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Édito musical de dogmazic – novembre 2018

Bonjour et bienvenue dans cet édito mensuel de Dogmazic.net pour novembre 2018 !

 

Nouvelles publications sur Dogmazic.net pour octobre 2018

Un son électro rappelant les bandes musicales des jeux vidéos des années 1980/90 avec un rythme moins mécanique que le premier album.
LUCA : au début, un retour prononcé vers la vielle et la musique scandée d’antan, mais celle-ci électronisée (ou électrocutée… ?); tr*#*&hr#* : retiendra plus particulièrement l’attention il est peut-être l’aboutissement de cet album, il est plus proche de nous « conter » une histoire…

Du reggae ! Une production inattendue du compositeur de l’album Blyphtre a Pintocle, qui était déjà dans le premier édito. Du reggae instrumental, très tranquille, et qui se rapproche du dub mais avec les touches bruitistes habituelles de l’auteur. Cette fois-ci les lignes mélodiques sont au premier plan, et les effets sonores viennent comme des échos de petites machines étranges qui bougent leurs rouages tranquillement. Il y a de la place pour le mouvement dans cet album, un mouvement léger, peut-être un peu abstrait ou mécanique, je pense notamment au morceau 02 dub4p 2 remisk qui pourrait tout à fait servir de support pour une performance de danse contemporaine: les gestes tantôt se lancent dans l’espace, tantôt se coupent dans leur élan. Il y a des échos de boîte à musique, voire de ballerine mécanique, dans ce son ! Ou plutôt de ballerine en fin de soirée enfoncée dans le canap’ dans un coin d’une pièce enfumée, pour certains morceaux, comme 04 dub4p 4 remisk.

Voilà une publication qui nous pousse à nous interroger sur la notion même de « qu’est-ce que la musique »… Car, non, ce n’est pas de l’électro bruitiste, ni de la musique savante contemporaine et pas même du harsh-noise mais, bel et bien, une conversation parlée, qui semble être issue d’une émission de webradio, un dialogue qui tourne autour du thème du démarchage téléphonique.

Sur trois accords « Discolight » lance le rythme, à mi-parcours du titre un mélange -gitanique- nous rappelle que tout style musical est -osmosable-… Une transition par la pure techno « Technopat » et le dance « Take me hight » et nous passons à la note de calme commencée par la sensualité électronique de « Sensual mix » et nuancée en « Bluesy romance ». « Too much temptentions » nous recentre dans la valeur électronique-sérielle de l’album et nous prépare à atteindre la zone de sérénité « Sweet li » qui clos la pause avant un semblant de fuite à cheval par la cavalcade de « Dance Wave » et le parcours dans de grands espaces « Psy trance ». Étonnamment à l’époque où parait-il ce n’est plus d’actualité, la touche finale est un titre envoûtant et fabuleusement slow « Yin Yang » pour terminer un album captivant.

Un seul morceau dans cet album, morceau de hip-hop qui démarre sans parole pendant les 45 premières secondes, à tel point qu’au début j’ai cru que c’était un backtrack ! Ritournelle sonore sympathique, paroles en anglais, effets de pompage propre au musique HH/électro moderne, couple basse/rythme bien en place qui assoit le morceau, nappes de synthé qui viennent colorer le tout, tous les ingrédients du genre sont dans ce morceau. Ça n’est pas mon style habituel de musique et je n’ai pas cherché à écouter les paroles pour en saisir le texte, tout ce que je peux donc en dire est « ça passe pas mal ».

Trois cuivres, ils discutent et se disputent dans cette série de conciliabules qui nous apporte une salve de petits plaisirs guillerets. La succession des notes longues et coups de langues nous tiennent en alerte tout au long de cet album dont les titres donnent bien le contenu de ces conversations. A noter le bref hommage à Grieg pour l’insertion des quelques notes du « château du roi de la montagne » dans -allerRetour-. Le morceau final exprime bien la suite de moments de torpeur et d’agitation rythmant le long d’une journée.

Vive la suite !! Un départ digne de Webern suivi d’une soutenance ambitieuse approfondie, au loin quelques battements et on y arrive. Les différences de sonorités peuvent nous interpeller, mais le son est là. On navigue le long des vagues de doigts qui nous jette dans un mélange sauvage de glissements jusqu’à l’aboutissement et le retour à la tonalité. Oui, franchement, vivement la suite…

Là… y’a du métal dans les câbles ! De la descente dans les entrailles… Du sombre, de l’inquiétant… Des mélodies prenant la tête et interrompues par d’autres toutes aussi indéfectibles.

Toute une série d’albums republiés, une œuvre éclectique où se côtoient des styles électro et hard-rock en passant par des blues troublants.

Parmi cet envoi en nombre, j’ai choisi d’écouter BAE. Un électro à prédominance paisible, quelques chocs acoustiques dans « Incredible You » ou en fin de « Next Time ». Les enchaînements sériels sont heureusement dérangés dans leur continuité par des silences ou des interventions d’autres sons par petites touches plus ou moins vigoureuses. En piochant par-ci par-là dans les autres albums, j’ai entendu des titres de même facture, peut-être une constance chez cet artiste ?

 

 

Les pépites exhumées de l’archive

Une ambiance invraisemblable ! Si vous appréciez l’enchevêtrement blues/jazz/électro venez écouter ici.
Avant un titre final magique, Outro exprime un exercice de placement spatial des percussions attrayant ; ET le dernier titre de l’album : Nelly. Ce morceau nous engloutit dans une atmosphère nocturne pour deviner un paysage sans autres sons que cette musique, entièrement différentes des trois précédentes. On finit l’écoute dans un état indistinct…

ardoisebleue

The Nightchild est un groupe de goth-rock orienté cold-wave ou new-wave originaire d’Ukraine. Je sais que dit comme ça ça peut paraître un groupe anodin… Mais en fait, The Nightchild est une formation au talent musical dévastateur, avec des compositions d’une efficacité incroyable, aux mélodies inoubliables dès la première écoute, avec des clavier tournoyants, une basse surpuissante, une boite à rythme martelant sans relâche sur des motifs rock mid-tempo, une voix de vampire incroyablement maîtrisée, et une guitare parfaite, saturée, pour donner de la texture harmonique aux morceaux. Ils existent depuis 2003 ; on ne peut pas dire qu’ils ont abandonnés leurs fans à eux-même. Cet album date de 2011 mais depuis plusieurs autres opus sont sortis, toujours sous licence ouverte, mais je recommande particulièrement ce Another Shadow à cause du titre en forme d’apothéose qui clôture l’album, « Closer », qui est sans doute de toutes leurs composition celle qui a eu le plus d’impact chez moi, c’est vraiment une chanson monumentale -et pourtant, The Nighchild maintient toujours la moyenne très haut, sans jamais de titre faiblards, même juste un peu. Je recommande sans restriction.

shangril

Alors celui-là, c’est un des Graal ultimes dans mes favoris sur Dogmazic, et même toutes écoutes confondues. Des paroles drôles, des jeux de mots partout, et même une vraie réflexion sur le monde actuel sans tomber dans la facilité du « c’est nul, c’est tous des cons », des rimes et des rythmes qui pulvérisent la non-créativité musicale de la production industrielle et de celles et ceux qui la copie, bref, une perle pour moi ! Ajouter à ça un mélange savamment dosé de styles musicaux et d’énergies contagieuses comprenant en vrac des influences provenant du funk, de la chanson française, du beat-box, du rock voire du métal, du latino, du 8-bits (chiptune), des touches de musique zappa-esque, du groove,… bref, un trésor partagé pour la magie des capacités des humains à produire du beau, du bien, et du vrai, et une belle claque en perspective si vous ne connaissiez pas encore !

Un autre plusse qui fait vibrer la corde libre en moi, est que cet album a été entièrement réalisé et fabriqué avec du logiciel libre, l’enregistrement, le mixage, et même le mastering et la pochette ! Énorme bravo pour cela ! Comme quoi, c’est possible !

Du côté anecdotique pour celles et ceux qui aiment cela, c’est que le musicien à l’origine de cet album a été, fut un temps, l’un des membres de Sebkha-Chott, groupe bien connu de la « scène libre » française.

Vous pouvez en savoir davantage sur le bonhomme et le projet sur le site officiel et même acheter des versions CD et/ou faire des dons (parce que les artistes sont comme les autres humains et ne vivent pas seulement d’amour et d’eau fraîche !) sur cette page.

olinuxx/trebmuh

 

 

Outro

Ont contribué à la rédaction de cet éditorial du mois de novembre 2018 : Ladee, Shangril, ardoisebleue, et olinuxx/trebmuh.

Il est issu d’un travail collaboratif fait par ceux et celles qui s’impliquent dans la vie du projet. Si vous souhaitez contribuer à un prochain édito, voici le fil de forum consacré au prochain épisode de ce travail commun, rendez vous sur le fil de forum de l’édito du mois sur http://forum.musique-libre.org

Cet éditorial est librement redistribuable selon les termes de http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0 et vous êtes fortement et librement invités et encouragés à redistribuer cet article ! Si vous le faites, mettrez nous le lien où vous l’avez redistribué en commentaire de cet article, ça nous fera plaisir.

 

 

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