre, qui contre-chante généralement l’une ou l’autre des voix de AMSLead),
  • un sampleur Tapeutape chargé tout autant de gérer une batterie électronique basé sur des samples tendant à l’agressivité et au remplissage des extrêmes du spectre que de gérer des samples plus mélodiques (voix bulgares, pianos, soufflants…),
  • un séquenceur MIDI seq24 (version personnalisée) qui pilote les synthétiseurs.

Concrètement ce line-up électronique est piloté par un pédalier qui permet au groupe de contrôler le séquenceur MIDI sur scène. Ce pédalier basés sur une board a été construit par le groupe pour satisfaire à des impératifs d’ergonomie et de prix, Il sert notamment à enregistrer des boucles sur scène pour rejouer par dessus ensuite.

Sur scène, les membres de Sebkha-Chott disposent également d’écrans tactiles qui leur permettent de piloter des effets vidéos, lumineux et sonores au travers de Ghislame, un logiciel maison développé en C/C++ (ésotérique !!!) basé sur la librairie graphique FLTK (Fast and Light ToolKit) dont l’objet est de créer des interfaces de contrôles OSC, et qui se veut -à terme- relativement grand public, les interfaces pouvant être créées grâce à fluid, l’outil de création de GUI lié à fltk, sans aucun recours à C/C++.

Leur musique proprement dite est diffusée au format FLAC 24 bits qui présente le double avantage d’être un format de compression non destructif contrairement à l’ogg vorbis, et de proposer un encodage sur 24 bits qui permet de rendre plus de nuances qu’un CD audio encodé sur 16 bits.

Les fichiers de mixage de toutes les œuvres des groupes de l’AMMD sont téléchargeables sur archive.org. Il s’agit d’une sorte de mise à disposition des sources assez inédite dans le monde de la musique et qui n’est pas imposée par la licence art libre dans laquelle seule la copie de l’œuvre est concernée.

La dernière innovation qui doit émerger à l’occasion du nouvel album de Sebkha-Chott est le projet de net album « Spider Jessica ». Les arrangement de la musique évoluant au cours du temps, l’idée de Spider Jessica est de proposer un site qui sache gérer les différentes versions d’un même morceau, laissant la possibilité à l’utilisateur de proposer ses propres remixes et de composer son album personnalisé avec ses versions favorites.

2 réflexions sur « Culture Musique Libre : Les dessous techniques de l’AMMD »

  1. OK..Même Prince ou Bowie ou Aphex Twin, ne sont pas encore à la page de tout leur trucs je pense..Par contre moi j suis intéréssé par récupérer des passages samples de morceaux des Sebkha, en les citant et nommant of course, pour les balancer avec un pédalier, derrière ou par dessus certains morceaux d mon band, parfois, histoire d’envoyer un plus gros son par passages héé..j’annonce la couleur hein..ya pas d prob j’espère, c’est du rock français libre à venir…
    bayouss

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