Archives par mot-clé : libertés

Musique Libre : nos interventions

L’année 2018 et de nouveaux bénévoles nous permettent de nouvelles activités pour l’association. Petit récapitulatif !

Interventions au CCO

Le CCO (Centre Culturel Œcuménique) de Villeurbanne nous a appelé pour deux soirées (et la troisième est prévue pour le 4 juin 2018) dans le cadre des Lundis 3.0

Nous avons discuté licences libres, mené des ateliers, présenté l’association au public venu sur ces deux sessions des 19 février 2018 et 19 mars 2018 (la cyber sécurité des les associations).

Lundi 3.0

Atelier sur le téléchargement

À la MPT des Rancy, le 8 mars 2018, un atelier sur le téléchargement, enjeux techniques, éthiques…

Journées Du Logiciel Libre 2018

20e Journées Du Logiciel Libre, les 24 et 25 mars 2018, organisées conjointement par l’ALDIL et la MPT des Rancy à Lyon avec l’appui des étudiants de la Licence Professionnelle CoLibre.

  • Une conférence d’une heure menée par Alain IMBAUD, intitulée « Une histoire des cultures libres ».

    La culture libre, un ensemble de pratiques d’abord définies dans le milieu du logiciel et s’est répandu bien au-delà. Musiques, films, images, articles, conférences filmées, beaucoup de ressources sont aujourd’hui disponibles pour tous à travers des licences libres et ouvertes. Nous allons vous raconter une histoire de ces premiers acteurs, militants individuels ou collectifs qui ont fait bouger les lignes dans des domaines où la liberté est plus liée à la liberté de création sans censure ni entrave qu’à des modes de production, d’étude, de modification ou de partage des œuvres.

  • Un atelier MAO avec Linux menée par Simon CHANSON.
  • Un atelier Audacity avec Théo BARNOUIN et Florent ROMANO.
  • Un stand tout le week-end avec nos bénévoles qui se sont relayés.

Les JdLL 2018 en quelques chiffres :

  • 3422 visiteurs
  • 65 conférences et démonstrations
  • 38 stands
  • 33 ateliers
  • 52 bénévoles
  • xx fûts de bières vidés

ADEA

Nous avons mené 14h de formation autour d’Audacity et de notre expérience en médiation numérique grâce à notre président, Alain IMBAUD, qui a quelques années de pratique à ce sujet. La formation à l’ADEA s’est déroulée dans le cadre du Titre professionnel de niveau III « CONSEILLER MÉDIATEUR NUMÉRIQUE ». Plus d’informations sur le catalogue de l’ADEA (page 50).

Médiathèque de Bron

Deux ateliers d’une heure autour du logiciel LMMS lors du Grand Déballage Numérique (organisé chaque année par la Médiathèque de Bron). « Venez découvrir la Musique Assistée par Ordinateur (MAO) avec Linux ! Nous créerons des morceaux de musique grâce à LMMS, le Linux Multi-Media Studio ! Jouer avec les bruits et les sonorités, créer des ambiances sonores pour le libre s’honore ! »

À venir !

  • Les Geek Faeries 1au 3 juin 2018 (une conférence, un stand, des ateliers)

  • Lundi 3.0, 4 juin, au CCO.

Menaces sur la culture libre en Europe

Voici un article en CC BY tiré du blog de Christophe Masutti.

Le 15 mai 2017, l’Electronic Frontier Foundation, célèbre ONG œuvrant pour la libertés des droits sur Internet, a publié une tribune inquiétante sur les menaces que font peser sur la culture libre (les licences libres) certains amendements au projet de Directive Européenne sur le Marché Unique Numérique.

La proposition de directive sur le droit d’auteur dans le marché unique numérique fait l’objet de nombreuses critiques et certaines sont indiscutables comme celle de Ronan Hardouin qui met en lumière les menaces réelles sur la liberté d’expression.

Les amendements en question dans le texte de l’EFF, et qui nétaient alors pas encore rendus publics, sont portés par la CULT, la Commission de la culture et de l’éducation du Parlement Européen. Ils ont ont été revus en septembre 2017, à l’occasion de la publication officielle de l’avis, sans pour autant désamorcer leurs caractères dangereux, et j’ajoute, sous l’article de l’EFF dont je propose la traduction, un focus sur l’amendement à l’article 14.

Voici le texte de l’EFF, publié le 15 mai 2017 sous le titre « Secret New European Copyright Proposal Spells Disaster for Free Culture », par Jeremy Malcolm, (sous licence CC-By).

Une nouvelle proposition secrète sur le droit d’auteur en Europe : un désastre pour la culture libre

L’EFF a pris connaissance d’une nouvelle proposition de loi européenne qui vise les services de streaming en ligne, mais qui portera un coup sérieux aux créateurs et à leurs fans. La proposition, qui interdirait pour de bon aux services de streaming d’héberger des œuvres sous licence libre, pourrait mettre fin à des services comme Dogmazic, qui offre l’accès à de la musique gratuite en ligne, et dresser de nouveaux obstacles à l’offre d’œuvres sous licence libre sur d’autres plateformes.

Tout cela fait partie de la nouvelle directive européenne sur le Marché Unique Numérique(EU), qui fait actuellement l’objet d’un accord entre les trois institutions européennes (la Commission européenne, le Parlement européen et le Conseil de l’Union européenne) qui devront se mettre d’accord sur son texte final. Dans ce processus, des propositions d’amendement au projet initial de la Commission sont présentées par plusieurs commissions du Parlement européen. Nous avons déjà sonné l’alarme à propos d’autres aspects de cette directive, y compris la taxe abusive sur les liens et les projets de filtrage des téléversements, qui font l’objet de négociations en cours.

Mais cette dernière proposition d’amendement, qui provient de la gauche, serait ajoutée à une autre section de la Directive, qui propose de garantir aux auteurs une rémunération équitable pour l’utilisation de leurs œuvres, un objectif que l’EFF soutient par ailleurs. La commission parlementaire qui dirige les négociations est la commission des affaires juridiques (JURI), mais d’autres commissions préparent des avis sur le projet et peuvent également proposer leurs propres amendements. Cette proposition est émise par la Commission de la Culture et de l’Éducation (CULT). Bien que le texte de la proposition ne soit pas disponible en ligne, étant donné qu’il est en cours d’examen par le rapporteur et les rapporteurs fantômes du CULT à huis clos, l’EFF en a obtenu un exemplaire, où l’on trouve :

Les États membres veillent à ce que, lorsque les auteurs et les artistes interprètes ou exécutants transfèrent ou cèdent le droit de mettre à la disposition du public leurs œuvres ou d’autres objets pour des services en ligne à la demande, ils conservent le droit d’obtenir une rémunération équitable découlant de l’exploitation directe de leurs œuvres présentes dans le catalogue de ces services.

Le droit d’un auteur ou d’un interprète d’obtenir une rémunération équitable pour la mise à disposition de son œuvre telle que décrit au paragraphe 1 ne peut être renoncé.

En bref, à l’endroit des œuvres protégées par le droit d’auteur mises à disposition sur les services de diffusion en continu en ligne, cela revient à créer une taxe payable aux sociétés de gestion collective qui gèrent les droits au nom des auteurs et des artistes interprètes ou exécutants (bien que la taxe elle-même soit distincte des droits patrimoniaux du titulaire du droit d’auteur). La taxe ne peut pas être exonérée par les auteurs ou les interprètes eux-mêmes, ce qui signifie que même s’ils veulent rendre leurs œuvres disponibles en ligne gratuitement, la loi leur lierait les mains et l’interdirait. Le site de diffusion serait toujours tenu de mettre de l’argent de côté pour « une juste rémunération » des auteurs et des interprètes, qu’ils le veuillent ou non.

La proposition semble s’inspirer d’un amendement similaire qui a été présenté au Chili l’année dernière et qui a malheureusement été adopté peu après que nous en ayons parlé, sans débat de fond. Il n’est pas rare que des mesures comme celle-là apparaissent en Europe ou en Amérique après qu’un petit pays les ait adoptées. L’agenda de l’industrie du disque en matière de propriété intellectuelle est un agenda mondial, et il est souvent opportun qu’elle établisse un précédent ailleurs dans le monde, là où la résistance à ses propositions pourrait être plus faible, avant de le faire passer dans des économies plus vastes.

Cet amendement éliminerait l’un des rares avantages dont jouissent les petits artistes indépendants pour promouvoir leur travail en ligne : la possibilité de le rendre disponible gratuitement. Pour certains de ces artistes, la mise à disposition gratuite en ligne de leurs œuvres constitue une base de fans pour soutenir les futurs contrats de licence, les tournées de concerts et les ventes de marchandises. D’autres peuvent publier une partie ou la totalité de leur travail gratuitement pour des raisons non économiques, par exemple pour communiquer un message, ou simplement pour l’amour de leur art. Certes, tous les artistes ne le font pas. Mais la loi telle qu’elle existe actuellement leur offre au moins un choix. Soit ils peuvent concéder des licences pour diffuser leurs travaux sur des plateformes de streaming pour de l’argent, soit ils peuvent les mettre gratuitement à la disposition de ces plateformes. Mais si cet amendement est adopté, ce choix leur sera retiré.

Les perdants de cette proposition sont au nombre de quatre. Les plus grands perdants sont peut-être les créateurs eux-mêmes, qui devront affronter de nouveaux obstacles entre leur art et leurs fans et collaborateurs. Les services de streaming seront également perdants, car ils devront faire face à des dépenses plus élevées et ne pourront plus fonctionner de manière non commerciale, même s’ils ne diffusent que du contenu sous licence libre. Les fans, bien sûr, en pâtiront en raison de la réduction de la disponibilité légale de musique et de vidéo gratuites en ligne. Et même l’industrie du droit d’auteur en sera affectée, car l’augmentation des coûts des services légaux de streaming peut inciter les créateurs et les fans à revenir au partage de fichiers en peer to peer, où les œuvres portant atteinte au droit d’auteur sont également échangées.

Dans la mesure où cette proposition bénéficie du soutien d’une majorité des groupes politiques européens au sein du CULT, si rien ne change, il est fort probable qu’elle soit adoptée au moins par cette commission. La prochaine réunion des rapporteurs aura lieu le mardi 16 mai, nous n’avons pas de temps à perdre pour tirer la sonnette d’alarme quant au caractère déplorable et destructeur de cet amendement. Une liste des membres du CULT qui étudient la proposition peut être trouvée ici, avec les coordonnées des contacts par courriel et médias sociaux.

Les partisans européens de l’EFF sont instamment invités à transmettre à leurs représentants un message simple: s’opposer à toute modification de la directive sur le marché unique numérique qui créerait un nouveau droit inaliénable à une rémunération équitable sur les plates-formes de diffusion en ligne. L’avenir de la culture libre en Europe en dépend.


Notes

Attention : l’avis en question a été proposé le 4 septembre 2017 (PE 595.591v03-00), incluant de substantives modifications.

On trouve désormais dans cet avis un amendement à l’article 14bis :

Droit à une juste rémunération pour les auteurs, interprètes et exécutants auquel il ne peut être renoncé

  1. Les États membres veillent à ce que lorsque les auteurs, interprètes et exécutants transfèrent ou cèdent le droit de mettre à la disposition du public leurs œuvres ou autres objets pour leur utilisation par des services de la société de l’information mettant à disposition des œuvres ou autres objets par le biais d’un catalogue sous licence, ces auteurs, interprètes et exécutants conservent le droit d’obtenir une rémunération équitable pour cette utilisation.
  2. Les États membres interdisent la renonciation au droit des auteurs, interprètes et exécutants à une rémunération équitable pour la mise à disposition de leurs œuvres comme décrit au paragraphe1. Le paragraphe 1 ne s’applique pas lorsqu’un auteur, interprète ou exécutant autorise le libre exercice d’un droit non exclusif, à tout utilisateur, pour l’utilisation de son œuvre.
  3. La gestion du droit à une juste rémunération pour la mise à disposition des œuvres d’un auteur, interprète ou exécutant est confiée à la société de gestion collective compétente. […]

Au paragraphe 2 on peut se demander ce que signifie, pour un auteur, que d’accorder l’autorisation du « libre exercice d’un droit non exclusif » pour l’utilisation de son œuvre. En effet l’expression « licence libre » n’apparaît aucunement et ce n’est pas parce que le mot « libre » est mentionné qu’il s’agit pour autant d’une référence à la culture libre.

Rappelons qu’une licence peut être exclusive (le titulaire accorde un droit à une seule personne) ou non exclusive (le titulaire accorde un droit à plusieurs personnes). Mais renoncer à l’exclusivité des droits ne signifie pas pour autant qu’on puisse placer une œuvre sous une licence libre qui, par exemple, suppose que l’œuvre puisse être reproduite, modifiée et diffusée tout en respectant la paternité de l’œuvre mais sans obligation de contrepartie financière, même si une utilisation commerciale d’une œuvre libre est tout à fait fondée. En d’autres termes, le choix d’une diffusion commerciale ou non est de ce fait absolument refusé par cet amendement, comme s’il n’y avait pas d’autre alternative que celle qui consiste à non seulement diffuser de manière commerciale mais aussi, en plus, de devoir conférer à une société de gestion collective la gestion des droits « commerciaux » de l’œuvre. Clairement cet amendement est une manière, pour les sociétés de gestion collective, de « récupérer » le marché de la culture libre qui a l’outrecuidance (malheureux !) de produire des œuvres et les diffuser sans que ces sociétés puissent se faire du blé sur leur dos (déjà en 2010…).

Ainsi, malgré sa révision, l’amendement tue dans l’œuf toute tentative de diffusion d’œuvre sous licence libre :

  • si la diffusion sous licence libre est commerciale, elle doit s’acquitter d’une taxe à la société de gestion collective (mais alors que faire des œuvres dérivée, modifiées, comme le permettent les licences libres, et qui provoquent de ce fait un problème d’identification de l’œuvre et aussi de l’auteur : qui est réputé auteur ? l’auteur originel ? les groupe d’auteurs incluant l’auteur originel et les modificateurs ? etc.),
  • si la diffusion sous licence libre est non-commerciale… elle ne peut plus l’être, vu qu’il faut bien trouver de l’argent pour payer la société de gestion collective,
  • il faut inventer des solutions pour maîtriser la circulation des œuvres de l’esprit de manière à ce qu’elles entrent dans modèle économique imposé, ce qui revient donc, par effet de bord assez immédiat, à aliéner la liberté d’expression.

Musique Libre – Atelier sur le droit d’auteur au stage de musiques traditionnelles Mydriase

À l’occasion du 26ème stage de musique traditionnel organisé par l’association Mydriase, organisé du 13 au 19 août 2017 à Saint Ismier (Isère), je me suis incrusté le temps d’un atelier d’une heure sur le droit d’auteur qui a réuni une trentaine de participants.

Il s’agissait de la première fois qu’un tel sujet était abordé pendant cette semaine consacrée à l’apprentissage de la musique. J’ai donc pris le parti de revenir au fondamentaux en lisant et expliquant des extraits du code de la propriété intellectuelle.

Cela a conduit à des discussions très intéressantes, et nous a amené à parler du copyright ou de la Sacem, ainsi que bien entendu des licences libres.

Plusieurs questions auxquelles je n’avais pas de réponses se sont aussi posées :

  • Sur les usages du droit d’auteur ou du copyright dans les autres états européens.
  • Sur les moyens de vérifier qu’une œuvre soit dans le domaine public (pour les airs traditionnels).
  • Ou encore sur l’application du droit d’auteur en cas de double nationalité.

C’est tout un tas de points que j’améliorerai dans les ateliers futurs.

Un grand merci à Mydriase pour ce sympathique moment !

Culture libre : artistes, nous aurons besoin de vous…

Partageons ici une réflexion de Neil Jomunsi (licence CC-By-3.0).

Il y a de l’eau dans le gaz entre la création artistique et internet : chasse au piratage, fermeture des forums, projets de durcissement du droit d’auteur en France comme à Bruxelles… Avec l’indéfectible soutien de la politique, l’industrie culturelle regagne peu à peu le terrain qu’elle avait cédé et entend bien l’étendre encore, menaçant chaque jour davantage l’idée même d’une culture librement partagée.

La question dépasse largement le cadre du piratage : ce sont deux projets de société, radicalement opposés, qui s’affrontent sur le terrain de la création, d’internet et des libertés individuelles. D’un côté les industries culturelles – aidées par l’écrasante majorité du personnel politique qui n’entend que la sauvegarde d’intérêts économiques pourtant de plus en plus concentrés – qui se cachent derrière la protection des artistes pour satisfaire leur soif de contrôle des flux et verrouiller leurs sources de revenus. De l’autre quelques imbéciles, des fous, des utopistes dont je m’honore de faire partie. Ces personnes imaginent un monde où la culture et le savoir circuleraient librement au bénéfice du plus grand nombre, parce qu’elles les croient vecteurs d’élévation et d’émancipation. L’un de ces projets verrouille. L’autre ouvre les portes en grand.

Mais qu’on ne s’y trompe pas : aujourd’hui et sans doute encore demain, c’est l’industrie qui gagne. Car nous ne vivons pas dans un blockbuster hollywoodien où quelques résistants parviennent à vaincre un adversaire en surnombre. Dans notre version du film, ceux qui résistent à ces immenses machines à fric sont moqués et marginalisés. Pire, ils sont accusés de faire du tort à la création tout entière, de promouvoir des idées dangereuses qui mettraient en péril la rémunération des créateurs et la pérennité des structures qui se nourrissent de leur travail. Ces mêmes entreprises – celles qui oublient pourtant toujours de payer les artistes à l’heure, quand il ne s’agit pas de les payer tout court, qui divisent par deux, par trois les montants des rémunérations, qui jouent sur la quantité, quitte à noyer le marché et détruire l’attention du public – voudraient que nous les croyions quand elles disent agir au nom des artistes. Et elles ont raison de le vouloir. Parce que ça fonctionne. Chez les artistes, le syndrome de Stockholm est total. La dichotomie est tellement flagrante que plus personne n’ose la soulever.

Quand le monde s’écroule on se tourne vers les idoles, qu’il s’agisse de la propriété intellectuelle, de la promesse folle d’être celui ou celle qui va réussir, de la lutte contre la barbarie ou le terrorisme. L’immeuble est en feu, pourtant au dernier étage la fumée et la chaleur sont encore supportables. Jusqu’ici tout va bien. Peu importe que nous soyons de plus en plus nombreux à créer, à partager nos créations, et que les places de professionnels soient de plus en plus comptées et précaires : nous nous accrochons à un rêve. Mieux, nous nous accrochons à une histoire. C’est une belle histoire, dont le narrateur est une industrie qu’on pensait affaiblie mais qui reprend du poil de la bête. Ce narrateur est affamé, sa faim est insatiable : il n’arrêtera de manger que quand il n’y aura plus rien sur l’assiette. Dans cette histoire, les artistes servent les plats. Ils les apportent à toute vitesse, de plus en plus vite, ils s’épuisent à la tâche et ignorent fatigue et lassitude. Parce qu’ils sont encore faiblement rémunérés, ils se disent que « ça pourrait être pire », et que « quelqu’un pourrait prendre leur place », et puis il faut bien payer les factures. Quand arrêtera-t-on de se cacher derrière notre petit doigt ? Car le problème ne se cantonne pas à la création : c’est un combat que nous partageons avec tous les précaires. À vouloir sauver nos propres coquilles de noix, nous en oublions de construire l’arche dont nous aurions besoin.

Contre le storytelling de l’industrie, il faut agir. Trouver d’autres vecteurs de rémunération, par exemple, en échange d’une plus libre circulation des créations plus conforme aux usages de nos concitoyens. Cesser de rêver au bestseller et au blockbuster pour créer local, c’est-à-dire à l’échelle humaine et non industrielle. Donner leur chance à des productions de moindre ampleur, plus modestes car plus éthiques, et nous désengager de cette insensibilité croissante qui nous oblige à consommer toujours plus et plus fort. En promouvoir le partage, parce que si on veut être cohérent, on ne verrouille pas derrière des barrières un bien commun profitable à tous. Il y a tant à faire, et si peu de bras volontaires.

Parce que l’industrie et la politique ne céderont plus rien, quitte à empiéter sur nos vies privées et nos droits de citoyens, nous avons le devoir, d’une part, de nous battre, et de l’autre, de proposer des alternatives qui mettent en œuvre dès maintenant ce monde que nous appelons de nos vœux. Convaincre les artistes de s’emparer de ces questions est notre seule chance : les intéresser aux enjeux des Creative Commons en est un exemple très concret. Les aider à comprendre, puis à s’émanciper.

Nous n’avons jamais été si proches de perdre la guerre. Pourtant, je crois qu’une issue heureuse et lumineuse est encore possible. Vous êtes la solution – vous et vous seuls. Pour faire gagner ce que certains appellent une utopie, nous avons besoin de vous. Vous ne serez pas seuls : vous nous trouverez, mes amis et moi, en première ligne sur le champ de bataille.

Nous y rencontrerons-nous ?

Photo d’illustration :
Alejandro Alvarez, via Unsplash

Faites de la zik !

En ce jour de la fête de la musique, faites de la zik !

Aucune redevance Sacem n’est due ce jour pour les scènes amateur, donc profitez-en bien ! Jouez dans la rue, sur les quais, sur les toits jouez ce que vous voulez, reprenez tout et n’importe quoi ! Cette journée est celle de la libre expression en toute quiétude et gratuité !

Publiez vos œuvres originales sur Dogmazic, publiez les sources sur SourceML, jouez du free jazz, de l’électro-noise, du death métal indonésien, du boléro de Ravel, et des musiques d’outre-tombe !

C’est la fête des musiciens, des mélomanes aussi, alors jouez bien !

Nicolas Vigier,
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Fete_de_la_musique_(3672777181).jpg

Monbyai ! 20 & 21 Mai 2017 !

Monbyai est un événement d’art contemporain numérique transmédia
qui se passe à Montbéliard et partout ailleurs sur l’internet.
2017 est sa première édition.
Les œuvres présentées sont libres copyleft selon les termes de la Licence Art Libre.

C’est une initiative du département Multimédia de l’UFR STGI
et particulièrement de son Directeur, Ahmed Mostefaoui
et d’Antoine Moreau, artiste enseignant-chercheur.

Monbyai veut dire « Montbéliard » en Franc-Comtois.

PROGRAMME


Olivier Auber

Artiste et chercheur indépendant dans le domaine de l’expérimentation culturelle et des médias dits nouveaux Le Générateur poïétique est une œuvre d’art télématique, précurseur de nombreux jeux et réseaux sociaux sur Internet, imaginée en 1986. poietic-generator.net
Samedi et Dimanche au 19-CRAC
de 14h à 18h

Bololipsum

Musicien hacker qui fabrique et explore un univers low-tech parfois chaotique mais surtout groovy. Court-circuiteur sonore il détourne des jouets éléctroniques pour les réanimer. bololipsum.com
Samedi et Dimanche au Pavillon des Sciences
de 14h à 18h

Odysseus Libre

Auteur multi-média, essentiellement de bande-dessinée, et enseignant le néerlandais en Belgique aux jeunes de 12-14 ans. Il est un fervent défenseur du logiciel libre et de la culture libre selon les principes du copyleft. odysseuslibre.be
Samedi de 13h à 18h à la Médiathèque
& Dimanche de 10h à 16h dans la ville.

Yann Le Guennec

(4 novembre 1968 / 12 juillet 2014). Artiste plasticien des réseaux il a co-fondé en 1998 le collectif Actions Réseaux Numériques qui a eu pour vocation d’explorer et développer les usages de l’Internet dans le champ artistique yannleguennec.com
Samedi au Bureau Information Jeunesse de 13h à 18h
& Dimanche de 10h à 16h

Appel à don ! RMLL 2017 !

Que sont les RMLL 2017 ?

17ème édition des Rencontres Mondiales du Logiciel Libre 2017

RMLL 2017 Rencontres Mondiales du Logiciel Libre 2017 from MANGIN on Vimeo.

Présentation du projet

Les Rencontres mondiales du logiciel libre (RMLL) se déroulent chaque année, depuis 2000, au début du mois de juillet.

Les  conférences, ateliers et le village associatif rassembleront près de 700  festivaliers chaque jour et nous avons pour objectif de dépasser les  5000 visiteurs sur la semaine.

Ces rencontres rassembleront les plus  grands spécialistes du mouvement du logiciel libre à travers le monde et  permettront de débattre des grands enjeux de demain comme les logiciels  libres dans l’éducation ou les collectivités, ainsi que leur place dans  le monde hyper-connecté qui s’ouvre à nous.

D’accès  totalement libre, ouverte à tous les publics, dans le  prolongement de   la démarche scientifique et de partage des connaissances, cette   manifestation est aujourd’hui devenue l’un des  moments forts de  l’année  dans le domaine du Logiciel Libre.

Événement d’ampleur internationale, des conférenciers viennent de l’autre bout du monde présenter leurs projets et discuter de leurs évolutions avec un public attentif et nombreux.
Les conférences et les thèmes de cette édition seront orientés autour du fil rouge « LIBRE ET CHANGE ».  Ce fil rouge est à la fois un jeu de mots sur le ‘libre échange’  (économique) et une interrogation des concepts de liberté et de  changement.
Au delà du logiciel, d’autres domaines seront aussi représentés comme les matériels libres (free hardware) et la création artistique sous licences libres (graphisme, musique, cinéma…).
Plus d’information sur le site https://2017.rmll.info

A quoi servira l’argent collecté ?

Le budget de cette édition étant conséquent (notamment dû au coût de la sécurisation des lieux)  et malgré le soutien de collectivités, nous faisons appel aux dons pour réussir cet événement et pour que celui-ci reste accessible au plus grand nombre.

Avec l’argent collecté nous mettrons tout en œuvre pour :

  • Participer au financement de la venue de conférenciers du bout du monde
  • Ajouter des sous-titres (anglais et français) aux conférences enregistrées pendant l’événement
  • Traduire les conférences importantes en langue des signes
  • Participer au financement des soirées du libre (cachet des artistes, location matériels,…)

Notre équipe

Cette édition est organisé par l’association ALOLISE qui est l’association pour la promotion des logiciels libres de la région stéphanoise et est soutenue dans cette organisation par d’autres associations de la communauté du libre.

Festival « Comme une envie »

Festival « Comme Une Envie »
pour un moment d’échange, de partage et de loisir !

« Comme Une Envie », c’est l’association  » Des gens qui font des trucs « ; un collectif local motivé par l’envie de faire vivre le territoire.

« Comme Une Envie », c’est un projet soutenu et accompagné par des structures partenaires et des associations amies qui donnent leur temps et leurs compétences pour un moment partagé, familial, festif et citoyen.

« Comme Une Envie », c’est surtout une journée de partage, de découvertes, d’échanges, de rencontres entre amis ou en famille. Ce sont aussi des concerts, des spectacles, un bon repas à partager et des discussions ouvertes à tous.

« Comme Une Envie », c’est aussi une ouverture vers la culture numérique, vecteur de l’émancipation des populations en milieu rural, et un pas vers plus de réflexions, de débats en résonance avec les aspirations actuelles.

Et « Comme Une Envie » de permettre au plus grand nombre d’en profiter : l’accès aux animations, spectacle, concerts est libre et gratuit, seul le repas et les boissons sont payants à des prix accessibles : repas à 10€ par adulte et 5€ pour les moins de 12 ans !

Rendez-vous le 24 septembre à Touget – dans le Gers- le 24 septembre 2016 !

Et au programme cette année, sont prévus :

  • Des animations tous publics, du partage, des ateliers, des rencontres !
    • des jeux en bois,
    • du recyclage artistique,
    • une sculpture commune,
    • un mix-ado par et pour les ados,
    • des ateliers pâtisserie,
    • une install-party de logiciels libres,
    • et de nombreuses autres animations !
  • Cycle « Rencontres Numériques »
    • Une conférence en partenariat avec Culture Portes de Gascogne dans le cadre du 3eme cycle des « Rencontres Numériques » :  » Musiques libres, téléchargement, et propriété intellectuelle : les nouveaux contours de la musique  » retransmis sur Radio Fil De l’Eau avec la participation active de Duval MC qui apportera une vision rafraîchissante sur cette problématique des droits d’auteur et de la propriété intellectuelle. De nombreux autres intervenants seront annoncés par la suite ! Stay Tuned !
  • Du spectacle vivant !
    • Un spectacle de danse pour jeune public,
    • Un apéro-jam pour partager la musique,
    • Et deux concerts live !
      • « Struts »

        Subtil mélange des ingrédients qui donnent sa saveur épicée aux musiques de la Nouvelle-Orléans. Struts, c’est surtout la voix énergique et électrisant de Kamik, accompagnée de quatre musiciens qui délivrent un alliage de grooves minimalistes, de Jazz et de Funk vintage; en bref, un potion magique sonore revigorante aussi efficace pour les  oreilles que pour les pieds !
      • « DuvalMC »

        « Duval Mc est un rappeur atypique mariant allègrement l’écologie politique, l’anticolonialisme et l’humour marseillais. On peut le voir depuis dix ans dans de nombreuses salles ou à l’occasion d’événements de grande ampleur (Sommets anti-nucléaire, ZAD, contre-sommet de l’OTAN…). Auteur de deux albums auto-produits, diffusé dans des émissions telles que « Là-Bas si J’y suis » sur France Inter ou M.A.R.C.E.L sur Radio Fil de l’Eau. Il est également l’auteur de deux livres pour enfant et animateur d’ateliers et de stage de rap pour des jeunes de quartiers. »
  • Et toujours autour d’un bon repas
    • un vrai repas, bon et à prix accessible,
    • des produits frais et préparés avec amour,

Ils recherchent des financements grâce Ulule, n’hésitez pas à les soutenir !
https://fr.ulule.com/comme-une-envie/