Archives de catégorie : Politique / Activisme

Plus c’est long, plus c’est bon signe, partie 1 : S’inscrire dans le libre

Tout projet commence par la sélection des bons outils. Qu’est-ce qui nous permettra d’aller le plus vite et le plus efficacement possible ?

Même en se contentant de cette question simple, vous êtes partis pour de long débats sur les vertus et les vices de tel ou tel CMS/bibliothèque/cadriciel/langage… Ne vous y trompez pas, lorsqu’on en arrive là, l’informatique n’a rien de plus « scientifique » ou « objectif » qu’autre chose. Il y a tout autant de modes arbitraires et de mauvaise foi qu’ailleurs.

Déjà qu’on est pas rendu avec ça, qu’en plus il faut se poser une autre question : comment puis-je faire un projet vraiment libre ?

Parce que la licence ne vaut pas grand chose en soi

Si vous voulez faire du libre, il ne suffit pas de poser une licence GPL sur votre code, loin s’en faut ! Si vous voulez faire les choses comme il faut, il y a trois point à considérer :

  •     Chercher à améliorer l’existant plutôt que de faire du neuf
  •     Documenter et faciliter le partage
  •     Répercuter les modifications

Concrètement, chacun de ces points prend du temps ! C’est évident pour la documentation, mais ça n’est pas moins vrai pour les autres points. Dans mon précédent travail, mon chef d’équipe faisait des pieds et des mains pour que le direction nous laisse du temps pour transformer nos développements en plugins dignes de ce nom (écris en respectant les bonnes pratiques et réutilisable par la communauté)… Malheureusement, ce temps n’étant pas facturable, nous devions nous contenter de codes fait à la va vite (ou de gros plugins utiles seulement à un projet donné). Pourquoi voit-on tant de projets fait par une seule personne ? Pourquoi voit-on tant de projets qui réinventent la poudre ? Parce que c’est plus simple que de s’adapter à de l’existant !
En revanche, entre ça et une collaboration, qu’est-ce qui apporte les meilleurs résultats ?

Se greffer proprement

Dogmazic est basé sur Mediagoblin et j’ai passé pratiquement autant de temps sur l’un que sur l’autre. S’agissant d’un projet tout jeune, il y avait beaucoup de choses qui n’était pas tout à fait finies au moment où nous avons rejoint le projet, en particulier sur les plugins. C’est assez logique, lorsqu’on fait un logiciel on fait en priorité ce dont on a besoin… comment prévoir qu’un hurluberlu allait vouloir tordre le logiciel dans tout les sens pour faire une archive musicale ? La solution simple aurait été de partir de zéro et de tout recoder nous même… mais à quoi bon avoir deux Mediagoblins ? Du coup il a fallu pas mal de discussions et de code (merci Paroneayea !!) pour arriver à un système de plugins qui m’évite de modifier le noyau du logiciel (et permettant de partager mes modifications en retour). Si aujourd’hui Mediagoblin à un bon système de plugins, c’est grâce à Dogma !

S’adapter

Les décisions sur le design d’un logiciel sont toujours le fruits d’un compromis mûrement réfléchit or, sans connaître les raisons de ces choix (et les visées globales ou a long terme du logiciel) impossible de savoir si il s’agit d’une bonne décision. Facile donc d’arriver en pointer du doigt ce qui cloche, mais fondamentalement ça ne sert à rien parce que sans connaitre les tenants et les aboutissants vous êtes sûr de tomber à côté. Il faut prendre du temps pour s’acclimater et comprendre pourquoi l’équipe à agit de cette façon. Il faut donc lire le code, les maillings, poser des questions… C’est long ! Mais au final, lorsqu’on modifie le code, on est sûr de ne pas avoir à le ré-écrire entièrement parce qu’il ne respect pas les bonnes pratiques.

S’adapter beaucoup

Je l’ai déjà dit, Mediagoblin est très jeune. Or, la réalisation d’un logiciel passe forcément par un processus pénible d’essais et d’échecs. On se rend souvent compte après des heures de développements qu’on est coincé par une dépendance trop limité ou une petite erreur de design qu’on a pas pu voir venir avant ce moment fatidique. Que faire alors ? Tout changer !

Lorsqu’on se greffe à un tel logiciel, et que ça arrive, on se retrouve souvent avec un code qui ne marche plus à cause de ça. Il faut donc corriger le code en fonction. Pourquoi ne pas prendre un logiciel plus avancé alors ? Simplement parce qu’il n’y en a pas ! De plus, cela nous permet de faire des retours sur d’éventuelles régressions liées aux modifications de Mediagoblin. C’est un peu le principe de bosser en équipe finalement… sur le long-terme on y gagne parce pour quelques heures perdues à réviser le code, on gagne toutes les améliorations apportées par la modification originale.

Se reposer ou être libre

Thucydide ne s’y ai pas trompé, on ne peux pas être libre « passivement ». De plus soyons franc : tout ceci est chiant ! Lorsqu’on a un projet en tête, on a qu’une envie c’est d’avancer ! Devoir rédiger des documentations sur son propre travail, s’adapter à d’autres techniques (qu’on ne maîtrise pas forcément – avec l’apprentissage que ça implique), prendre le temps d' »universaliser » son travail (pour qu’il servent à d’autres projets)… ça donne rapidement envie de ronger le frein. Ceci étant dit, sans ça, est-ce que le libre s’en ne s’en retrouve-t-il pas réduit à un texte juridique inapplicable en pratique ?

Il existe d’ailleurs de grosses lacunes dans le domaines lorsque l’on sort de gros projets bien rodés…. trop de développeurs abandonnent leurs projets frustrés faute de réelles collaborations.

Plus c’est long, plus c’est bon signe : introduction

Lorsqu’on bosse dans le web, on a tendance à oublier que les gens ne réalisent pas vraiment les difficultés que représente la réalisation de sites internet. Le but de cette série de billets est de faire un état des lieux du travail accompli pour l’asso depuis le début de l’année. J’espère pouvoir donner des pistes à ceux qui se retrouvent dans la même situation afin de les aider à faire des projets solides et durables.

Extrait de CV

Pour la petite histoire, je suis un programmeur autodidacte qui s’est retrouvé catapulté dans le monde de l’entreprise et des gros sites (chiffrés à plusieurs centaines de milliers d’euros – dont un de quelques millions). D’un point de vu compétence, ça a été la douche froide : on est directement mit face à ses erreurs lorsque les clients ou les collègues se retrouvent avec du code qui ne marche pas du tout, incompréhensible ou invraisemblablement lourd (alors que sur ma machine ça marchait je le jure !).

Du coup, là bas, au contact de programmeurs/chefs de projets/designers vétérans, j’ai pu appréhendé ce que signifiait « un bon site ». Plus important encore, j’ai eu à corriger pas mal de sites fait à la va-vite faute de temps ou de compétence tout en ayant les effets directement sous les yeux.

Pas assez ingénieur…

Je  ne suis pas devenu un programmeur de génie en 2 ans, mais je sais quelles sont les erreurs à éviter pour faire un site solide et qui tienne le choc sur le long terme.  Mon ancien chef d’équipe à eu cette formule à mon égard « Ton seul défaut, c’est de ne pas être assez ingénieur, de ne pas aller assez au fond des choses ». Traduit dans d’autre termes : si tu ne comprends pas ce que tu fais, tu es bon pour que ton code soit incompréhensible ou ne marche plus très rapidement. Bref : tu es bon pour tout refaire !

Or, les sites web sont des objets qui mélangent des compétences dont certaines correspondent à des corps de métiers à parts entières. Si on part du principe que « c’est simple et qu’il suffit de suivre le tuto » : le site est bon pour la poubelle dans 6 mois. Cette attitude se retrouve fréquemment dans le CSS ou le HTML de sites par ailleurs très bien codés (les programmeurs détestent souvent le CSS). Le site « fonctionne » mais il est parfaitement non-modifiable,  du pur charabias pour les moteurs de recherches et d’une lourdeur pachydermique.

Les sites de dogma nécessitent encore beaucoup de travail, mais leur conception à été beaucoup réfléchie et se base sur énormément de recherches pour éviter au maximum d’avoir à refaire des choses à mesure que le site s’enrichit. Pour ne prendre qu’un exemple, l’accessibilité pour les mal-voyants n’est pas encore intégrée néanmoins, la structure est déjà en place et il ne faudra rien « casser » pour l’ajouter.

Ca n’est pas « long », c’est « pour longtemps »

Une association est une structure qui bouge, qui évolue, de nombreuses personnes vont et viennent. Malheureusement cela va de paire avec des moyens et du temps très limités. De fait,  il est crucial d’assurer un socle solide pour les projets qui ont une visées à long terme, sans quoi les maigres moyens disponibles seront vite gâchés à maintenir à flot le projet au lieu de faire avancer le bateau. Tout le temps pris en amont est un gain de temps sur le futur, et MLO! ne compte pas s’arrêter de si tôt.

 

Villes en Biens Communs

L’association Musique Libre participe à un mois de festival pour explorer, créer et faire connaître les biens communs dans tout le monde francophone.

Plus de 200 événements sont organisés à partir du 7 octobre et durant tout le mois d’octobre dans une quarantaine de villes francophones à travers le monde pour explorer et faire connaître toute la diversité des biens communs.

Pendant ce « Mois des Communs », à Brest, Lyon, Montréal, Ouagadougou, Paris, Rennes, Lausanne, Bamako…, des visites, conférences, ateliers pratiques, et initiations en tous genres permettront aux citoyens de tous les âges de découvrir des initiatives pour créer, gérer et partager des ressources collectives.

L’Association Musique Libre participera à cet événement le 18 octobre en organisant un débat à la MIETE (92, rue des Charmettes 69006 Lyon) à 19h30, autour du film « Good Copy Bad Copy« .

Ce documentaire sorti en 2007 montre les enjeux du copyright et de la propriété intellectuelle. Un documentaire magistral pour notre réflexion sur le droit d’auteur et les enjeux qui l’accompagnent. Sept ans après la sortie du documentaire, où en est la question des droits d’auteur? Comment la situation a-t-elle évoluée?

           Entrée libre

Tout le programme complet de l’événement :

-> http://villes.bienscommuns.org/

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Les biens communs sont des ressources créées, gérées et partagées collectivement par une communauté de citoyens : zones urbaines transformées en jardins partagés, informations ajoutées dans l’encyclopédie Wikipédia, cartographies OpenStreet Map nourries par les utilisateurs, savoirs traditionnels, logiciels libres, science ouverte, publications en libre accès, pédibus scolaires, fours à pains mutualisés, systèmes d’irrigation agricole partagés, semences libres, contenus éducatifs ouverts, échanges de savoirs, justice participative, données ouvertes collectées par les personnes…

Quelles que soient leur échelle – de l’immeuble à la planète –, les approches par les biens communs apportent des réponses inédites et robustes, là où la puissance publique et le marché sont souvent absents ou inefficaces. Les événements de « Villes en Biens communs » cherchent à donner une visibilité à ces innovations sociales et citoyennes. Les communs ouvrent de nouvelles voies pour répondre aux différentes crises que traversent nos sociétés (écologique, économique, sociale…).

Nous en profitons pour remercier tout particulièrement l’association Vecam sans qui rien n’aurait pu se faire.

C3S, le projet qui change tout

C3S, le projet qui change tout

On vous en avait déjà parlé, le voici lancé : la « Cultural Commons Collecting Society » sera officiellement créée le 30 septembre sous la forme d’une société coopérative européenne ! Pour bien mesurer la portée de la nouvelle, il s’agit créer un concurrent à la GEMA (équivalent de la SACEM en Allemagne), brisant ainsi un monopole de près de 80 ans !

Non content d’entreprendre ce projet pharaonique, le C3S envisage à terme d’être pan-européen, et de de venir la société de gestion de droits de l’ère numérique ; la société de gestion des musiques libres.

Faire table rase…

Les sociétés collectives de gestion des droits sont fondamentalement une bonne idée. S’allier permet à la fois d’être une force de négociation (faces aux industries culturels, instititions,…) tout en se mutualisant les tâches comptables fastidieuses. En théorie les SACEM ou autres GEMA devraient garantir cela (n’oublions pas que ce sont des organismes d’intérêt généraux !), mais au lieu de répartir les gains équitablement, elles ont contribué à mettre en place une petite caste de rentiers ; au détriment de la quasi totalité des autres. Enfin, ces organismes sont réputés pour avoir des frais de fonctionnements exhorbitants, comme en témoigne le récent scandales sur la rémunération du patron de la SACEM (qui choquent jusqu’à l’UMP).

 

Les probabilités que cela change sont nulles étant donnés que les seuls votants, sont les membres de cette caste qui profite du système. Il ne reste donc qu’une option viable.

…Pour construire une alternative juste

Au départ, la nécessité d’une autre société de gestion vient d’un constat aussi simple qu’accablant : lorsqu’il s’agit de droits, un artiste libre n’existe, à l’heure actuelle, purement et simplement pas. Pour une radio commercial, diffuser un artiste libre équivaut à diffuser du silence. Les artistes sous licences libres ne pouvant ni adhérer à une société de gestion ni bénéficier d’un cadre juridique lui assurant une rémunération.

Il fallait donc créer ce cadre, mais quitte à le faire, autant le faire bien et bâtir une structure qui puisse éviter les écueil que l’on reproche aux sociétés de gestions depuis trop d’années.

Quelques exemples qui font la différence

– Tout les membres sont votants

– Dépôt œuvre par œuvre (contrairement à la SACEM qui oblige que toutes les œuvres y soient déposées)

– Rémunération dégressive dans le temps et en fonction du nombre de diffusion (les nouveaux et les « petits » sont favorisés, et la rente limitée)

– Commission progressive (le C3S ne touche rien sur les premières diffusions)

– Possibilité de retirer ses œuvres à tout moment (contre 3ans pour la GEMA et 10ans pour la SACEM !)

Et j’en passe et des meilleurs !

Une société de communs

N’oublions pas le plus important : le deuxième C , « commons » ! Au lieu de lutter contre le partage, il s’agit de l’encourager, et de favoriser les collaborations et remixes. Un accompagnement est prévu pour que les usagers comprenne bien ce qu’il est possible de faire ou non avec telle ou telle licence !

Soutenez l’initiative !

A l’heure où j’écris il manque une poigné d’euros pour que le crowdfunding soit complet, mais il y a plus important ! Le C3S à besoin de membres et d’oeuvres pour pouvoir démarrer convenablement. L’adhésion coûte 50€ (onglet « Investment ») et permet de déposer ses œuvres dès que l’organisme obtiendra sa licence. Bien entendu cela donne aussi le droit de vote. Il est également possible d’adhérer en tant que non musicien ou de simplement faire un don.

Pour plus d’information, visitez la page de startnext : http://www.startnext.de/en/c3s

 

 

A propos de l’expérience SACEM / Creative Commons

MISE À JOUR 2017

À ce jour près de 1500 œuvres de près de 100 auteurs/compositeurs sont concernées par cette expérience (Chiffres CSPLA, mars 2017).

La SACEM et Creative Commons viennent d’annoncer la mise en place d’une expérience pour une durée de 18 mois, permettant aux sociétaires de la SACEM de « développer la promotion de leurs œuvres » en ayant recours, tout en continuant à confier la gestion de leurs œuvres à la SACEM, aux licences Creative Commons, option Non-Commerciale (CC BY-NC / CC BY-NC-SA / CC BY-NC-ND version 3.0 France).[1]

Jusqu’à présent, la SACEM avait toujours officiellement refusé une telle compatibilité.

Depuis leur création, le collectif Revolution Sound Records[2], l’association Musique libre ![3] avec sa plateforme Dogmazic[4] militent et œuvrent pour la reconnaissance et la promotion de l’usage des licences dites « libres[5] » ou ouvertes. Dans ce cadre strict, nous pouvons dire que la prise en compte de ces pratiques et outils juridiques par la SACEM semble être une avancée… si elle prend ces outils pour ce qu’ils sont : une philosophie du partage.

Toutefois, face à la forme que prend cet accord, nous ne pouvons être que critiques devant cet effet d’annonce de la SACEM, soutenu par la fondation Creative Commons et son chapitre français.

Critiques concernant le modus operandi pour arriver à cette expérience, car nombre d’acteurs du mouvement du Libre (associations, labels, auteurs, mélomanes) ont été exclus des débats, et leurs différents points de vue et expériences, les rares fois où ils ont été entendus, ont été ignorés.

Critiques concernant la base « juridique » de l’accord, à savoir la version 3.0 France des licences CC (licence en cours de transcription, avec une évolution plus que contestable vers une augmentation des responsabilités de l’acceptant[6]). Nous nous étonnons aussi de voir que CC France continue d’ignorer les nombreuses réserves à l’encontre de cette version, réserves portées par certains acteurs du mouvement du Libre (acteurs de terrain en prise directe avec les usages au quotidien des licences libres et ouvertes).

Critiques envers la volonté de la SACEM (avec le poids qui est le sien — celui d’un monopole de fait) de baliser la notion d’usage commercial au sein de ces licences, et ce en exonérant l’auteur de toute responsabilité. De plus, il apparaît clairement que cette définition engendre déjà des problèmes concernant certains lieux comme les bibliothèques ou les médiathèques(7), certains sites de diffusion portés par des association loi 1901 (Dogmazic, RSR…), certaines initiatives et certains outils (bornes Pragmazic[8], netlabels, web radios).

Critiques et prudents envers la dialectique employée par cette annonce dans laquelle l’utilisation de licences libres ou ouvertes est considérée UNIQUEMENT comme un outil de promotion, dont la gratuité serait le seul argument, remisant au loin la philosophie et l’éthique liées au mouvement du libre et portées par un grand nombre d’auteurs et de mélomanes promoteurs des licences libres ou ouvertes.
« Libre » ne signifie pas gratuit, mais implique un autre rapport entre le créateur et le public.

Pour nous, membres de collectifs, d’entreprises et d’associations d’auteurs et de mélomanes, la musique libre est partie prenante d’une réflexion autour des enjeux politiques, économiques, sociaux et culturels de la création et de la diffusion musicale. Elle n’est pas un simple outil promotionnel au service de l’industrie musicale.

Les termes de cet accord montrent que la SACEM ne sort pas de son conservatisme. La SACEM pose des limites qui rendront la libre diffusion presque inapplicable pour ses propres membres et qui vont apporter aux actuels usagers des licences libres et ouvertes beaucoup de confusion, entraînant par la même occasion une insécurité juridique fâcheuse pour le public.

Ignorant les fondements de la culture libre, la SACEM s’impose (avec l’aide hélas du chapitre français de la fondation CC) sur un terrain qui s’est construit sans elle. L’ère de la simpliste dichotomie « amateurs / professionnels » est révolue : la musique sous licences libres ou ouvertes a désormais accédé à la reconnaissance par sa qualité, son pluralisme et sa diversité.

Des efforts de pédagogie doivent être poursuivis afin de démontrer qu’une alternative est réelle, que la musique sous licences libres ou ouvertes (au-delà d’un moyen d’expression et de visibilité) est aussi un acte philosophique, parfois militant ou revendicatif.

Nous appelons le chapitre français de la fondation CC à s’appuyer de nouveau sur la communauté du mouvement du Libre, à nous entendre, à prendre en considération nos revendications ou idées d’évolution, à ne plus se murer derrière un silence hautain et surtout à ne plus parler en notre nom. CC France n’est pas l’unique dépositaire du Libre en France (pas plus que la fondation CC ne l’est dans le monde), et il existe bien d’autres licences utilisées(9)).

Par conséquent, nous continuerons à ne pas diffuser d’œuvres d’artistes sociétaires de la SACEM, y compris ceux ayant opté pour une licence CC, tant que la SACEM n’aura pas corrigé sa définition de la non-commercialité, et qu’elle limitera l’expérience à des licences faisant peser des risques juridiques sur les utilisateurs.

De plus, les nouvelles orientations de CC France vers une culture libre uniquement promotionnelle sont très éloignées de notre façon de voir les choses concernant le lien entre le donnant droit et l’acceptant. Nous refusons de plonger l’acceptant dans l’insécurité juridique qui découle de la déresponsabilisation de l’ayant droit. Cela nous oblige à exclure et à refuser toutes les œuvres placées sous une licence CC version 3.0 France.

Nous appelons les acteurs du Libre partageant nos points de vue et perspectives à réfléchir COLLECTIVEMENT à la mise en place d’outils pour donner un réel cadre éthique à NOTRE vision du Libre et pour permettre au mouvement des cultures libres d’être réellement représenté, afin de pouvoir peser dans les débats à venir.

21 janvier 2012
Le collectif REVOLUTION SOUND RECORDS
http://www.revolutionsoundrecords.org
L’association MUSIQUE LIBRE !
http://www.dogmazic.net/

(1) : http://creativecommons.fr/549/
(2) : http://www.revolutionsoundrecords.org/
(3) : http://asso.dogmazic.net/
(4) : http://www.dogmazic.net/
(5): http://fr.wikipedia.org/wiki/Licence_libre
(6): http://aisyk.blogspot.com/2011/12/evolution-des-articles-5-et-6-des.html
(7): http://scinfolex.wordpress.com/2012/01/10/accord-sacemcreative-commons-quelles-incidences-sur-les-usages-collectifs/
(8) : http://www.pragmazic.net/
(9) : http://wiki.vvlibri.org/index.php?title=Tableau_Licences et http://www.dogmazic.net/static.php?op=copyleftLicence.html&npds=-1

En supplément, voici une communication que l’Association Musique libre! avait envoyé à la Sacem en 2010 qu prouve bien que nos revendications ont été envoyé il y a longtemps et qu’elles n’ont pas été prises en comptes à l’époque.

Communication de l’Association Musique Libre! du 6 mai 2010.

Pour ajouter votre signature à ce communiqué :
http://www.revolutionsoundrecords.org/index.php?e=page&id=957

Guide d’autodéfense numérique

Chers amis,

Voici la seconde édition du guide d’autodéfense numérique à l’usage de tous les usagers que nous sommes. Plein d’astuces pour sécuriser son ordinateur, mieux le comprendre et éviter les pièges, souvent coûteux, des FAI qui nous proposent des solutions pour la sécurité… Nos ordinateurs sont aussi une part de notre liberté, comprendre le fonctionnement de ce qui est devenu pour beaucoup un outil d’expression semble essentiel pour éviter de rester prisonnier d’une seule vision restrictive et bien souvent exclusivement mercantile.

Guide autodéfense numérique

 

[Edit : Lien pour télécharger le Guide d’Autodéfense Numérique]

Bonne lecture !

LOPPSI, mobilisez-vous !

De manière harmonieuse dans toutes les régions de France, des collectifs sont en train de s’organiser pour échanger et agir ensemble contre les logiques induites par la Loi d’Orientation et de Programmation pour la Performance de la Sécurité Intérieure (Loppsi).

Bien que les raisons de lutter contre cette loi soient initialement différentes, tous les collectifs refusent la société de surveillance qu’elle est en train de mettre en place au sein de l’espace numérique et de l’espace public. À plus forte raison quand cette surveillance est sous-traitée ou menée conjointement avec des entreprises privées. Nous nous interrogeons sur cette loi qui réglemente à la fois l’espace public et l’espace numérique. Ce qui nous conduit à penser qu’il existe une volonté de « filtrer » les territoires publics et numériques, de certains « contenus », avec la peur que sur l’espace public, cela soit des Roms et des Sans-papiers…

Avec l’aide du collectif Anti Loppsi, nous avons pu vérifier et comprendre les logiques de cette loi in-sécurisant les principes de la liberté. Loppsi utilise sans ménagement les nouvelles technologies de l’information et de la communication à des fins de surveillance inédite des citoyens (installation de logiciels espions, utilisation accrue de la vidéo surveillance) et invente des nouvelles virtualités entre le citoyen et l’état ; les audiences judiciaires pourront désormais se tenir par « visioconférence », c’est-à-dire que le justiciable incarcéré préventivement sera confronté à ses juges sans quitter son lieu de détention – et sans que les juges ne se déplacent non plus.

Il fallait avoir ça à l’esprit, pour comprendre pourquoi il était nécessaire de s’attaquer à la neutralité du net pour à terme soumettre à la censure cet outil de diffusion de l’information. Au regard des événements qui se passent actuellement en Tunisie et de l’enfermement de blogueurs, on ne peut que s’inquiéter. On dénotera au passage que le blogueur n’est pas toujours un journaliste : c’est souvent un citoyen qui pense et qui écrit.

Le filtrage du Net, promis aux Majors de l’industrie culturelle par le président Nicolas Sarkozy, fait maintenant figure de brouillon devant ce que Loppsi nous réserve.

Les artistes ayant fait le choix des licences libres pour diffuser leurs œuvres sont évidemment concernés par « un internet » qui privilégierait l’accès à des contenus au détriment d’autres. En l’occurrence, les « contenus » des Majors de l’industrie sur les « contenus » autos-produits ou indépendants.

Un grand nombre d’artistes ont pu par internet éditer leurs écrits, leurs musiques, leurs films. Cela a permis à beaucoup d’entre eux de s’affranchir des contraintes esthétiques d’une industrie culturelle ne percevant l’œuvre que comme une valeur marchande ; et ce, au détriment de la diversité culturelle (en plus de sacrifier les valeurs de partage et de liberté).

C’est une banalité que d’affirmer qu’il ne peut y avoir d’Art sans liberté. Pourtant c’est tellement vrai. On a souvent cité Victor Hugo pendant le débat Hadopi : « … l’intérêt public est notre préoccupation unique, et tous, je le déclare, doivent passer avant nous. »

Il semble donc naturel que le collectif Libre Accès appelle avec d’autres à défendre l’intérêt public, à plus forte raison quand cet intérêt s’appelle liberté : Non au filtrage des espaces publics et numériques.

Et à participer autant que faire ce peu aux différentes actions en France contre la loi Loppsi, qu’elle soit à Toulouse, à Marseille, à Lyon, où à Paris (manifestation le 15 janvier à 14H – METRO ODEON)…

Plus d’info sur http://antiloppsi2.net

Ont participé à la rédaction de cette tribune : Joseph Paris, Jérémie Nestel, Julien Eisse

Le numérique et le nouveau ministère de la culture au Brésil

Je vous fais part des inquiétudes de nos amis Brésiliens dont les efforts autour de la libre diffusion semblent vaciller face aux usuelles prérogatives des lobbies du copyright (ca ne semble pas être trop différent ici comme là bas).

Ce pays en pleine émergence, à tous les niveaux, font une revue sur leur droits d’auteurs ; ce que j’avais pu lire allait plutôt vers l’idée du bien commun ; d’une notion de droit d’auteur plus adaptée au partage, à l’échange…j’en était presque jaloux vu les actualités austères de nos sociétés européennes…à part l’Espagne qui a su dire non à Hadopi… mais soyons clair ca ne durera pas.

Bonne lecture, et ne nous résignons pas au contraire ! Tisser des liens internationaux est un pas supplémentaire qui doit être franchi…a mon avis.

Bonjour à tous!

Le Ministère de la Culture du Brésil, depuis les huit dernières années, a mis en œuvre une politique de « culture numérique » fondée sur le dialogue avec la société et l´ouverture aux nouveaux paradigmes. Ainsi, il a soutenu le développement des logiciel libres, la promotion des licences ouvertes et des  actions pour de nouvelles formes de production et diffusion de la culture.

La nouvelle ministre Ana de Hollanda remet en question ces avancées ; ces quinze derniers jours, le ministère a annulé plusieurs réunions avec  les acteurs et mouvements de la société civile ; notamment ceux qui discutent en ce moment de la révision de la loi autour du droit d´auteur. Autre signe,  ils ont récemment changé la licence Creative Commonns du site (www.cultura.gov.br) pour une « Licence d´Utilisation » sans aucune valeur juridique.

Désormais les acteurs de la société civile brésilienne  s´organisent pour défendre la continuité des politiques pour le numérique qu’ils ont contribué à construire avec le ministère. Ils ont besoin du support de la communauté internationale pour démontrer que le  Brésil n´est pas seule dans ce débat.

Je vous envoie ci-dessous une lettre ouverte pour la Ministre Ana de Hollanda, rédigée par la société civile engagée sur le numérique au Brésil.
La signer et la faire circuler les aidernt grandement en ces heures sombres pour la culture au Brésil ; le lien où  vous pouvez trouver la lettre en français, anglais, espagnol et portugais est : http://www.cartaaberta.org.br/?p=92

/p