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Automazic : Borne d’écoute et de dépôt de musique en licences ouvertes

Nous sommes très fiers de vous annoncer la naissance d’un projet que nous avions en tête depuis quelques années :

borne e face

(c) Alchimie

La borne interactive Automazic est un concept original de l’association Musique Libre ! , son design a été réalisé par l’agence Alchimie (Marseille).

Il s’agit d’un point d’accès public à la musique présente sur le site de l’association entièrement piloté par du logiciel libre (Ubuntu, Firefox,…).

Elle sera installée dans les lieux publics de telle sorte que les visiteurs puissent écouter, télécharger ou déposer gratuitement des musiques en licence ouverte sur tout type de périphériques USB 2.0 (en fonction des drivers constructeurs bien sûr) et aussi sur CD/DVD RW.

La borne Automazic a été pensée et étudiée en concertation avec certains responsables des médiathèques de France (ACIM), notamment la médiathèque de Gradignan (33), afin de répondre à plusieurs attentes :

  • Enrichir le catalogue musical existant des bibliothèques musicales avec une archive dense de musique originale ;
  • Procurer une visibilité plus importante aux artistes de dogmazic.net qui ont fait le choix de diffuser leurs oeuvres en licences ouvertes en leur proposant un moyen supplémentaire pour diffuser leurs oeuvres ;
  • Partager un catalogue riche et varié avec un large auditoire au sein de hauts lieux culturels que sont les médiathèques ;
  • Informer le public sur les enjeux de la musique en licence ouverte grâce à une documentation claire, et le sensibiliser sur les potentiels de partage et de création offert par ces licences.

Le premier prototype de borne Automazic sera inauguré à la médiathèque de Gradignan le 3 novembre prochain, toute notre équipe sue en ce moment pour qu’il voie le jour en temps en en heure !

Pour plus d’infos sur Automazic ? suivez ce lien !

Disques durs, clés usb, cartes mémoires : achetez avant le 1er octobre !

Parue au journal officiel le 9 septembre dernier, la taxe sur la copie privée entrera en vigueur le 1er octobre prochain. Ce sont entre 16 et 30 millions d’euros que vont se partager les sociétés d’auteur et les maisons de disques :

Selon ZDNet :

« Ces futures taxes devraient rapporter entre 16 et 20 millions d’euros sur un an aux ayants droit représentant les artistes et producteurs, selon la Sacem. La société des auteurs compositeurs et éditeurs de musique rappelait en 2006 comment se répartit la perception de cette redevance.

Pour le volet sonore: 50 % sont distribués aux sociétés d’auteurs, dont une partie prépondérante à la Sacem, 25 % aux sociétés d’artistes-interprètes et 25 % aux sociétés de producteurs de phonogrammes.

Pour le volet vidéo: un tiers de la redevance est reversé aux sociétés d’auteurs (dont une partie prépondérante à la SACD), un tiers aux sociétés d’artistes-interprètes et un tiers aux sociétés de producteurs audiovisuels. »

Encore une fois, l’objectif est d’engraisser encore plus les acteurs de l’industrie du disque et de l’audiovisuel, même si ces acteurs sont tenus de respecter la loi Lang de 1985, qui les oblige à reverser 25% de cette somme « au soutien à la création culturelle, à travers des festivals, concerts et ateliers d’écriture (toujours selon ZDNet) ».

Et le soutien à la musique libre ? Vous vous doutez bien qu’il n’existe pas, vu que « la musique, toute la musique* » se résume en gros à 3% des artistes en activité, quasiment tous issus des maisons de disques, et bien sûr, heureux sociétaires de la SACEM…

Voilà donc encore une fois une taxe dont le but est d’enrichir les plus riches, tout en niant l’existence des nouveaux courants culturels, dont la musique libre fait partie…

Et quid de vos photos de vacances ? de vos logiciels libres ? De votre stock de musique et de vidéo libre ? Hé bien, tout cela contribuera à l’épanouissement financier des maisons de disques et de leurs poulains, ainsi qu’à la bonne santé économique des sociétés d’auteur qui les rémunèrent.
Pourtant, votre photo du coucher de soleil sur Istambul prise lors de vos dernières vacances ne spolie en rien les droits de Zazie ! C’est tout de même magique qu’elle en tire profit, non ?

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DADVSI : faudrait arrêter de se la raconter !

Car nous ne comptons pas nous endormir sur ce sujet éminemment important pour l’avenir de la musique libre, nous relayons ce communiqué EUCD.INFO :
Mardi 18 septembre 2007 – Adresse permanente :

À la lecture des dernières prises de position publiques de Christine Albanel sur le dossier des droits d’auteur et d’internet, EUCD.INFO constate que la ministre s’incrit dans la droite ligne de son prédécesseur : elle ment. À croire que son cabinet n’a pas tiré les leçons de l’épisode DADVSI qui a conduit Renaud Donnedieu De Vabres au purgatoire.

Ainsi quand la ministre déclare que la loi DADVSI « a déjà prouvé son efficacité contre les comportements les plus graves – je pense notamment aux pirates qui cassent massivement les systèmes de protection », [1] il s’agit d’une contre-vérité évidente et d’un amalgame inacceptable.

D’une part, malgrè la loi DADVSI, la fréquentation du P2P n’a pas fléchi et tous les systèmes de DRM tombent peu à peu, cassés et re-cassés. D’autre part, cette contre-vérité se double de mensonges par ommission et de démagogie puisque la ministre se garde bien d’aborder les effets réels de la loi DADVSI tant pour la libre concurrence que les droits du public.

La sécurité de développement du Logiciel Libre est clairementfragilisée par cette loi et contourner un DRM est une obligation pour qui veut accéder à la culture avec les outils de son choix et exercer son droit à la copie privée. Point de pirates endurcis donc, simplement des utilisateurs qui refusent une loi stupide et injuste.[2]

Plutôt que de nier cette réalité, il serait temps que le gouvernementadmette qu’il est urgent de réviser la loi DADVSI, en posant l’interopérabilité et la copie privée comme des droits réels. L’insécurité juridique dans laquelle vivent aujourd’hui les auteurs et utilisateurs de logiciels libres touchent jusqu’à l’Assemblée Nationale [3] et la copie privée doit redevenir possible sans risquer les poursuites, surtout que la redevance copie privée a encore été étendue récemment. [4]

À défaut, la ministre risque bien de rejoindre son prédécesseur au panthéon des Pinocchio de la République, les faits étant aussi têtus que les lobbies Gepetto qui l’influencent.

*Références*

[1] Réconcilions la culture et internet – Lire aussi l’interview de la ministre dans le Figaro

[2] La lettre ouverte à la ministre d’un internaute qui s’est dénoncé deux fois pour avoir « cassé une protection », qui n’a pas été poursuivi et est donc étonné des propos de la ministre

[3] L’Assemblée nationale a migré le poste de travail du député vers du logiciel libre cet été. Mais face à l’imprévisibilité de la loi DADVSI, elle n’aurait pas installé de logiciel libre de lecture de DVD, préférant saisir l’autorité administrative créé par la loi DADVSI et installer dans l’attente d’une réponse un logiciel propriétaire connu pour ses spyware. L’autorité n’a toujours pas répondu et ne semble pas tenu de le faire, d’ailleurs. Si cela est avéré (et d’après nos informations cela l’est), cela démontre le ridicule de cette loi vu que le logiciel que l’Assemblée souhaite installer est disponible sur internet depuis des années et des millions d’utilisateurs l’utilisent tous les jours pour lire et faire des copies privées.

[4] Redevance copie privée bientôt sur les consoles ?

*Lire aussi*

Le remaquable rapport Cedras, commandé et censuré par le ministère de la culture, notamment car il conclue que la loi DADVSI n’empêche pas la copie numérique illégale mais créé par contre une insécurité juridique certaine

Les commentaires de juristes sur la loi DADVSI publiés dans la réputée revue Dalloz et qui aboutissent à la même conclusion que le rapport Cedras

Le recours de l’APRIL attaquant devant le Conseil d’État le décret punissant de 750 euros d’amende le fait de contourner un DRM, procédure dont ne connaîtra l’issue qu’en mi-2008 vraisemblablement bien qu’ayant débuté en février 2007

*** On lira également cette Lettre ouverte à Christine Albanel par stopDRM.info.

Les T-SHIRTS DogmaZic sont arrivés !

Ils sont tout beaux, tout chauds, existent en trois tailles : S pour les filles, M et L pour les garçons (les X et XL arriveront bientôt).

C’est la première mouture de T-SHIRTS dogmazic, édités à seulement 50 exemplaires (il en reste 35), des collectors quoi ! 🙂

Vous pouvez vous procurer ces joyaux de la haute couture sur pragmazic* à cette adresse.

Alors, ça vous dit de dire NON A LA MUSIQUE TRANSGÉNIQUE ?

Même notre cher bituur a craqué (c’était à Sarzeau il n’y a pas longtemps), alors qu’il a toujours été, unilatéralement et viscéralement, contre le port du T-SHIRT en société 😀

bituur_for_the_first_time_in_t_shirt.jpg

Caddie
16€
Caddie
16€
Caddie
16€
Asso Musique libre ! 11.1€
Pragmazic 2.27€
TVA 2.62€

* à ce sujet, les artistes présents sur pragmazic peuvent aussi désormais mettre en vente leurs T-SHIRTS

Kaella Linux 3.2, ou quand un pingouin rencontre une autruche :-)

Logo Kaella

L’association Musique Libre ! est fière de vous annoncer la sortie imminente de la distribution Kaella linux 3.2*.
Cette excellente distribution se présente sous la forme d’un live DVD** de 3,2 Go, dont 2 Go de logiciels libres (en plus que dans la version CD) à tester/utiliser sans modération !

Basée sur la distribution Knoppix dont elle est l’adaptation française, Kaella est développée principalement par Yann Cochard, membre de Linux Azur et Linux Arverne.

Mais, me direz-vous, pourquoi parler de cette distribution plutôt qu’une autre ?

C’est là que réside le clou du spectacle 🙂

Cette distribution francophone ne se contente pas de vous fournir une pléthore de superbes logiciels libres, elle propose aussi :

Acueil de la Kaella

– 1 Go (150 morceaux + 6 albums complets en .zip) de musique libre from dogmazic, accompagnés de documentation sur la musique libre. Vous pouvez voir un aperçu de la compilation sur http://dogmazic.net/compil***.

accueil dogmazic

GeeXbox (Home Theater PC libre), histoire de transformer votre PC en en un véritable media center .

accueil geexbox

Compile Tux & Astux (TEA) : une sélection de 120 logiciels libres tournant sous Windows !

accueil compile TEA

Alors, avec tout ce qui a été énoncé, vous comprendrez pourquoi nous plébiscitons cette distribution, qui a construit des ponts entre les différents projets de la communauté libre !

A vrai dire nous ne sommes pas peu fiers d’avoir participé à ce généreux projet 😉

Nous tenons à adresser un grand merci à Yann pour son beau boulot et sa gentillesse, à Julien pour le design de la compil, et à tous les artistes dogmazic qui ont donné leur autorisation pour l’utilisation de leur musique dans ce projet !

* D’ores et déjà, si vous souhaitez remonter des bugs, ou donner vos impressions, vous pouvez télécharger la Kaella à cette adresse :
http://kaella.linux-azur.org/#telechargement (version beta 1, la finale étant prévue dans quelques jours).

** Pour les néophytes, kaella peut tourner sur votre machine sans avoir à l’installer sur votre disque dur, ce qui vous donne la possibilité de vous rendre compte à quel point c’est agréable et pratique d’utiliser linux, sans crainte aucune pour les données stockées sur votre système d’exploitation habituel.

*** Attention, cette interface n’est pas prévue pour être visionnée avec Internet Explorer 6 (du fait des limitations techniques de ce dernier). La version 7 s’en sort par contre beaucoup mieux, de même que tous les navigateurs web modernes : Firefox, Opera, Safari, Konqueror, etc.

Gestion individuelle/gestion collective, les frontières bougent (?)

Cet été a été riche en signes de reconnaissance institutionnelle des licences de libre diffusion, à commencer par ce rapport du CSPLA et l’avis qui l’accompagne, qui témoignent enfin d’une vraie prise en compte de la gestion individuelle et d’une compréhension impeccable et très bien documentée du mécanisme des licences et contrats que nous utilisons sur dogmazic et ailleurs. A lire de toute urgence !

image issue du rapport du CSPLA

Dans ce rapport publié en juillet dernier, p. 31-32, la SACD, doyenne des sociétés de gestion collective française (fondée en 1777) est la première à reconnaitre explicitement les LLD.
Et la démarche va plus loin puisqu’il est question pour cette SPRD d’une « tolérance » (n’entrainant toutefois aucune modification de ses statuts) : en clair, il est permis aux sociétaires SACD d’utiliser les contrats Creative Commons comportant la clause non commerciale.

Et cela ne s’arrête pas là. Récemment, nous avons appris que la Buma-Stemra équivalente néerlandaise de la SACEM, emboîte le pas à la SACD et lance avec Creative Commons un projet pilote d’un an. Voici ce qu’en dit Mélanie Dulong de Rosnay sur la liste CC-fr :

« (…)voici le lancement d’un projet-pilote d’une durée d’un
an aux Pays-Bas destiné aux auteurs-compositeurs de la société de
perception et de répartition des droits Buma-Stemra.

Ses membres peuvent utiliser l’une des licences Creative Commons qui
réserve les utilisations commerciales (avec l’option NC). Ils
recevront les rémunérations perçues pour les utilisations
commerciales de leurs oeuvres par l’intermédiaire de la Buma-Stemra.
Les métadonnées CC renverront au site de la Buma-Stemra pour les
utilisations commerciales.

La Buma-Stemra retransférera aux membres les droits nécessaires à
l’exercice de l’autorisation d’utilisation non commerciale. Le
processus s’effectue sur demande en ligne et nécessite environ 30
secondes par morceau. Les informations seront gérées dans la base de
données de la société et permettront la gestion de la perception et
de la rémunération des utilisations commerciales.

Grâce à ce projet-pilote de la Buma-Stemra et de Creative Commons
Pays-Bas, les musiciens ont à présent plus de liberté de choix dans
l’exercice de leurs droits. Ils ne sont plus contraints de choisir
entre la gestion collective et la gestion individuelle sous CC.

Les musiciens qui utilisent déjà l’une des 3 licences NC peuvent
rejoindre la Buma/Stemra qui collectera les rémunérations issues des
utilisations commerciales de leurs oeuvres sous CC-NC.

le communiqué de presse en anglais :
http://www.creativecommons.nl/bumapilot/070823persbericht_en_web.pdf

le site du projet-pilote en néerlandais :
http://www.creativecommons.nl/extra/bumapilot

le projet sur le site de la Buma/Stemra en néerlandais :
http://www.bumastemra.nl/nl-NL/MuziekrechtenVastleggen/Flexibel
+Collectief+Beheer/Pilot+met+CC.htm

l’interface de choix de la licence :
http://www.creativecommons.nl/extra/bumalicense/
(des traductions en anglais devraient suivre dans les jours à venir,
notamment de la définition d’utilisation commerciale, on peut tester
l’interface sans être parfaitement néerlandophone) »

Voilà qui change pas mal de choses n’est-ce pas ? Mais bien entendu, on est en droit de se se demander si ces tentatives de conciliation entre gestion individuelle et gestion collective ne cachent pas en fait une manœuvre visant à obliger les artistes qui ont fait le choix des licences ouvertes à adhérer à une SPRD s’ils veulent percevoir des droits sur les utilisations commerciales de leurs œuvres…