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LMMS, tutoriels !

LMMS est un outil génial pour créer. Libre, il est disponible sur Mac, Windows et Linux. Son principe ressemble assez bien à Fruity Loops.

linuxmultimediastudio

J’ai trouvé quelques tutoriels pour utiliser quelques capacités de ce logiciel.

Tout d’abord, une bible en wiki pour l’utilisation du logiciel

http://lmms.sourceforge.net/wiki/index.php/Fr:0.4:Manuel

Très complète et en français !

Ensuite un didacticiel pas à pas pour bien démarrer… toujours en français.

http://emocmods.over-blog.com/article-comment-creer-sur-lmms-le-on-1-48913042.html

Quelques exemples écoutables sur leur plate-forme d’échange.

http://lmms.sourceforge.net/lsp/index.php

Et petit best of :

Bien évidemment, si le logiciel est libre, les artistes ne connaissent pas grand chose du droit d’auteur. Ils reprennent des matières sonores connues, les retravaillent, les retranscrivent… D’où l’intérêt d’une plate-forme comme Dogmazic, afin d’expliquer ce que sont les droits d’auteurs, ce qu’ils permettent, et ce qu’on peut en faire pourvu qu’on place ses créations sous des licences libres et/ou ouvertes !

MAO : Monter son (petit) home-studio sous Linux

Cet article est reproduit du site de @Quack1 et paru le 05/04/2012.

Home Studio

Jusqu’alors, le seul moyen pour les musiciens, et en particulier les guitaristes, de pouvoir s’enregistrer et rajouter quelques effets sur leur son était d’avoir un Mac et de s’acheter un logiciel de MAO très couteux, type Cubase, ou autre. Bref, il fallait un assez gros budget, et ça pouvait décourager plus d’un musicien amateur qui aurait eu envie de se lancer dans la prod’.

Et là, MonSeigneur du Logiciel Libre arrive sur son grand cheval blanc, et nous donne plusieurs excellent logiciels qui permettent de simuler ampli et effets pour sa guitare, pour ensuite l’enregistrer dans un éditeur multi-pistes. En plus de ça, on peut rajouter une batterie grâce à une boite à rythme, brancher un clavier, bref, faire tout ce qu’on fait dans un vrai studio, mais avec un simple ordinateur sur Linux 😀

Je vais ici vous présenter ma configuration, vous verrez en lisant ceci que vous n’aurez aucune limite… Avant de tout détailler, je vais vous présenter rapidement les choses, avec un petit schéma pour faire plus simple 🙂

Votre instrument est branché sur une carte son, elle-même reliée à votre machine. Cette carte va envoyer le son qu’elle reçoit à un serveur de son qui va gérer toutes les entrées et sorties de son du système (on verra ça en détail plus tard). Ce logiciel va connecter l’entrée physique (la guitare) à notre logiciel de simulation d’ampli, connecter ce logiciel à celui de simulation d’effets, puis connecter sa sortie à la sortie physique, soit nos enceintes.

Tout ceci se fera très facilement sous Linux, sans ligne de commande, bref, que des choses qui sont à la portée d’un ingé son!!

Pour commencer, il faut du (bon) matos…

Dans la partie « hardware » de ce tutoriel, il y a essentiellement 2 choses auxquelles faire attention, les deux bouts du schéma : la carte son en entrée, et les enceintes en sortie. En fait, ça fera 3, si on prend en compte la machine en elle même.Ici, je ne pense pas que je pourrais être d’une grande aide pour vous, puisque j’utilise simplement mon laptop. Je n’ai pas monté de machine uniquement dédiée à la MAO, et je n’ai pas racheté de carte son. Je branche ma guitare en direct sur la prise mini-jack de mon pc portable. Si vous voulez montez votre machine pour faire principalement de la MAO, privilégiez un bon processeur et de la RAM, utile pour gérer le signal en temps réel et stocker vos enregistrements. Pour la carte son, et tout le reste en général, vous pouvez vous rendre sur linuxMao, référence en matière de MAO sous linux. Il faut bien faire attention d’en choisir une qui soit compatible avec les pilotes Linux ainsi qu’avec notre serveur de son.

Moi, pour l’instant, je ne fais pas beaucoup de musique, et je ne cherche pas à avoir un rendu professionnel, donc mon matos est (pour l’instant) suffisant.

En matière d’enceintes, je pense qu’il faudrait que je commence à investir. Je n’ai que des petites enceintes du bureau, et ça devient vraiment limite quand je pousse un peu sur les effets. Il me faudrait au moins du 5.1, avec un caisson de basses et un peu plus de watts….

Donc pour débuter, vous pourrez sûrement faire avec le matériel que vous avez déjà!! Il faut juste vérifier que vous recevez bien du son depuis votre guitare. Pour se faire, branchez là sur votre ordinateur, puis sous Ubuntu lancez le gestionnaire de son (allez dans les paramètres systèmes, puis « Son », puis onglet « Entrée »). Montez le volume d’entrée, puis grattez les cordes. Vous devriez normalement voir la barre de niveau bouger, signe que du son arrive sur la carte.

Si vous n’avez pas de son, je ne vais pas trop pouvoir vous aider, puisque chez moi tout à marché du premier coup… Je pense que le mieux sera de mettre à jour vos pilotes, puis d’aller faire un tour sur Google…. Sinon, vous pouvez aussi tenter d’avancer dans les étapes suivantes. L’installation de logiciels tels que le serveur de son pourrait peut être installer d’autres pilotes et composants qui feront marcher le bazar…. bref, j’espère que tout aura marché pour vous 😉

Dans tous les cas, remettez le volume d’entrée au minimum, c’est à dire au niveau du premier petit trait vertical sur la gauche, pour avoir un son « pur », c’est à dire qui ne sera pas modifié par le système. L’amplification arrivera par la suite…

Et si on apt-get-ais un peu ?

Maintenant que votre matériel est fonctionnel, passons aux logiciels nécessaires. Vous avez deux solutions.Si vous souhaitez la solution « clés en main », ou si vous voulez avoir une machine et surtout un système qui ne fait que ça, je vous conseille d’installer une nouvelle distribution Linux, à savoir Ubuntu Studio. Cette dérivée d’Ubuntu est dédiée à tout ce qui touche aux médias et à la création multimédia. Ce système à 4 pré-configurations que vous pouvez mixer/installer, à savoir : audio, vidéo, graphisme 2D/3D & développement de greffons audios. Dans notre cas, seul le premier nous intéresse.

Le processus d’installation est très simple et basé sur celui d’Ubuntu. Vous devriez facilement pouvoir vous en sortir, la seule différence est qu’il n’y a pas d’interface graphique, vous devrez tout faire au clavier mais ça reste très simple. Je ne fais pas de tuto, vous en avez un bon ici.Au moment de l’étape Software Selection, ne sélectionnez QUE Audio Creation and Editing Suite. Si vous en prenez d’autres, ou pas celui-ci, vous n’aurez pas le support du noyau temps-réel. Suite à l’installation, vous aurez un système très complet pour faire de la MAO sous Linux!

Si vous souhaitez garder votre système Linux traditionnel et installer en plus les bons logiciels, voici comment faire. Il nous faut 4 choses : le serveur de son : Jackd, le simulateur d’ampli : Guitarix,le simulateur d’effets : Rakarrack et notre enregistreur multi-pistes : Ardour. Normalement, les paquets devraient être présents dans les dépôts de votre distribution. Pour Ubuntu, voici la commande pour tout installer d’un coup :

    sudo apt-get install jackd qjackctl guitarix rakarrack ardour

Le seul paquet inconnu ici est qjackctl, qui est une interface graphique pour Jackd.

Comme je l’ai dit plus haut, les logiciels que nous venons d’installer n’aurons pas de priorité temps-réel, puisque nous n’avons pas de noyau qui supporte le temps-réel. Vous pouvez suivre les explications de la doc d’Ubuntu pour l’installer, puis donner les bonnes priorités aux bons utilisateurs. Personnellement, je ne l’ai pas fait. Encore une fois, pour ce que je fais, j’ai assez avec mon noyau standard 😛

Ces paquets sont le minimum syndical à avoir pour pouvoir commencer à bidouiller et s’enregistrer. Notez que si vous avez déjà ampli/effets, et un moyen de les brancher à votre ordi, vous devriez pouvoir vous passer de guitarix et rakarrack… Cependant, en plus de ceux-ci, d’autres petits logiciels peuvent être intéressants à avoir, principalement pour les guitaristes. Petite liste (non exhaustive) :

  • Audacity : Autre enregistreur et mixeur de son. Je ne suis pas sûr qu’il tourne avec Jack…. Mais peut être utile pour de la post-prod sur un fichier son….
  • Hydrogen : Boite à rythmes, sympa pour rajouter une batterie sur vos compos 😉
  • Lingot : Accordeur
  • TuxGuitar : Éditeur de tablatures, équivalent de GuitarPro 5 en version libre. Indispensable pour les guitaristes 😛

Au fait, on peut faire quoi avec tout ça ?

Et bien, on peut faire plein de choses!! Comme je le disais plus haut, on va pouvoir simuler notre ampli, notre rack d’effets, puis enregistrer le tout.

Le serveur de son : Jackd

Avant de faire de la MAO sous Linux, il faut une bonne brique de départ. Cette brique va recevoir le son, et c’est elle qui va choisir quoi en faire. Cette brique, c’est Jackd, notre serveur de son. Nous l’avons installé plus haut, ainsi qu’un interface graphique pour le piloter (qjackctl). Lancez ce dernier programme (normalement, Applications > Multimédia > QJackCtl). Il faudra toujours le lancer avant de faire de la MAO. En effet, c’est lui qui gère tout le son qui transitera sur votre machine. Sans lui, aucun des logiciels suivants ne fonctionnera.

Cette interface est extrêmement simple. On ne se sert que de 4 boutons : « Démarrer », « Arrêter », « Connecter » et « Quitter ». « Démarrer  » va lancer le serveur, « Arrêter » va le stopper, « Quitter » quitte l’appli, et « Connecter » et bien…. c’est plus complexe 😉

Comme son rôle l’indique, Jackd est un serveur. Cela sous-entend donc qu’a un moment ou un autre, on aura des clients. Ce sont ses clients que l’on va connecter entre eux. Nous aurons deux types de clients :

  1. Les clients en lecture (ou ports de sortie) : les clients sur lesquels on va pouvoir lire, ceux qui nous enverrons du son.
  2. Les clients en écriture (ou ports d’entrée) : les clients sur lesquels on va écrire, ceux à qui on va envoyer du son.

Le rôle de notre bouton « Connecter », c’est ça : connecter les sorties des uns, sur les entrées des autres. Voici ci dessous la configuration que j’utilise le plus souvent. Vous voyez à gauche la colonne des clients en lecture et à droite celle des clients en écriture. Vous pouvez voir que je connecte la sortie du rack d’effets (rakarrack) sur l’entrée d’ardour, mon enregistreur multi-pistes. Cela signifie que tout le son qui aura été traité par rakarrack ira directement en entrée d’ardour.

Il y a deux clients spéciaux là dedans. system. Ce sont les clients qui représentent votre carte physique. À gauche, l’entrée (ou notre guitare) et à droite notre sortie (les enceintes).

Le simulateur d’ampli : Guitarix

Guitarix est un bon simulateur d’ampli pour Linux. Il est découpé en deux parties. La tête, et les effets. Personnellement, j’utilise très peu les effets intégrés, je préfère utiliser ceux de Rakarrack. L’avantage c’est que ça permet, quand on veux tester deux trois accords, de ne pas avoir à lancer notre rakarrack 😉 Les deux parties (tête et effets) sont deux clients séparés dans Jack. Le premier sera gx_head_amp et le second gx_head_fx. Ce que je fais, c’est que je connecte tout dans ce sens : system –> gx_head_amp –> gx_head_fx –> …

Pour obtenir la même vue que moi du logiciel, il faut activer la vue des plugins (Greffons > Show Plugin Bar), celle du rack d’effets (Greffons > Show Rack), puis l’accordeur (Options > Tuner). Les plugins sont simplement les effets que vous rajoutez dans le rack. Vous les ajoutez en cliquant dessus dans le menu en haut à gauche. Je n’en ai pas ajouté beaucoup, juste le « Rack Mono », la « Distorsion Multibande », le « Compresseur », l' »Overdrive », le « Rack Stéréo » et l’équaliseur « 3 Band EQ ».

C’est une config parmi d’autres. Je ne l’utilise pas beaucoup, c’est tout ce que je pourrais vous dire dessus…

Le rack d’effets : Rakarrack

C’est là que les choses deviennent drôles.

Ce rack d’effets est vraiment très complet. Il dispose de nombreux effets que vous pouvez organiser dans des racks. Je n’ai pas encore regardé comment tout ça fonctionnait, comment on créait ses propres racks en agençant ses effets, et pour cause, le logiciel possède déjà une banque de racks (menu « Bank ») très très complète, et pour l’instant j’ai simplement utilisé ceux-ci, en modifiant deux-trois réglages de pédales de temps en temps pour obtenir un truc plus à mon goût.

Pour vous donner un petit avant-goût, voici une petite vidéo trouvée sur YouTube, où le monsieur présente un peu les possibilités du logiciel :

Pour les connexions dans Jack : … –> gx_head_fx –> rakarrack –> …

L’enregistreur : Ardour

Enfin, Ardour est un enregistreur qui permettra d’enregistrer votre son.

Celui là, je ne l’ai quasiment pas utilisé, j’ai juste la base. On crée une piste pour la guitare (Clic droit sous la case « Général » >  » New Track »). Pour la connexion dans Jack, il faut étendre le groupe « Ardour » des deux côtés (petites flèches à gauche du nom). On connecte ensuite la sortie de Rakarrack vers l’entrée de cette piste dans Jack. Tous les clients en sortie d’Ardour doivent être branchés sur « system », pour être sûr de tout avoir dans les enceintes. On clique sur record (bouton rouge) sur la piste guitare, idem dans la barre du haut. On fait « Play », et on joue 🙂

Si vous n’avez pas de son, allez dans « Options », puis « Ecoute de Contrôle », puis sélectionnez « Écoute via Ardour ». Normalement ça devrait marcher 😉

Enfin…

J’espère qu’avec tout ceci, vous aurez les bases pour bricoler un peu de MAO sur votre Linux. Encore une fois, ceci n’est pas un tutorial. Juste une présentation rapide de ce que j’utilise. Si vous en voulez plus, vous pouvez me répondre en commentaire, via twitter, ou jeter un coup d’oeil aux quelques liens ci dessous 😉 Je vais continuer à jouer un peu plus avec tout ça, et je referais des articles plus détaillés pour mieux présenter les possibilités de chaque appli 🙂Enjoy, and keep rockin’…

Liens

LinuxMao.org

UbuntuStudio

911 Tabs : Moteur de recherche de tablatures

Cet article est libre et diffusé sous une licence Creative Commons CC-BY-NC. Vous pouvez rémunérer son auteur en utilisant le système Flattr :

Flattr this

Tout pour le graphisme (affiches, pochettes…)

Si vous recherchez de quoi faire des affiches, des pochettes de CD… plein d’outils existent et beaucoup sont assez simples à prendre en main. Outre The GIMP, Inkscape, il existe quelques autres solutions et surtout des sites pour vous aider à prendre en main ces logiciels, en voici quelques uns.

Calcyum, site vraiment clair et sympa bourré de liens intéressants pour des créations libres avec des photos libres !

Linuxgraphic, site historique, plein de tutoriaux aussi, un forum intéressant et des news… des archives… Pour le moment en reconstruction après une attaque, mais déjà beaucoup de choses sont présentes…

Framasoft, une sélection de tutoriels sur la référence des actualités et réflexions sur le libre.

Le blog officiel de Inkscape proposant pas mal de tutoriaux.

FLOSS Manual, avec une sélection gratuite en ligne et payante en ouvrages imprimés !

Et quelques logiciels en plus !

Glabels, est un logiciel qui conçoit des étiquettes de cd, des cartes virtuelles, des pochettes… Le logiciel est super simple à utiliser et rapide. Disponible sous linux évidemment, dans les dépôts officiels d’Ubuntu.

Pinta, est ce qu’on pourrait appeler un GIMP simplifié, mais pas simpliste ! Pour les nostalgiques de Paint Shop Pro ou de Photofiltre !

LibreOffice Draw, on ne saurait sous-estimer la puissance de cet outil inclus dans la suite bureautique libre. Il peut aisément vous aider à créer des affiches, des organigrammes…

N’hésitez pas à renseigner vos trouvailles supplémentaires dans les commentaires !

 

MAO sous Linux, des ressources

Tout bon musicien sait à peu près où trouver de l’aide, ses potes, voir parfois son forum fétiche (comme celui de Musique Libre ?). Mais si on en vient à changer un peu ses habitudes de composition, à adopter les logiciels libres par exemple, on se retrouve avec des outils différents et pour lesquels une dose d’apprentissage est la bienvenue.

Voici des sites qui vous permettront d’y voir plus clair. Entre les sites spécialisés autour de Linux et de la création sur cet OS, ou des sites plus spécifiques autour du graphisme, de la vidéo, avec des logiciels libres tournant autant sous Linux que sous Windows ou MacOS.

MAO avec Linux

LPROD : Site qui présente des logiciels tournant sous Linux / Windows / MacOS, avec des tutoriels intéressants.

LinuxMAO : Comme son nom l’indique, un site qui est spécialisé dans la MAO sur Linux, une référence.

KVR Audio : Une référence autant pour les Linuxiens que pour les autres (actualités autour des logiciels, plugins VST, LV2, samples…)

Graphismes

Linux Graphic : Un excellent site autour des logiciels libres et de la création graphique, tenu par un graphiste. Le forum est assez actif aussi pour poser des questions.

FLOSS Manual : Site de tutoriels autour de logiciels libres de création graphique (Blender, Gimp, Inkscpae, Scribus…)

Pour aller plus loin…

Nos amis du label AMMD mettent en place des sessions de formation autour des logiciels libres dans le spectacle (gestion de lumières, scène, billetterie…)

Billetterie ?

Et oui, quand on tient une salle de spectacle ou qu’on organise une soirée dans un lieu, on peut tenir une billetterie. Voici ce qu’il vous faut !

Compta ?

Dans n’importe quelle petite association, vous devez faire un peu de comptabilité. Entre les listes de dépenses du Grand Livre (factures classées par dates), la tenue d’une comptabilité (avec budget prévisionnel), voire une comptabilité analytique (classement par projets et ventilation selon ce que des projets peuvent coûter réellement à l’association (temps salarié, locations…), toutes ces notions complexes doivent pouvoir trouver des outils et des solutions.

Je vous recommanderai d’aller voir du côté de Garradin, ou de Grisbi, deux solutions libres.

Adhérents ?

Même chose que pour la compta, la gestion des adhérents et de leurs cotisations (sont-ils à jour pour pouvoir voter à l’AG ?) est importante dans une association.

Voici quelques solutions !

En espérant que toutes ces ressources vous soient aussi utiles qu’à nous ! Nous remercions l’APRIL pour son excellent travail de recensement de logiciels libres !

MAO

Musique Assistée par Ordinateur… oui mais lequel ? Quand on veut faire de la musique libre, on pense surtout aux œuvres finies, comment on va les diffuser… etc… Mais si nous pensions aussi à la manière dont on va les produire ?

Le mouvement de la musique libre est grandement inspiré des thèmes du logiciel libre, alors pourquoi pas utiliser des logiciels libres pour créer de la musique libre ? Et la question des ressources (samples…) ? Ne peut-on pas tout simplement profiter de tout ce que le mouvement a à offrir en terme de possibilités créatrices ?

En ce qui concerne la philosophie de la musique libre, beaucoup de possibilités légales s’offrent à vous. Les musiques sous licences libres vous permettent des utilisations très importantes, notamment celles sous licences Art Libre (LAL), ou toutes les licences CC BY SA. Grâce à elles, vous pouvez échantillonner, reprendre, remixer ces musiques, les seules obligations que vous avez ce sont : citer l’auteur original, et garder la même licence pour votre œuvre dérivée, simple !

De nombreux projets collaboratifs sont nés, dont les plus célèbres sont CC Mixter, et RemixNIN. En France, dès 2006, le projet « Hip Hop Domain » est né sur les forum de Dogmazic !

Si l’aventure vous tente, de nombreux logiciels libres existent d’ors et déjà pour créer. Si les distributions Linux ne manquent pas, elles ont toutes la possibilité de faire tourner des logiciels de qualité.Et sur du matériel vieillissant, elles remplacent allègrement un Windows encrassé et ralenti par ses failles et son système fermé.

L’une d’entre elle, basée sur la distribution Ubuntu est Ubuntu Studio

Avec Ubuntu Studio vous avez le potentiel pour tout créer. Du son (synthèse électronique, DJ, à l’enregistrement et au mastering), à la création graphique (vectorielle et retouche photographique) puis à la vidéo (montage, effets, VJ)… Une Ubuntu Studio en action cela donne ceci :

ubuntustudio9-10_multitasking
En action avec Blender, Ardour, Hydrogen et Jack.

Vers la musique libre – Bordeaux, février 2001

Zikos et amateurs de musique, ce message vous concerne ! Le texte qui va suivre se propose de vous causer d’un projet qui risque fort de révolutionner le marché de la musique, en pleine crise d’identité. Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, il me semble nécessaire de parler de GNU. GNU est ce qu’en France les médias ont coutume d’appeler Linux (il serait plus juste de dire GNU/Linux), c’est-à-dire, un système d’exploitation entièrement libre, des programmes informatiques libres eux aussi, fruit du travail souvent bénévole de nombreux programmeurs à travers le monde.

GNU est régi par une licence très particulière, la GNU General Public License, qui garantit à tous

La liberté d’exécuter le programme, pour tous les usages (liberté 0).

La liberté d’étudier le fonctionnement du programme, et de l’adapter à vos besoins (liberté 1).

La liberté de redistribuer des copies, donc d’aider son voisin (liberté 2).

La liberté d’améliorer le programme, et de publier vos améliorations pour en faire profiter toute la communauté (liberté 3).

(extrait de la traduction de Karl Pradène d’un texte de Richard Stallman intitulé « Qu’est-ce qu’un logiciel libre ? »)

Il est à noter, comme le précise d’ailleurs M. Stallman dans le même texte, que libre ne veut pas dire gratuit. Il existe des logiciels gratuits qui ne sont pas libres (freeware) à côté de nombreux logiciels et systèmes d’exploitation qui sont non seulement libres mais aussi gratuits (parfois les utilisateurs payent pour leur copie d’un programme informatique libre, parfois, c’est gratuitement qu’ils l’obtiennent). Le logiciel libre constitue une révolution, il circule sans entrave dans un univers pourtant marqué par la recherche du profit : lorsque vous copiez un logiciel Microsoft, même gratuit, et que vous le refilez à un pote, cela s’appelle du piratage et c’est puni par la loi (le copyright n’autorise qu’une copie par personne, aucune modification du produit n’est tolérée).

Richard Stallman, fondateur du projet GNU a trouvé un procédé très astucieux pour diffuser les produits informatiques tout en les les protégeant : le copyleft, ou copyright inversé. Le copyleft donne le droit de faire autant de copies que l’on veut d’un logiciel libre ; la copie devient libre à son tour et acquiert automatiquement le même statut que l’original, etc. Le but d’une telle entreprise étant de permettre à un plus grand nombre d’utilisateurs d’accéder aux produits informatiques en invitant les programmeurs comme les utilisateurs à « partager », « aider son voisin ».

La GPL n’est pas qu’une incitation à la copie et à la modification des logiciels (accès au code source), elle est aussi garante du respect des auteurs de logiciels libres (avant de mettre un logiciel sous copyleft, M. Stallman suggère de le mettre d’abord sous copyright afin de protéger son/ses auteurs), ainsi qu’un appel à un esprit plus communautaire, moins mercantile. A titre d’exemple, une distribution GNU/Linux (il en existe un nombre croissant) coûte rarement plus de 300 FF dans le commerce et vous donne accès à des milliers de logiciels – dont celui que j’utilise pour rédiger cet article. La quasi totalité des éléments du système et des logiciels fournis étant libres et gratuits, vous ne payez en somme que le packaging ; vous pourrez ensuite en faire ce que vous voudrez.

Tout ce préambule était destiné à vous éclairer sur le contexte dans lequel s’élabore actuellement la Free Music Public Licence, héritière musicale en ligne directe de la GNU GPL.

Musicien depuis un certain temps, je me suis toujours demandé quel était le meilleur moyen pour diffuser la musique que je compose. Cela m’embêtait fort d’être obligé de passer par une liste toujours plus longue d’intermédiaires vampiriques, ou muets, et lorsque je me suis par hasard intéressé au projet GNU, ça a tout de suite fait tilt : « Pourquoi pas une licence du même type pour la musique ? ». J’eus la chance d’échanger quelques mots avec R. Stallman sur ce sujet lors de sa venue à Bordeaux l’été dernier, pour les rencontres mondiales du logiciel libre. Il m’indiqua l’e-mail d’un étudiant de l’Université de Berkeley, Ensor avec lequel je me mis tout de suite en contact. Ensor travaille actuellement avec l’aide d’un avocat, Me Lawrence Lessig à l’élaboration du texte de la Free Music Public Licence (FMPL), le texte est aussi en germination avancée chez Ram Samudrala, auteur de nombreux – et fort instructifs – articles sur la philosophie de la musique libre. Il existe déjà quelques sites web qui diffusent de la musique libre, de nombreux musiciens y proposent déjà leur musique (on trouvera en fin d’article les adresses de ces sites).

Lorsque son texte sera juridiquement validé, la FMPL donnera, comme son inspiratrice informatique le droit de copier et de modifier la musique. Elle protégera bien entendu les musiciens contre les entreprises malhonnêtes telles que l’appropriation « commerciale » de leur musique par un tiers qui n’y aurait apporté aucune modification, et/ou aurait arbitrairement apposé son propre copyright sans tenir compte du/des auteurs de celle-ci. Les clauses à respecter impérativement pour diffuser de la musique libre sont de joindre le texte de la licence à la musique (sous forme de fichier informatique présent dans le CD, ou le fichier MP3) et de préciser les nom et contact du/des contributeur(s) (de même, tout logiciel libre est accompagné de la GNU GPL).

Toute entreprise commerciale sera régie par les termes de la FMPL, celle-ci ayant pour but principal de créer une communauté de musiciens solidaires, de stimuler la créativité par l’échange de connaissances dans le respect et la courtoisie, de faire circuler et de protéger la musique en légalisant la reproduction (fini le procès Napster !), d’autoriser la modification (arrangements différents, samples, interprétation différente, remix, ajout de paroles, d’instrumentation différente, reprises, etc.) des œuvres musicales et de supprimer les intermédiaires entre le musicien et le public (vente directe, téléchargements ou CD, possibilité pour le public d’enregistrer les concerts, etc.).

Il y a donc une réponse légale au trafic de copies illicites de CD : la copie licite ou copyleft. Il y a aussi une réponse au tarif exorbitant des CD (moins cher que le vinyle, c’est ce qu’on nous disait dans les années 80, bilan, le CD est à 120FF, pour un coût réel de fabrication se situant largement en dessous de 10FF).

Les musiciens ne touchent que 4% du prix versé par le public pour leurs CD ; de plus, ce barème est variable (les musiciens « connus » reçoivent plus de 4%, les autres, moins de 4%). A l’inégalité des chances entre les musiciens provoquée par l’attitude cynique sans ambiguïté des « géants » du secteur, à l’oubli de tant d’œuvres musicales sous prétexte que celles-ci n’ont pas de potentiel commercial, il y a une réponse : cette réponse, c’est la FMPL. La FMPL sera sans doute terminée – au plan légal – courant 2001. N’hésitez pas à me contacter si vous souhaitez des précisions supplémentaires sur ce sujet épineux, ou si vous souhaitez soutenir notre action, ou encore, si vous avez de bonnes objections à apporter à ce projet qui ne manquera certainement d’en soulever de nombreuses et cruciales pour sa pérennisation.

Toute contribution est bien entendue la bienvenue. J’invite tous ceux que le sort des exclus (volontaires ou non) du show business (et ils sont aussi nombreux que talentueux) intéresse à participer au développement du site. Vous pourrez bientôt y télécharger la musique d’Exorciste de Style, de Loubia Dobb System (deux projets auxquels je travaille), et de tous ceux qui auront envie d’y proposer leur musique. Vous pourrez aussi vous y exprimer sur la question, si elle vous intéresse. Nous ne misons d’emblée que sur l’honnêteté du public, son sens des responsabilités vis-à-vis de la société de consommation, et son respect supposé des créations musicales. Le système actuel et le développement du MP3 a malheureusement enfanté une nouvelle race de consommateur : le consommateur-voleur. Celui-ci aura-t-il un peu plus de scrupules à s’approprier de la musique libre ? Finira-t-il par acheter ma musique, et celle de ceux qui comme moi se sont engouffrés dans cette brèche ? Il la paiera moins cher que celle qu’il ne voulait plus payer, c’est déjà un bon argument. Il saura ensuite qu’elle ne profite pas à un producteur véreux, mais à celui ou ceux qui l’ont fabriquée.

Musiciens : la recherche seule du profit affame la créativité ! Ne sommes-nous pas de plus en plus nombreux à avoir les moyens techniques de produire de la musique de qualité par nous-mêmes ? Alors pourquoi attendre qu’un gugus en costard infroissable bleu électrochoc daigne – peut-être un jour, rien n’est moins sûr d’ailleurs – nous autoriser à pénétrer dans son joli bureau pour y signer le contrat du-siècle-de-la-mort-qui-tue (« Un havane, Serge ? »). Nous pouvons nous passer de lui, n’est-ce pas, amigos ! Pour le moment, un paquet d’entre nous sont obligés de trimer à autre chose qu’à leurs compos pour gagner leur croûte. Musiciens, mélomanes, labels indépendants de France, de Navarre, d’Amérique ou du Lesotho, aidez-nous à libérer la musique de ce système inégal et verrouillé, qui engraisse les uns pour mieux dépouiller les autres : rejoignez le camp de la musique libre !

Wagdi, Eric Aouanès

Musiques Libres : échange avec Rico Da Halvarez

Posté par . Édité par Benoît Sibaud, baud123 et Florent Zara. Modéré par j.
Culture

Rico da Halvarez est le fondateur de Dogmazic Musique-Libre, il a participé ou participe au groupe Loubia Dobb System et Tsunami Wazahari. Biographie partielle.

Jérémie Nestel est membre du collectif Libre Accès, il a été rédacteur en chef du livre La bataille Hadopi, il a fondé différentes radios web sociales, il mène différentes collaborations avec Joseph Paris, Bituur Esztreym, Michele Magema, Hervé Breuil…

Jérémie Nestel : Comment en es-tu venu à faire de la musique libre ?

Rico Da Halvarez : C’est pas si simple…
En 1993, nous fondâmes avec quelques potes le collectif v.n.a.t.r.c.?. À cette époque, musicien (bassiste), plasticien, étudiant en philo révolté par la prolifération d’une certaine forme d’art conceptuel pour le moins inepte et hermétique, je sympathisai avec des étudiants aux beaux arts de Bordeaux, ma ville natale, motivés comme moi pour réagir, mais « narquoisement » à ce fléau muséal, et le bouter hors des froments (sic).

Ce que je retiens surtout de cette époque, c’est la pratique d’un art en liberté, manifestement collaboratif, soucieux de la pierraille (sic), décomplexé, très prolixe et un zeste ironique.

Pour en savoir plus sur les péripéties et facéties de v.n.a.t.r.c.?, je vous propose d’aller jeter un coup d’œil à la biographie (1993 – 2004) du collectif. On pourra aussi se référer à notre « bible-manifeste », le « de catenae legendae labyrinthorum artis i-machinantis », ainsi qu’à l’e.l.s.a., véritable fondement de notre interprétation du droit de l’auteur.

NdA : cet article est sous licence Art Libre.

Rico Da Halvarez - licence Art Libre

Ce sont les arts plastiques qui m’attirèrent vers le web, le web se chargea de me propulser vers le libre. Notre pratique de la co-création, notre refus de la sacralisation en art© sont facilement identifiables comme des prémisses de mon engagement pour un art libre. Utiliser une toile de Rembrandt comme planche à repasser (l’idée du ready-made inversé du Duchamp) ou utiliser un ready-made de Duchamp comme pissotière, c’est super poilant, ça permet de comprendre ce qui cloche avec l’art.

En 1998, j’installe une distribution yellowdog linux sur mon imac.
J’avais commencé à m’intéresser à linux via des articles et des sites web, mais cela ne suffisait pas, il fallait que je teste la bête !
Ce fut une véritable révélation! J’aimais beaucoup aller sur les forums pour tenter de comprendre et (éventuellement) résoudre les problèmes techniques, notamment de périphériques – fort nombreux à l’époque il faut le dire 😉

Je découvris une communauté dynamique et généreuse. Grâce à l’aide précieuse de quelques geeks patients, je progressai dans le cambouis de la machine et en découvris quelques méandres.

Grâce au logiciel libre, il était désormais possible de comprendre les mécanismes les plus subtils de l’informatique, jadis réservés à une petite élite de programmeurs. Même si je ne me destinais pas à cette carrière, ma curiosité l’emportait, ce qui me valut de nombreuses frayeurs !

Cette même année, l’administration plastique v.n.a.t.r.c.? fût quelque peu mise en sommeil suite à une grosse expo à Limoges, terriblement chronophage. Il y eut aussi le départ de deux de ses membres fondateurs, happés par d’autres projets artistiques.

Mon frère et moi décidâmes d’investir dans du matériel musical pro, avec comme dessein de créer des morceaux d’electro-dub. Ainsi naquit « Loubia Dobb System » (1998-2003). Pour des compos plus personnelles, j’officie toujours sous le nom d’« exorciste de style ». On peut écouter et télécharger cette production musicale Loubia Dobb System et Exorciste de style.

À cette époque, le parcours habituel du compositeur était inévitablement une inscription à la SACEM après quelques diffusions de la musique dans des lieux ou des radios. Nous n’échappâmes pas à la règle, nous inscrivîmes mon frère et moi à la SACEM en 1999.

Cette même année, j’entrepris de numériser tous les documents produits par v.n.a.t.r.c ? (textes, images, photos), afin de créer un site web rassemblant ces archives. Conservé dans son état initial comme dans de la naphtaline, il est visible ici. En 2000, rejoint par bituur esztreym (membre du collectif depuis 1997), nous nous lançâmes dans le net-art, dont vnatrc.net est le nœud central.

La pratique quotidienne de linux aidant, je fus amené à lire attentivement la GPL. Ce fut le tilt : pourquoi ne pas diffuser de la musique de cette manière ?

Le milieu de la musique, je le trouvais (je le trouve toujours) corrompu, pyramidal, basé sur la concurrence des artistes, standardisé, mercantile, en quelque sorte confiné aux antipodes de ce que je percevais dans la philosophie du logiciel libre, et de l’histoire de la Musique.

Je décidais donc de m’investir dans la musique libre, afin de porter la voix des exclus du système oligarchique de l’industrie de la musique – exclus, dont je faisais et fais toujours partie, à ma plus grande satisfaction.

Mais comment faire pour faire bouger les lignes, utiliser des armes légales ? Il fallait commencer à s’organiser pour faire face aux premières lois réprimant le partage, toutes ces lois censées protéger le droit d’auteur, pour au final avantager certains lobbys du secteur du divertissement. Les licences libres étaient la réponse pertinente, elles le demeurent : rendre légal le partage de la musique, avec le consentement de l’auteur, c’est juste du bon sens. Dix ans plus tard, bon-gré mal gré, les lignes n’ont toujours pas bougé. Beaucoup reste à entreprendre pour que le partage s’impose d’évidence comme la norme des normes dans les échanges culturels.

L’année suivante, en 2000, coup de bol, les premières RMLL eurent lieu à Bordeaux, dans les locaux de l’ENSEIRB. J’avais en tête l’idée d’une GPL pour la musique. Je pris mon courage à deux mains, et abordai RMS à la sortie de sa maintenant légendaire conférence en français. Je lui demandai alors ce qu’il pensais d’une GPL appliquée à la musique, ce à quoi il répondit – « ce n’est pas pareil » [musique et logiciel]. Puis il m’informa de l’existence d’un projet similaire soutenu par la FSF, en cours de réflexion aux États-Unis. Il me pria de lui indiquer mon adresse mail afin qu’il puisse me mettre en relation avec Ram Samudrala et James Ensor, les deux instigateurs du projet, accompagnés d’un juriste, Lawrence Lessig.

Le lendemain de notre brève discussion, je reçus un mail de rms, et je rejoignais le groupe de réflexion qui allait l’année suivante aboutir à la Free Music Public licence (draft actuel).

Notons au passage que la FMPL ne fut pas achevée, suite au départ de Lawrence Lessig, qui fit le choix de créer les Creative Commons plutôt que de parachever cette licence.

Afin de communiquer en français sur le projet FMPL, je créai en 2001 le site http://musique-libre.com. C’est ainsi que progressivement des rencontres se nouèrent entre les membres de la communauté naissante de l’Art Libre, notamment la foisonnante copyleft attitude.

En 2004, sentant la communauté de la musique libre s’élargir, nous créâmes l’association « Musique Libre ! » son site, ses archives musicales : l’actuel http://dogmazic.net/.

Les années suivantes furent riches en projets, je suis fier d’avoir contribué très activement à certains d’entre eux :

  • la plate-forme de vente Pragmazic, initiative de trois membres de l’association, fut lancée en 2006, (projet abandonné en 2009 faute de rentabilité),
  • la première borne automazic, entièrement conçue par des membres de l’association fut inaugurée en 2007 à la médiathèque de Gradignan. Ça continue sur http://www.pragmazic.net/ ,
  • L’association Libre Accès et le festival des arts libres furent créés en 2008.
  • 2008, ce fut aussi la première édition du festival Artischaud à Lyon http://artischaud.org.

En 2003, v.n.a.t.r.c.? est invité par PERAV’PROD dans le cadre de leur exposition au CAPC de Bordeaux. Belle occasion de créer des installations libres utilisant du logiciel libre. Il est rare que l’art libre pénètre les musées, nous en profitâmes donc pour marquer les esprits avec nos YA*T, logiciels aléatoires publiés en GPL http://www.vnatrc.net/YAST/YAPA2k5T/

Ces œuvres libres donnèrent naissance à un groupe musical diffusant sous LAL, le groupe ALÉATOIRE, qui sévit à Bordeaux et ailleurs entre 2003 et 2005, et dont je fus le bassiste.

Convaincu par la pratique du libre en matière d’art, il me fallut réparer une erreur de jeunesse. Il fallait que je démissionne de la SACEM, si je voulais diffuser toute ma musique sous une licence libre. Cette expérience, conjuguée à celle d’autres démissionnaires fit surgir sur la toile feu quitterlasacem.info dont les archives sont visibles.

Après 10 ans de bons et loyaux services pour l’association « Musique Libre ! », je me consacre désormais plus particulièrement à des projets musicaux. La musique libre m’a récemment permis de voyager au Mexique, en Allemagne, Autriche, Slovénie, Croatie à l’occasion de concerts avec Tsunami Wazahari, que j’ai rencontré par l’intermédiaire de dogmazic, il y a 7 ans.

Rico Da Halvarez - licence Art Libre

Grâce à la libre circulation des œuvres sur Internet, le contact s’est établi bien au-delà des frontières de la France, le public a souvent été au rendez-vous, et l’on peut dire qu’on s’est bien marré 😉

Voilà (entre autres) pourquoi je continuerai à publier mes œuvres sous une licence libre, voilà pourquoi je suis persuadé que la libre circulation, utilisation, modification de l’original, c’est du bon sens appliqué aux œuvres d’art. Je suis persuadé que partage sera la norme de la société qui arrive. Le droit d’auteur serait-il vraiment en voie d’extinction ? Tout se jouera dans les années qui viennent. Le libre aura un rôle crucial lorsqu’il s’agira de transmettre les productions de notre temps aux générations futures. À contrario, ce qui aura été cadenassé au XXIe siècle, est-il certain que l’on en retrouve la clé quelques siècles plus tard ? Je ne le pense pas.

Si l’on songe à donner une chance de pérennité aux œuvres produites par les créateurs de notre époque, et des époques qui suivront, le libre s’impose tout naturellement comme la panacée.

Jérémie Nestel : J’aimerais que tu reviennes sur l’histoire de la Free Music Public licence et de la création des licences creative commons, peux tu nous en dire plus ? Pourquoi le projet n’a pas abouti ? Penses-tu que cela aurait été plus adapté pour la musique que les licences Creatives Commons ?

Rico Da Halvarez : Initialement, le projet de la Free Music Public licence est né de la collaboration entre deux étudiants de l’université californienne de Berkeley, Ram Samudrala et James Ensor, tous deux musiciens. J’ai raconté dans la première partie de cet entretien comment nous nous sommes contactés.

Suite à des échanges par email, nous réfléchîmes à la forme que devait prendre cette licence, en tenant compte des différences entre le métier de musicien et celui de programmeur.

Ainsi, une première ébauche du texte de la licence vit le jour en 2001, rédigée en grande partie par James Ensor. À l’étape suivante, cette ébauche devait être validée juridiquement par Lawrence Lessig, mais celui-ci n’effectua pas ce travail, j’en ignore la raison. Peut-être faudrait-il lui poser directement la question ?

Toujours est-il que la même année, l’EFF lança sa propre licence OAL (Open Audio licence 1.0, remplacée par la suite par la CC by-sa), il y a eu aussi les OML, très proches du modèle Creative Commons, et l’année suivante, les premières Creative Commons (version 1.0) apparurent. Bref, une sorte de surenchère de licences

La caractéristique principale de la FMPL reste qu’elle est une licence créée par des musiciens, pour des musiciens. Est-ce pour autant qu’elle serait plus adaptée à la musique que les Creative Commons ? Je ne puis affirmer cela, notamment par rapport à sa faiblesse juridique.

Si on regarde les clauses de la licence, elle correspond grosso modo à une Creative Commons by-nc-sa (paternité-pas d’utilisation commerciale-partage des conditions initiales à l’identique).

Il est amusant de noter que cette licence, que l’on ne saurait qualifier de copyleft, est soutenue par la FSF : « ce n’est pas pareil » cela doit être ça 😉

Jérémie Nestel : Crois tu que l’on peut définir la musique libre par le choix d’une licence ? Au final avec Lessig on voit que les juristes marquent le pas sur les artistes dans les choix de numérisation de leurs œuvres ?

Avant tout de la musique, rien que de la musique 😉

Le choix d’une licence n’est en rien le cadet des soucis d’un auteur et/ou compositeur. Mais cela n’est pas une raison valable pour accepter de se laisser avoir par un système qui pense la musique en terme de moyen quantifiable, en exploitant ceux qui sont les plus doués pour créer des œuvres-marchandise, tout en mettant sur le pavé ceux, tous aussi doués qui ne partagent pas cette idéologie – car c’en est bien une – et construisent en dehors des schèmes stylistiques à la mode, dans l’indifférence logique de leurs contemporains, qui ne les connaissent pas puisqu’ils ne sont pas diffusés, à part dans les recoins du web.

Ce n’est pas parce que je suis un gauchiste, que je m’insurge contre ce système ! Tout système est forcément injuste : aucun ne convient à tout le monde, celui de la musique n’échappe pas à la règle.

Ceci posé, et c’est sans doute bien caricatural et partisan – j’en conviens – on en déduit aisément que le choix d’une licence n’a, selon moi, aucun rapport avec le fait de créer de la musique, de même qu’à mon sens, il est tout à fait ridicule de conditionner la création de quoique ce soit à une quelconque élévation matérielle, sociale. Créer est une nécessité, une idée fixe qui se situe au delà de tout besoin, même vital.

Tout au plus il convient à un adepte sincère de cet art abstrait qu’est la musique d’ouvrir parfois son cerveau et ses oreilles à des considérations juridiques, même absconses, s’il ne souhaite pas se faire embobiner par les sirènes cyniques de l’art comme marchandise, que je ne cesse de dénoncer depuis près de 20 ans.

Que ceux qui ont vocation à créer des litanies pour des fromages ou des rasoirs jetables, que ceux qui rêvent de devenir des stars, passent leur chemin, la suite ne sera pas meilleure pour eux que mon introduction !

Pratiquer cet art, tout comme les autres, c’est difficile, indélébile, addictif, nocif pour soi et son entourage. C’est exigeant, éprouvant, mais contingent. Il est impossible de pratiquer sincèrement si l’on attend un quelconque intérêt matériel en échange des efforts que l’on fait.

Rico Da Halvarez - licence Art Libre

Cette praxis n’a non plus aucun rapport avec le droit, la loi, puisque l’art incite rarement celui qui pratique à un rapport équilibré, stable, avec la société. Bien au contraire, c’est le meilleur moyen de se retrouver seul, alcoolique, drogué, ou en prison pour avoir trop bousculé l’ordre établi, heurté ces « braves gens » qui « n’aiment pas que l’on suive une autre route qu’eux », et Brassens en savait quelque chose !

Sade a passé 40 ans en prison, Oscar Wilde, Victor Hugo, Courbet… la liste est longue de ces grands Produits de Luxe ayant fréquenté les cellules, ayant été contraints à l’exil, ou ruinés par les conséquences de leur engagement politique.

Peu importe l’interprétation, c’est surtout dans la longévité que l’on se rend compte qu’on a faim de musique ou de tout autre art comme dans la vraie vie on a faim de nourriture. Et lorsque cet état de fait devient irréversible, peu de choix sont à disposition : continuer coûte que coûte, ou arrêter définitivement.

De tous temps, les mêmes obstacles se sont dressés devant quiconque a manifesté le symptôme irréversible du besoin de créer. Cela se produit depuis que la musique existe, nonobstant quelques notoires exceptions, mais aucun obstacle n’a empêché l’art de s’exprimer. Nietzsche disait que l’artiste au fond ne demandait rien de plus que « du pain et son art ». Alors que dire de tous ces capricieuses vedettes, qui occupent la place médiatique ? Sont-ce des artistes, ou bien des ersatz ?

Les considérations juridiques, on s’en moque généralement quand on a des mélodies, des harmonies en tête, ce n’est pas un tort, c’est une raison valable.

Les licences libres sont des outils, les juristes ont bien le droit de tenter d’aider des artistes à diffuser leurs œuvres conformément à leurs opinions philosophiques ou politiques. Ce sont des outils d’autonomie, tout à fait à leur place dans un système culturel (en France tout au moins) basé sur la tutelle, car partant du principe que les artistes sont incapables de se prendre en main. C’est sous ces angles notamment, que les licences libres m’ont séduit, et sans doute aussi parce que je cumule une formation philosophique et une carrière musicale…

Dire que les juristes marqueraient le pas sur les artistes dans leurs choix de diffusion numérique me paraît quelque peu exagéré. Le sentiment que j’ai cependant, c’est que beaucoup trop de ceux qui s’arrogent le droit de parler de « création », d’« art », de « culture », n’ont aucune compétence dans ce domaine, de même que l’écrasante majorité des artistes n’a aucune compétence en droit d’auteur. Mais au moins, les artistes, il est rare qu’ils se lancent dans des diatribes sur ces sujets !

Les enjeux des licences libres sont cruciaux pour la circulation et la conservation durable de notre patrimoine. Le droit d’auteur classique est de plus en plus un droit privateur de libertés fondamentales. Il est primordial de sensibiliser ceux qui ont une pratique artistique à ces enjeux, ne serait-ce que pour les reconnecter avec le public, mais il faudrait vraiment arrêter de décider à leur place!

Jérémie Nestel : Comment abordes-tu le revenu des auteurs dans la musique libre ? Es-tu en adéquation avec ceux qui pensent (thinktank altaïr pro hadopi) que : « un artiste a autour de lui un manager ou agent, un producteur de spectacle (ou « tourneur »), un producteur discographique et un éditeur musical, chacun gérant avec lui une part de son projet artistique, en compagnie de nombreux professionnels spécialisés » ?

Rico Da Halvarez : RÉMUNÉRER, le « Mettre-mot » (sic)…

S’il y a quelque chose qui m’insupporte bigrement c’est ce terme, servi à toutes les sauces, jusqu’à l’overdose…

Parler de rémunération, c’est à mon avis mettre la charrue avant les bœufs.

Avant de songer à rémunérer les musiciens, je pense qu’il faudrait juste améliorer leurs conditions de travail. Et il y a du boulot !

Dans les musiques amplifiées notamment, ce sont toujours les mêmes galères pour trouver des locaux de répétitions, et surtout se produire dans de bonnes conditions.

Jouer dans des bars, sans aucune garantie, et ne rien recevoir en échange est le lot commun. La musique comme tous les arts, cela ne demande rien d’autre que de la reconnaissance, de la gratification. La rémunération, c’est une étape que la plupart ne connaissent jamais.

Ajoutons à cela la quasi impossibilité pour le plus grand nombre de ceux qui produisent des titres, des albums, d’accéder aux canaux de diffusion traditionnels (radio et télévision notamment), et donc au grand public. C’est un frein supplémentaire à toute espérance de rémunération. Qui ira acheter le disque ou les fichiers de cet inconnu ?

Commençons-donc par régler ces problèmes avant de songer à comment rémunérer (équitablement tant qu’à faire). Et puis rémunérer qui ? Sur quels critères ? On tourne en rond depuis trop longtemps, et on remet sur le tapis l’éternel et insoluble débat professionnels versus amateurs. Un bon professionnel c’est un amateur qui a eu les moyens de s’exprimer.

RÉ-MU-NÉ-RER, ce n’est pas ce qui permet de se réaliser, ce n’est pas un but artistique en soi, ce n’est pas vital pour un artiste, c’est juste l’infiniment rare conséquence d’une carrière artistique.

Quant à l’entourage de ces frêles baladins sous tutelle depuis si longtemps, qu’ils attendent patiemment dans leur caverne… autant qu’ils ne soient pas véreux, c’est possible mais rare 😉

Ce qui leur faut c’est avant tout des facilitateurs de répétitions, d’enregistrements studio, des salles de concerts accueillantes et adaptées, et bien sûr l’indispensable public qui va avec. Un tourneur ? Un label ? Pourquoi pas, il y en a de très bons, notamment dans le milieu associatif. Et pour ceux qui veulent écraser tous les autres, il reste toujours l’option de la maison de disques. Juste une question de philosophie…

Je me méfie des professionnels du « marché ». Transposée à la musique, la spéculation, c’est aussi joli que dans l’industrie pharmaceutique (en moins lucratif).

Autant en avoir le moins possible d’intermédiaires dans son entourage, cela devrait être une règle d’or. À chaque groupe de trouver les « bons », ou de s’en passer carrément. C’est ça la liberté, non ?

De nombreuses associations se battent pour faire ce travail, mais notre bel État a généralement l’habitude de considérer que cela n’est pas dans le droit chemin de l’art comme marchandise exportable à l’étranger sous la forme du « luxe français ».

En soutenant activement les associations qui permettent aux musiciens de travailler et de survivre (salles de répétition, studios, petites salles de spectacles), en ouvrant les portes des innombrables salles municipales à des organisations de concerts, l’exécutif ferait juste son travail de promoteur de la diversité culturelle.

Jusqu’ici, on le sait, c’est comme avec les banques, on aide les « gros » en (se) persuadant qu’il y aura de bonnes retombées pour les « petits ». C’est tout le contraire qu’il faut faire !

Jérémie Nestel : Trois idées pour faire avancer la Musique Libre, et peux-tu conseiller des groupes de Musique Libre que tu souhaiterais faire découvrir

Rico Da Halvarez : Pour une fois, je vais faire concis, quoique… 🙂

Idée n°1 : répertorier tous les artistes qui diffusent de cette façon, ainsi répertorier toutes les œuvres de musique libre existantes. Il me semble qu’un service public comme le Ministère de la Culture pourrait s’en charger, ou bien missionner une ou des structures de la société civile pour accomplir ce travail.

Idée n° 2 : C’est une idée que j’ai déjà exprimée dans « la bataille HADOPI ». Je plaide pour une loi sur la diversité culturelle. Dans son fonctionnement, il s’agirait d’une liste tenue à jour de toutes les productions phonographiques (matérialisées ou non) produites sur le territoire français, hors majors du disque (inutile de lister ce qui inonde déjà les radios et télés).
Cette liste serait adressée (mensuellement ? Trimestriellement ? Annuellement ? cela reste à décider) à tous les diffuseurs (radios, télés, supermarchés…) travaillant sur le territoire. Les diffuseurs devraient obligatoirement choisir dans cette liste un volume de titres à programmer représentant un quota (à définir) d’œuvres produites hors circuit industriel.

Idée n°3 : C’est la même que la précédente, mais appliquée aux salles de spectacles, notamment les SMAC (scènes de musiques actuelles). Je rappelle au passage que lorsque j’étais actif dans l’asso « Musique Libre ! », nous avions mis au point un programme des œuvres sous licences ouvertes, destiné à permettre un versement direct des droits, sans passer par la SACEM, qui n’a pas à percevoir dans ces cas-là. Il faut absolument diffuser largement ce programme.

Il y aurait bien d’autres choses à faire, mais il faut bien qu’on en finisse avec ce long entretien. Merci aux lecteurs qui lisent cette ligne d’avoir eu la patience de lire celles qui précèdent, et merci à Jérémie pour son art maïeutique avancé.

Des groupes de musique libre, il y en a tant que j’inviterai le public à les découvrir partout sur le web et sur les réseaux pair à pair. Allez jeter par exemple un coup d’oreille à un site comme freemusicarchive.org/, pour vous faire une idée de la qualité et de la diversité. Une liste des netlabels est disponible sur archive.org/details/netlabels