Lorsqu’on bosse dans le web, on a tendance à oublier que les gens ne réalisent pas vraiment les difficultés que représente la réalisation de sites internet. Le but de cette série de billets est de faire un état des lieux du travail accompli pour l’asso depuis le début de l’année. J’espère pouvoir donner des pistes à ceux qui se retrouvent dans la même situation afin de les aider à faire des projets solides et durables.
Extrait de CV
Pour la petite histoire, je suis un programmeur autodidacte qui s’est retrouvé catapulté dans le monde de l’entreprise et des gros sites (chiffrés à plusieurs centaines de milliers d’euros – dont un de quelques millions). D’un point de vu compétence, ça a été la douche froide : on est directement mit face à ses erreurs lorsque les clients ou les collègues se retrouvent avec du code qui ne marche pas du tout, incompréhensible ou invraisemblablement lourd (alors que sur ma machine ça marchait je le jure !).
Du coup, là bas, au contact de programmeurs/chefs de projets/designers vétérans, j’ai pu appréhendé ce que signifiait « un bon site ». Plus important encore, j’ai eu à corriger pas mal de sites fait à la va-vite faute de temps ou de compétence tout en ayant les effets directement sous les yeux.
Pas assez ingénieur…
Je ne suis pas devenu un programmeur de génie en 2 ans, mais je sais quelles sont les erreurs à éviter pour faire un site solide et qui tienne le choc sur le long terme. Mon ancien chef d’équipe à eu cette formule à mon égard « Ton seul défaut, c’est de ne pas être assez ingénieur, de ne pas aller assez au fond des choses ». Traduit dans d’autre termes : si tu ne comprends pas ce que tu fais, tu es bon pour que ton code soit incompréhensible ou ne marche plus très rapidement. Bref : tu es bon pour tout refaire !
Or, les sites web sont des objets qui mélangent des compétences dont certaines correspondent à des corps de métiers à parts entières. Si on part du principe que « c’est simple et qu’il suffit de suivre le tuto » : le site est bon pour la poubelle dans 6 mois. Cette attitude se retrouve fréquemment dans le CSS ou le HTML de sites par ailleurs très bien codés (les programmeurs détestent souvent le CSS). Le site « fonctionne » mais il est parfaitement non-modifiable, du pur charabias pour les moteurs de recherches et d’une lourdeur pachydermique.
Les sites de dogma nécessitent encore beaucoup de travail, mais leur conception à été beaucoup réfléchie et se base sur énormément de recherches pour éviter au maximum d’avoir à refaire des choses à mesure que le site s’enrichit. Pour ne prendre qu’un exemple, l’accessibilité pour les mal-voyants n’est pas encore intégrée néanmoins, la structure est déjà en place et il ne faudra rien « casser » pour l’ajouter.
Ca n’est pas « long », c’est « pour longtemps »
Une association est une structure qui bouge, qui évolue, de nombreuses personnes vont et viennent. Malheureusement cela va de paire avec des moyens et du temps très limités. De fait, il est crucial d’assurer un socle solide pour les projets qui ont une visées à long terme, sans quoi les maigres moyens disponibles seront vite gâchés à maintenir à flot le projet au lieu de faire avancer le bateau. Tout le temps pris en amont est un gain de temps sur le futur, et MLO! ne compte pas s’arrêter de si tôt.