Où comment je me suis retrouvé avec un album DRMisé malgré moi.

Copies mexicaines

Ce n’est pas parce que l’on goute la musique libre qu’il faut se priver des autres saveurs. Dernièrement, j’ai décidé de me plonger un peu dans la discographie d’un groupe pas particulièrement indé, à savoir les britanniques de Radiohead.
Il y a quelques années, j’avais acquis Hail to the Thief au Mexique, pour la somme modique de 15 pesos, soit dans les 1 ou 1,50 euros, il me semble. Le Mexique a en effet un marché du disque des plus sympathiques, avec des prix adaptés aux bourses locales. Bien sûr, si on veut acheter légalement les albums, il faudra passer par la case magasin de disque (et non plus étal avec disques en vrac dans la rue), et débourser quinze ou vingt fois le prix du marché officieux.

Pour revenir au présent : j’ai donc acquis récemment, via tel site marchand au nom fluvial, une série de Compact Discs du groupe en question, dont Hail to the Thief, version légale cette fois. Mais à ma grande surprise, l’album reçu était une édition… Copy Control. Bref, verrouillée, DRMisée, mesure-technique-de-protectionnisée. Pour améliorer les choses, dix des douze picots de plastique qui tiennent la galette étaient explosés. Mais, pour être honnête, je doute que ça soit un effet des DRM.

Du contournement des DRM

Pour ceux qui sont un peu au courant, ce dispositif anti-copie, symbolisé un triangle inquisiteur dans un oeil globuleux (ou bien est-ce un banal cercle ?), est loin d’être le plus méchant ou le plus restrictif. Si de plus vous êtes, comme moi, un utilisateur de Linux (Ubuntu 7.04, pour être précis), vous n’aurez aucun mal à passer outre. Sound-juicer, logiciel dédié à l’encodage de CDs, s’en sort très bien.

Je dispose donc d’une version Ogg Vorbis de cet album, que je vais pouvoir écouter tranquillement sur mon ordinateur ou mon lecteur MP3 (qui a le bon gout de lire le Ogg Vorbis — je l’ai choisi en fonction, vous pensez bien !). Je peux même, si ça me chante, encoder le tout dans le format sans perte FLAC, et faire passer à quelques amis.

Autant pour les DRM, donc. Cependant, je ne peux qu’acquiescer et affirmer que, tout de même : DRM de merde ! À l’heure où la prochaine bataille des DRM se jouera dans le monde merveilleux du cinéma et de la vidéo (à la demande ou pas), se coltiner ses emmerdements mêmes symboliques, c’est un peu fort.

Surtout que ma copie mexicaine n’avait pas ce genre de petites choses, pas plus qu’elle n’avait d’autocollant IFPI indécollable (et quoi, si je prête un CD je dois faire la publicité de ce groupement d’industriels peu préoccupés de leurs clients ?).

Je boirai ma prochaine tequila à la santé du Mexique, et si je suis un peu fait j’aurai bien quelque imprécation pour nos amis argentins, qui ont pressé ce disque où l’on peut lire « Disco es Cultura ». Moi qui croyais que c’était la Musique plus que le Disque qui participais de la Culture.

Et pour finir

J’aimerais juste finir ce billet pas bien utile par deux petits rappels :

• Sur Pragmazic, on vent de la musique libre et, bien entendu, sans DRM. Non mais. Jetez donc une oreille à Half Asleep : l’album (We are now) Seated in profile tourne dans ma virtuelle platine de même que dans la vraie platine lazère du salon depuis quelques jours, et je ne m’en lasse point. (Et désolé pour les autres que je ne cite pas.)
• Pour les Lyonnais et ceux qui pousseraient bien jusqu’à la capitale de Gaules, l’asso Musique Libre Lyon organise sa soirée information/débat/rencontre, avec cette fois un peu de musique libre en live grâce à Delgarma. Ça se passe ce vendredi 27 avril à la MJC du Vieux Lyon, à 19h and beyond. Et oui, on en parle dans le billet précédent, mais je rappelle juste pour les distraits. 😉

Où comment je me suis retrouvé avec un album DRMisé malgré moi. Copies mexicaines Ce n’est pas parce que l’on goute la musique libre qu’il faut se priver des autres...