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Chronique – Live à L’Astrolabe d’Orléans par Kallima


CC by-nc-nd 2.5

Aujourd’hui c’est du lourd ! Aujourd’hui on cause de Kallima, un groupe orléanais (et non ohrélandais, ça sera peut-être pour une prochaine fois) pratiquant un style de musique fusion électro-ragga.

Et pour rentrer dans la musique de Kallima, je vous propose qu’on s’intéresse à ce Live à L’Astrolabe d’Orléans daté de 2009. Il débute sur le morceau Naferone, morceau qui débute aussi l’album Prémis n°1 du groupe. Immédiatement les ambiances s’enchaînent, si le début est planant très vite le beat démarre pour suivre le rythme endiablé de la voix. Le chant est particulièrement remarquable : ragga et scat, emplie d’improvisations diverses, il s’en dégage une énergie tout bonnement hallucinante. Dès le second morceau : Shal’um, nous plongeons dans un univers résolument plus world où le ragga flirt avec la guitare électrique produisant un ensemble propice à la transe.

Le reste du Live file à toute vitesse entre les incursions funk, les harangues à la foule et les délires, ces 60 et quelques minutes sont pleines de bonnes humeurs.

Alors que les percussions se lâchent et que le sax se déchaîne à la fin du set, on continue de danser et quand la musique s’arrête enfin, on se dit qu’on en reprendrait bien un peu. Juste un peu. Par gourmandise.

Et Kallima c’est un peu ça, un gros gâteau avec pleins de couches, chacune avec un goût différent et tout un univers propre dont le duo à gardé l’essence pour enrichir la musique, la faire plus dansante, plus joyeuse, parfois plus triste, plus épuré, plus intimiste. Pas de barrières et visiblement beaucoup de plaisir pris à jouer ces morceaux.

De la musique bien vivante et organique en somme, je vous garantis que c’est communicatif !

Bandcamp de Kallima

Vous pouvez trouver ce live sur Dogmazic

Chronique – Mellow Man de Nicoco

Mellow Man


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Mellow Man est paru en 2015 sur Dogmazic, c’est un album de musique orchestrale réalisé par un compositeur se nommant Nicoco. De la discographie pléthorique du monsieur j’ai choisi de vous présenter cet album car il a deux atouts pour moi : son premier morceau complètement jouissif et sa variété sonore.

Musique orchestrale hein ? Plus précisément, la plupart des morceaux de Mellow Man pourraient être des bandes originales de film ou de jeux vidéo, par exemple « Le Beau Blaireau » ou « Dancing Clock » font diablement écho à l’excellent Rayman Origin tandis que « Tango’s Revenge » lorgnera du côté de l’OST de l’étrange Killer 7 (sur Gamecube pour les connaisseurs). Mais pas de doutes, si ce sont les noms qui me viennent à l’esprit, il y a fort à parier que ces mélodies vous en évoqueront d’autres tout autant valables. Si on peut presque parler d’un certain conformisme musical, faisant de Mellow Man une victime du symptôme du « ça sonne comme autre chose qu’on connaît » (de manière parfois un peu pompeuse), il faut reconnaître un talent certain à Nicoco : celui de jouer sur des sentiers balisés (ce qui n’est pas si évident) et d’arriver tout de même à tirer son épingle du jeu par la qualité de composition mais aussi par la richesse de sa matière sonore.

Une richesse qui vient aussi de la générosité de cet album, pas moins de 42 pistes allant de 2 à 6 minutes. On passe de morceaux enjoués et joyeux à des pièces plus contemplatives ou sombres, de l’usage de trompettes, d’accordéon ou de synthé, à, plus sobrement, du piano. Certains thèmes sont repris donnant lieu à des morceaux estampillés « 2 », marquant un retour bienvenu à certaines ambiances (« Forgotten Tales » par exemple).

Encore une fois (et vous le verrez souvent dans ces chroniques), c’est un album que je trouve fou : Il est riche, varié, clairement créé avec l’amour des belles mélodies en tête, définitivement créé à des fins d’illustration sonores et cependant il parvient toujours à réveiller l’auditeur avec quelques trouvailles ou quelques libertés prises.

A défaut d’apprécier tout l’album (les goûts, les couleurs, tout ça) vous trouverez forcément dans Mellow Man quelques tracks qui vous plairont.

Vous pouvez trouver Mellow Man sur Dogmazic

Chronique – burning by de Dead Joshua

burning by


Licence Art Libre

burning by est le nouvel album de Dead Joshua, il est parut un peu plus tôt cette année.

Si vous êtes un habitué de la musique de Dead Joshua, vous ne serez pas dépaysé. Le style reste le même que les précédents albums (ok Fly et Downstairs), du rock noise aux morceaux courts et directs et à la voix fantomatique. On enchaîne ainsi des ambiances planantes et mélancoliques, avec des choses plus groovy ou rentre dedans.

Cet album dénote d’une ouverture musicale un peu plus grande (même si on quitte les sphères électro d’antan) et cela apporte réellement des variations bienvenues dans la masse noisy de Dead Joshua. On quitte un peu les influences punk rock qui caractérisaient les opus précédents, pour un travail plus précis sur les différents éléments des morceaux. La basse est plus ronde et groovy, les guitares sont plus lourdes et plus précises, les percussions sont plus travaillées.

Ce burning by a une très bonne production ce qui est un bon pas en avant pour Dead Joshua. En revanche cette bonne production est au service d’un album assez court, 9 pistes pour 15-20 minutes de musique.

D’un point de vue composition on remarquera aussi que les morceaux terminent tous de la même façon : abruptement (au point que l’on dirait parfois que les morceaux sont des versions tronqués), cela fait sans aucun doute partie du style de Dead Joshua, alors on pardonne.

Personnellement sur tout ce que j’ai pu écouter sur Dogmazic, Dead Joshua est le meilleur dans son créneau noisy rock et cet album le prouve une fois de plus : c’est bien joué, varié, relativement accessible (pour du noisy rock) et pas prise de tête. Que demande le peuple ?

Vous pouvez trouver burning by sur Dogmazic 

Le site officiel de Dead Joshua

Chronique – 16/9 de Circus Marcus

16/9


CC-By-Nc 4.0

16/9 n’est autre que la huitième publication de Circus Marcus sur Dogmazic !

On retrouve dans ce nouvel album les belles mélodies empruntes à la fois de simplicité et d’émotions mêlées. Un jeu au piano moderne, certains autour de moi ont pu parler de Vangelis en comparaison, peut-être d’ailleurs plus encore que sur les albums précédents, plus direct aussi (plus cinématographique ?)… Gardant intact le flot caractéristique des notes de piano ou de kalimba, mais y ajoutant aussi des orchestrations par petites touches.

Coté morceaux : une nouvelle version de Petrified est là, tirant presque vers l’industriel ce qui n’est pas pour me déplaire (v1, v2). Un réenregistrement de Phoenix (v1, v2), de La Brise(v1, v2) et de Frères Humains(v1, v2). Enfin j’ai personnellement retenu Levantaran el vuelo et 16/9 comme particulièrement réussis, alliant très bien le style originel de Circus Marcus avec de nouveaux sons plus baroques.

L’album se termine sur El rapto, une pièce fleurant bon la musique concrète, une nouvelle piste à explorer ?

Au final c’est un album qui me semble charnière, il montre une envie d’évolution autant qu’une volonté de clôturer certains chapitres. Voilà de quoi aiguiser notre curiosité pour la suite.

En attendant ce 16/9 me paraît être une excellente porte d’entrée dans l’univers de Circus Marcus pour ceux qui n’ont jamais écouté sa musique.

 

Vous pouvez trouver 16/9 sur Dogmazic.

Site Officiel de Circus Marcus.

Éditorial d’octobre 2017 de linuxmao.org

Éditos
Que dire d’octobre ?
Pour les uns ce mois annonce déjà les rigueurs de l’hiver et pour les autres, il clôt l’été en douceur.
Que dire d’un verre à moitié vide ?
Pour les uns, c’est l’angoisse de la soif qui se profile et pour d’autres, c’est la promesse d’un bon demi-verre de plaisir supplémentaire.
Que dire de la MAO sous linux ?
Pour les uns ce sont d’effrayantes rumeurs qui dissuadent ne serait-ce qu’une tentative et pour les autres, pour nous autres ici, c’est la liberté de choisir nos outils et nos méthodes en toute indépendance.
Durant ce mois écoulé, une refonte du portail des logiciels a été menée par l’équipe. Ceux qui y ont participé sont restés étonnés de la somme des richesses répertoriées à cette occasion.
Il suffit également de faire un saut au chapitre des nouveautés pour constater que, de mises à jour en nouvelles versions de logiciels, notre microcosme est bien vivant, plutôt alerte, même.

Quoi de neuf ?

Depuis la parution du dernier éditorial, nous ont rejoints : luxigo, jojomonk, Emmanuel Henrion, babose, Duanra, kham, Air Or, F0rth, Kokolive, raspbeguy, jz, MdMax, Ubuntu_Studio_User, Mary Haugen, djiel, Louis Cossement, labatrijador, neebex2, yann4linux, T43, AmauryLeBarde et nicko510.

Bienvenue à vous toutes et tous !

Musique sur linuxmao

Pour consulter la musique proposée par les membres de linuxmao, rendez-vous dans la section de forum : 2 – Vos créations.

Musique libre en dehors de linuxmao

Liste de lecture des nouveautés pour le mois de septembre 2017 chez les copains de Dogmazic Image .

Nouvelles du monde

Les brevets principaux concernant l’utilisation de la norme MP3 sont tombés dans le domaine public il y a quelques temps. Un travail est actuellement en cours pour incorporer le support de la lecture du MP3 dans la bibliothèque libsndfile. Cette bibliothèque est utilisée par un grand nombre d’applications et leur permet de supporter l’import et/ou l’export de plusieurs types de formats de fichier audio. Ceci signifie que lorsque ce boulot aura été fait, nous aurons un accès facilité pour l’import et/ou export des MP3 dans les logiciels audio qui utilisent déjà la bibliothèque libsndfile. Pour davantage d’information, voir https://github.com/erikd/libsndfile/issues/258 Image et https://github.com/erikd/libsndfile/pull/322 Image .

La mini-conférence annuelle d’ALSA aura lieu cette année dans les locaux de Suse à Prague le 27 octobre.

Petit rappel concernant 2 événements déjà annoncés dans l’éditorial du mois d’Août 2017, la « GStreamer Conference 2017 »Image les 21 et 22 octobre 2017 à Prague (République Tchèque), ainsi que la « Sonoj Convention »Image les 4 et 5 novembre 2017 à Cologne (Allemagne).

Nouveautés sur LinuxMao

Des chiffres :

Le nombre de visiteurs uniques du mois de Septembre 2017 est de 31550. linuxmao.org, c’est à ce jour, 6168 utilisateurs inscrits, 2254 « pages de documentation », les > 81500 messages dans les « forums », et d’autres fioritures.

D’autre part, nous avons eu 22 nouvelles inscriptions depuis la rédaction du dernier éditorial du site c’est à dire en 31 jours.

Nouvelles pages :

Si vous voulez participer au site et tester des logiciels ne figurant pas encore dans les colonnes de linuxmao.org, vous pouvez allez choisir un logiciel à tester dans la page Applications à tester et venir nous en parler dans les forums.

Coté administration :

  • Simplification du menu de gauche, voir le fil de discussion : Amélioration de la vitesse du site / les menus.
  • Amélioration du manuel du site :
  • Gros boulot d’intégration des pages logiciels dans les structures du portail logiciel.
  • Gros boulot d’amélioration du portail logiciel, notamment avec des boîtes grises de navigation (voir par exemple Qtractor) devant permettre une navigation facilitée
  • nettoyage de plusieurs variables dans la BDD

Coté logiciel sur LinuxMAO

Pour voir ce qui se passe du côté du développement de ce qui touche à l’audio sous linux, rendez-vous dans la section de forum :  »7 – Développer/Traduire/Documenter/Annoncer une application‘.

Côté logiciel en dehors de LinuxMao

Depuis la publication du dernier éditorial, r1, jean-emmanuel, sub26nico, olinuxx, balthazar et Antony87 ont relevé les mises-à-jour suivantes :

  • pour ce mois-ci :
    • Songwrite passe en version 3 01. Après quelques années sans mise à jour, une discussion avec le développeur nous permet d’obtenir une nouvelle version de ce logiciel ! Nous vous invitons donc à la tester, à lui faire des retours et à mettre à jour la documentation si besoin.
    • Shotcut passe en version 17.09.
    • Wine passe en version 2.16.
    • Open Stage Control passe en version 0.20.2.
    • Mixbus et Mixbus 32C passe en version 4.2.
    • Ardour passe en version 5.12.
    • Qtractor passe en version 0.8.4.
    • Giada passe en version 0.14.3.
    • Nootka passe en version 1.4.4.
    • FluidSynth passe en version 1.1.7.
    • VCV Rack passe en version 0.3.2.
    • EasyConduite passe en version 1.2.1.
    • Wavosaur propose Rave Generator 2, un synthétiseur multiplateforme et gratuit.
  • pour les mois précédents (mais que nous n’avions pas vu jusque là) :
Tout utilisateur peut aider à la remontée des informations concernant les nouvelles versions en lisant le paragraphe Mettre à jour une version d’un logiciel. Allez, viens nous aider ici !

Post scriptum

Merci à olinuxx, sub26nico, allany et r1 pour l’écriture de cet édito, et on se retrouve le mois prochain pour une revue de l’actualité du mois écoulé !

Rappel : tout membre de linuxmao.org inscrit et connecté peut aider à la rédaction de l’éditorial mensuel. Lire à ce propos la page Les éditoriaux du manuel.

Éditorial de juillet 2017 de linuxmao.org

Éditos
L’été s’en vient, puis s’en va, puis revient, les vacances aussi pour une grande quantité de personnes. C’est un temps pour s’asseoir, discuter, échanger, et faire de la musique avec les copines et les copains. Il faut beau et l’apéro est bon en terrasse ou dans le jardin. Il a fait chaud en pays de France en ce moment. Tellement chaud, que le site a été en galère le 27 juin à cause d’une surchauffe de la salle des serveurs dans lesquels linuxmao.org est hébergé. Mais bon, grâce à notre super hébergeur, tout a été rétabli en une demi-journée. Merci à eux !

Quoi de neuf ?

Depuis la parution du dernier éditorial, nous ont rejoint quelques nouveaux impatients : etienne41, Joelle95, m4l3z, Atapaz, requiem71, ZBU, PLOTPLOT, Atlas, emmanuelbriche, JamesBonze, DeuxMainsGauches, Skys, guechi, Nono480, Jazz, NeuroTonik, Li33f, Papy54, vitaeear, porkished, alexplima, ndisoh, PapaMok, gustik, Sheeva16, Fraggleux, et Endoryme.

Bienvenue à vous toutes et tous !

Musique sur linuxmao

Le dénouement de la joute n°11 a vu olof récolter le plus de votes et être désigné gagnant, bravo à lui ! Il a donc choisi le thème de la joute n°12, Cuba !. Vous avez jusqu’au 31 août pour participer.

En dehors des joutes musicales en cours, plusieurs morceaux sont apparus dans le forum ce mois-ci :

Pour consulter la musique proposée par les membres de linuxmao, rendez-vous dans la section de forum : 2 – Vos créations.

Musique libre en dehors de linuxmao

Liste de lecture des nouveautés pour le mois de Juin 2017 chez les copains de Dogmazic : cliquez iciImage

Nouvelles du monde

Le mois dernier, sub26nico et olinuxx étaient présent à la LAC 2017. Ils ont co-écrit un compte-rendu qui est disponible dans cet article.

Nouveautés sur LinuxMao

Le nombre de visiteurs uniques du mois de Juin 2017 est de 30430. Ça fait un peu moins que les mois derniers, ce qui semble traditionnel sur linuxmao.org car les mois de Juin, Juillet, et Août sont moins fréquentés.

D’autre part, nous avons eu 27 nouvelles inscriptions depuis la rédaction du dernier éditorial du site c’est à dire en 31 jours.

Nouvelles pages sur le site :

Grâce à un outil en ligne, la CSS du site a vu 3 corrections d’erreurs être faites, ainsi qu’une grosse 50aine de corrections pour des « warnings ».

Comme dit en intro, le site a été en galère le 27 juin, et tout a été rétabli grâce à notre hébergeur. Merci !

Coté logiciel sur LinuxMAO

Pour voir ce qui se passe du côté du développement de ce qui touche à l’audio sous linux, rendez-vous dans la section de forum :  »7 – Développer/Traduire/Documenter/Annoncer une application‘.

Côté logiciel en dehors de LinuxMao

Depuis la publication du dernier éditorial, Nolwen, olinuxx, sub26nico et balthazar ont relevé les mises-à-jour suivantes :

  • pour les mois précédents (mais que nous n’avions pas vu jusque là) :
    • en mai 2017, mise à jour de canorus en version 0.7.3.
Tout utilisateur peut aider à la remontée des informations concernant les nouvelles versions en lisant le paragraphe Mettre à jour une version d’un logiciel. Allez, viens nous aider ici !

Post scriptum

Merci à olinuxx et sub26nico pour l’écriture de cet édito, et on se retrouve le mois prochain pour une revue de l’actualité du mois écoulé !

Rappel : tout membre de linuxmao.org inscrit et connecté peut aider à la rédaction de l’éditorial mensuel. Lire à ce propos la page Les éditoriaux du manuel.
PS : article originel : http://linuxmao.org/article354

Culture libre : artistes, nous aurons besoin de vous…

Partageons ici une réflexion de Neil Jomunsi (licence CC-By-3.0).

Il y a de l’eau dans le gaz entre la création artistique et internet : chasse au piratage, fermeture des forums, projets de durcissement du droit d’auteur en France comme à Bruxelles… Avec l’indéfectible soutien de la politique, l’industrie culturelle regagne peu à peu le terrain qu’elle avait cédé et entend bien l’étendre encore, menaçant chaque jour davantage l’idée même d’une culture librement partagée.

La question dépasse largement le cadre du piratage : ce sont deux projets de société, radicalement opposés, qui s’affrontent sur le terrain de la création, d’internet et des libertés individuelles. D’un côté les industries culturelles – aidées par l’écrasante majorité du personnel politique qui n’entend que la sauvegarde d’intérêts économiques pourtant de plus en plus concentrés – qui se cachent derrière la protection des artistes pour satisfaire leur soif de contrôle des flux et verrouiller leurs sources de revenus. De l’autre quelques imbéciles, des fous, des utopistes dont je m’honore de faire partie. Ces personnes imaginent un monde où la culture et le savoir circuleraient librement au bénéfice du plus grand nombre, parce qu’elles les croient vecteurs d’élévation et d’émancipation. L’un de ces projets verrouille. L’autre ouvre les portes en grand.

Mais qu’on ne s’y trompe pas : aujourd’hui et sans doute encore demain, c’est l’industrie qui gagne. Car nous ne vivons pas dans un blockbuster hollywoodien où quelques résistants parviennent à vaincre un adversaire en surnombre. Dans notre version du film, ceux qui résistent à ces immenses machines à fric sont moqués et marginalisés. Pire, ils sont accusés de faire du tort à la création tout entière, de promouvoir des idées dangereuses qui mettraient en péril la rémunération des créateurs et la pérennité des structures qui se nourrissent de leur travail. Ces mêmes entreprises – celles qui oublient pourtant toujours de payer les artistes à l’heure, quand il ne s’agit pas de les payer tout court, qui divisent par deux, par trois les montants des rémunérations, qui jouent sur la quantité, quitte à noyer le marché et détruire l’attention du public – voudraient que nous les croyions quand elles disent agir au nom des artistes. Et elles ont raison de le vouloir. Parce que ça fonctionne. Chez les artistes, le syndrome de Stockholm est total. La dichotomie est tellement flagrante que plus personne n’ose la soulever.

Quand le monde s’écroule on se tourne vers les idoles, qu’il s’agisse de la propriété intellectuelle, de la promesse folle d’être celui ou celle qui va réussir, de la lutte contre la barbarie ou le terrorisme. L’immeuble est en feu, pourtant au dernier étage la fumée et la chaleur sont encore supportables. Jusqu’ici tout va bien. Peu importe que nous soyons de plus en plus nombreux à créer, à partager nos créations, et que les places de professionnels soient de plus en plus comptées et précaires : nous nous accrochons à un rêve. Mieux, nous nous accrochons à une histoire. C’est une belle histoire, dont le narrateur est une industrie qu’on pensait affaiblie mais qui reprend du poil de la bête. Ce narrateur est affamé, sa faim est insatiable : il n’arrêtera de manger que quand il n’y aura plus rien sur l’assiette. Dans cette histoire, les artistes servent les plats. Ils les apportent à toute vitesse, de plus en plus vite, ils s’épuisent à la tâche et ignorent fatigue et lassitude. Parce qu’ils sont encore faiblement rémunérés, ils se disent que « ça pourrait être pire », et que « quelqu’un pourrait prendre leur place », et puis il faut bien payer les factures. Quand arrêtera-t-on de se cacher derrière notre petit doigt ? Car le problème ne se cantonne pas à la création : c’est un combat que nous partageons avec tous les précaires. À vouloir sauver nos propres coquilles de noix, nous en oublions de construire l’arche dont nous aurions besoin.

Contre le storytelling de l’industrie, il faut agir. Trouver d’autres vecteurs de rémunération, par exemple, en échange d’une plus libre circulation des créations plus conforme aux usages de nos concitoyens. Cesser de rêver au bestseller et au blockbuster pour créer local, c’est-à-dire à l’échelle humaine et non industrielle. Donner leur chance à des productions de moindre ampleur, plus modestes car plus éthiques, et nous désengager de cette insensibilité croissante qui nous oblige à consommer toujours plus et plus fort. En promouvoir le partage, parce que si on veut être cohérent, on ne verrouille pas derrière des barrières un bien commun profitable à tous. Il y a tant à faire, et si peu de bras volontaires.

Parce que l’industrie et la politique ne céderont plus rien, quitte à empiéter sur nos vies privées et nos droits de citoyens, nous avons le devoir, d’une part, de nous battre, et de l’autre, de proposer des alternatives qui mettent en œuvre dès maintenant ce monde que nous appelons de nos vœux. Convaincre les artistes de s’emparer de ces questions est notre seule chance : les intéresser aux enjeux des Creative Commons en est un exemple très concret. Les aider à comprendre, puis à s’émanciper.

Nous n’avons jamais été si proches de perdre la guerre. Pourtant, je crois qu’une issue heureuse et lumineuse est encore possible. Vous êtes la solution – vous et vous seuls. Pour faire gagner ce que certains appellent une utopie, nous avons besoin de vous. Vous ne serez pas seuls : vous nous trouverez, mes amis et moi, en première ligne sur le champ de bataille.

Nous y rencontrerons-nous ?

Photo d’illustration :
Alejandro Alvarez, via Unsplash

Faites de la zik !

En ce jour de la fête de la musique, faites de la zik !

Aucune redevance Sacem n’est due ce jour pour les scènes amateur, donc profitez-en bien ! Jouez dans la rue, sur les quais, sur les toits jouez ce que vous voulez, reprenez tout et n’importe quoi ! Cette journée est celle de la libre expression en toute quiétude et gratuité !

Publiez vos œuvres originales sur Dogmazic, publiez les sources sur SourceML, jouez du free jazz, de l’électro-noise, du death métal indonésien, du boléro de Ravel, et des musiques d’outre-tombe !

C’est la fête des musiciens, des mélomanes aussi, alors jouez bien !

Nicolas Vigier,
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Fete_de_la_musique_(3672777181).jpg