Agenda – 8 sept 09 : Conférence sur le financement des oeuvres numériques

exergue « Nous les Indiens, nous avançons lentement parce que nous allons loin » ; dit par une autorité municipale indienne à la cérémonie d’ouverture de l’APPO d’Oaxaca

À noter sur l’agenda, le 8 septembre 2009, une conférence sur Le Mécénat Global : une nouvelle approche des rapports public/auteurs.

Quel financement, quelle reconnaissance pour les artistes et pour tous les auteurs de contenus sur internet ? Taxe, licence globale, contribution créative ?
Une autre approche permet la reconnaissance des auteurs : le mécénat global.

La conférence : Quelle alternative concrète pour le financement des oeuvres numériques ? se tiendra de 20h00 à 22h00. Elle sera précédée à partir de 16h par l’Assemblée constituante d’une Société d’Acceptation et de Répartition des Dons (SARD), initiée par un collectif de personnes dont on peut connaître les noms sur http://sard-info.org/ .
Cette initiative de placer le don des internautes comme un mode ou une composante possible d’une rémunération de créateurs (*)  est l’objet de débats passionnés notamment sur nos forums.
L’association Musique libre !, qui est un peu comme les indiens d’Oaxaca dans l’APPO un des « peuples premiers » du « mouvement du libre », ni aucun de ses membres ne sont partie prenante de cette initiative, mais l’observe avec beaucoup d’attention vu l’intérêt proclamé pour les artistes sous licences libres.

Programme de la conférence : Quelle alternative concrète pour le financement des oeuvres numériques ?

* De 20 h 00 a 22 h 00 :
o Présentation du Mécénat Global par Richard Stallman
o Amateur d’art ou consommateur par Bernard Stiegler
o Tous artistes ? par Antoine Moreau
o Modérateur : Laurent Chemla

Rendez-vous le 8 septembre en Mairie du 3e arrondissement de Paris, 2, rue Eugène Spuller
75003 Paris. L’accès est libre.

* : la diffusion et dissémination en ligne ne se résumant pas à l’obtention d’une rémunération (ceci pour toute diffusion et dissémination, et très spécifiquement dans le cas de créations sous licences libres), et la rétribution de la création ne se résumant pas à une rémunération sur internet.

Plugin de recherche sur Dogmazic pour firefox !

Ça fait un bout de temps qu’on l’a repéré dans le forum, on en a parlé, mais on en avait pas rédigé d’article pour le mettre en valeur. Merci à Bituur pour la découverte !
Nous vous présentons le plugin de recherche sur le site Dogmazic pour firefox !

Une petite image de la bête 🙂

plugin firefox

Vous pouvez télécharger le plugin sur cette page : http://mycroft.mozdev.org/search-engines.html?name=http%3A%2F%2Fdogmazic.net

Le plugin vous permettra de faire vos recherches générales sur le site, artistes, groupes, labels, morceaux de musique, messages dans les forum, il fonctionne au poil !
Et on remercie chaleureusement l’auteur du plugin Matthieu Giroux pour ce superbe boulot !

!!!!POCHETTE SURPRISE!!!!

Laissez le hasard vous faire découvrir de nouveaux artistes en téléchargeant une pochette surprise.

Régulièrement, notre robot fabrique des pochettes surprises, des compilations regroupant des morceaux sélectionnés au hasard parmi le catalogue de plusieurs netlabels.

Vous pouvez les obtenir en clickant autant de fois que vous le souhaitez sur http://www.pochette-surprise.net/download.php

avec la participation des netlabels

abyssa netlabel http://abyssa.netlabel.free.fr/
antisocial netlabel http://www.antisocial.be
da heard it records http://www.daheardit-records.net/
dogmazic http://www.dogmazic.net
egotwister netlabel http://www.egotwister.com/
earsheltering netlabel http://earsheltering.free.fr/
french dub released http://www.french-dub-released.org/
john colinco records http://colinjohncorecords.free.fr/
insubordinations netlabel http://www.insubordinations.net
hak netlabel http://h.a.k.free.fr/
laptitemaison netlabel http://www.laptitemaison.com/
proot records http://prootrecords.free.fr/
antiblues http://www.antiblues.net
chase records http://chaserecords.free.fr/
les christaux liquident http://www.lescristauxliquident.org/

conception : jkp et makam ( http://www.waak.info )

RMLL 2009 : Culture Libre à l’honneur !

GNU

nous avons cette année l’honneur de nous occuper du thème « Culture et Art Libre » des 10èmes Rencontres Mondiales du Logiciel Libre (RMLL), à Nantes du 7 au 11 juillet prochain.

Dans le cadre des « Assises de la Culture Libre« , vous pourrez savourer :

Vous pourrez aussi nous retrouver au stand Dogmazic, dans le village associatif.
En tout cas, une bonne occasion de se rencontrer et de refaire le monde, qui en a grand besoin…

ARTISTES LIBRES, CELA VOUS CONCERNE, NOUS VOUS ATTENDONS !
IL Y A TANT À DIRE ET À FAIRE POUR L’AVENIR DE LA CULTURE LIBRE !

Tous les détails sont sur le site officiel des RMLL :

http://2009.rmll.info/-Culture-et-Art-Libre-.html

Appel à projet : make art 09

Lors d’un précédent article je vous avais parlé de cette association poitevine, Goto01, qui met en lumière les créations avec des logiciels libres (tournant sous OS libre), l’open-source, et la culture libre, en créant des événements, animant des ateliers de formation… Nous venons de recevoir cet appel à projets pour leur festival « Make Art 09 ».

Que la force créatrice soit avec vous !!!


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du
7 au 13 
DECEMBRE 09 

english version

MAKE ART 2009
"What The Fork?!" pratiques distribuées et ouvertes en art FLOSS

APPEL A PROJETS


make art est un festival international dédié à l'intégration des
Logiciels Libres et Open Source (FLOSS*) dans l'art numérique.
*FLOSS = Free/Libre/Open Source Software

La quatrième édition de make art – "What The Fork?!" pratiques
distribuées et ouvertes en art FLOSS – se déroule à Poitiers (FR),
du 7 au 13 décembre 2009.

make art propose des performances, des présentations, des
ateliers et une exposition, centrés sur la rencontre entre l'art
numérique et le logiciel libre.

Nous recherchons actuellement des projets récents, innovants, basés
sur des logiciels libres et open source : performances musicales et
audiovisuelles, présentations, démonstrations de logiciels et
installations.

Cette année make art sera centré sur les pratiques distribuées
et ouvertes en art FLOSS. Dans 'What the fork?!' il est
question de décentralisation. Le fork c'est le bien.
La pratique du Fork, qui consiste à copier le code source d'un projet
puis de continuer à travailler sur une copie plutôt que l'original,
a souvent eu mauvaise réputation. Car cela engendrerait une scission
au sein du projet et de l'équipe de développeurs, et conduirait à des
projets différents et souvent incompatibles. Efforts gaspillés,
rivalités et querelles de développeurs, autant de concepts qui y sont
associés. Tout ça c'est de l'histoire ancienne et créer le fork
d'un projet dans l'intention de rivaliser est encore une autre
histoire.
La liberté de faire un fork permet la mise en oeuvre rapide
de nouvelles fonctionnalités et de personnalisations, en contournant
la nécessité d'acquérir le statut de celui qui dépose et valide (le
"committer"), en contournant les protocoles de corrections de bug ou
de demandes de nouvelles fonctionnalités, en travaillant de manière
distribuée, ensemble avec d'autres sans être obligé de suivre le même
et unique objectif, tout en travaillant depuis la même source, mais en
opérant par fertilisation croisée, en insufflant, en copiant, en
patchant, en améliorant, en expérimentant, en changeant de direction
et en fusionnant.
Cette pratique est largement boostée par les outils décentralisés de
développement de logiciel tels que Darcs, Mercurial ou Git. Il ne
s'agit pas de hacks faits à la va-vite, mais la création d'une
chambre d'expérimentation, qui laisse de côté la copie unique du
travail et qui démultiplie les idées.

Avant de proposer votre projet, veuillez lire attentivement les
consignes ci-dessous. Vous devrez télécharger le formulaire et nous
le retourner rempli à l'adresse makeart2009 =at= goto10 =dot= org
avant le 15 juillet 2009.

http://makeart.goto10.org
http://goto10.org

Calendrier
15 juillet             – Date limite de réponse à l'appel à projets
Début septembre        – Notification des projets sélectionnés
7-13 décembre 2009     – make art 2009

Consignes pour le dépôt de candidature
1. Téléchargez le formulaire de candidature ici. Le fichier est
au format OpenOffice .odt. Veuillez laisser le document dans ce
format lorsque vous nous le retournez.

2. Seuls les projets conçus intégralement avec des logiciels libres
et open source (FLOSS) et tournant sur un système d'exploitation (OS)
libre seront acceptés. Par conséquent : PAS de Windows, OSX, MaxMSP,
Reaktor ou Ableton Live !

3. Pour la proposition de tout projet d'installation, de performance
ou de présentation, veuillez nous faire parvenir les éléments
suivants :
- performance : 2 photos en haute résolution et 1 fichier audio
ou vidéo de haute qualité
- installation : 2 photos en haute résolution et 1 fichier vidéo de
haute qualité
- présentation ou démo : 2 photos en haute résolution (ou copies
d'écran dans le cas d'une présentation de logiciel)

Si la taille des fichiers dépasse 3 Mo, veuillez nous indiquer un lien
internet au lieu de les attacher à votre message.
Nous préférons recevoir les documents utilisant des formats ouverts.

4. Pour la proposition de tout projet d'installation ou de performance,
veuillez joindre à votre candidature une fiche technique complète en
détaillant la mise en place technique, le matériel que vous apportez
vous-même et le matériel dont vous avez besoin que le festival vous
fournisse. Soyez précis et spécifique !

5. Toute demande incomplète ne sera pas traitée.

Types de projet recherchés
Nous sommes à la recherche d'installations, de performances et de
présentations dont le sujet correspond au centre d'intérêt du
festival. Le thème du festival 'What The Fork?! pratiques distribuées
et ouvertes en art FLOSS' ne doit pas être restrictif, il peut être lié
au contenu tout comme à la réalisation technique de l'oeuvre.

Pour un aperçu des précédentes éditions, veuillez visiter le site des
éditions passées :
make art 2008, make art 2007 et make art 2006

Financement
make art est un petit festival, nous fournirons aux auteurs
des projets sélectionnés l'hébergement, le transport et un modeste
cachet. Nous ne sommes pas en mesure de financer le développement de
projets.

english version

make art est propulsé par GOTO10

Source : http://makeart.goto10.org/call/index.fr.html

Libre Accès, prochaines manifestations.

Demain 12 juin, au Centre d’animation place des fêtes, 2, rue des Lilas (19ème arr.), Libre Accès organise un concert « Wanted talents », en partenariat avec la Ligue de l’enseignement.

Plus d’infos ici : http://libreacces.org/spip.php?article73

Le 20 juin, c’est la deuxième édition du Festival des Arts Libres :

Libre Accès organise la deuxième édition de son Festival des Arts Libres le 20 Juin de 15h à minuit dans l’enceinte de la mairie du IIe arrondissement de Paris. L’ensemble des membres de ce collectif vous y attendront pour des concerts, performances, expositions graphiques et numériques, projections, lectures et débats. L’entrée est gratuite et ouverte à tous.

Ce sera l’occasion de venir découvrir des artistes mettant leurs travaux sous licence de libre diffusion et de repartir ainsi avec les oeuvres sur votre clé USB. Des stands seront montés dans l’enceinte de la mairie où vous seront présentés arts et logiciels libres.

Programme :

Conférence : antiHadopi, mécénat global

Concerts :

Performances Numériques :

  • Bonom 2.0 de Daltex.
  • Photochimsotron/Miroir temporel de QuemaPanda
  • The Road Between
  • us de Maxime Marion
  • Projection VJing live

Exposition : BinaryMind, la Vieille Europe (impressions sur toile)

Lectures publiques : G@rp, Claude Attard, Démotier

Stands de découverte : téléchargement d’œuvres sous licence libre WebRadios découverte d’Ubuntu et de logiciels libres

avec : Libre Accès, la Ligue de l’Enseignement, Copyleft attitude, Macaq, Ralamax Prod, Dogmazic, Pragmazic, Musiques Tangentes, Qwartz, In Libro Veritas, Oxy Radio, Kassandre, Artischaud, Linux MAO…

L.A. 2013, une compilation de soutien à Dogmazic.

L.A. 2013, une compilation de soutien à Dogmazic.

par l’association Taenia Solium [avril 2009]

 »L.A. 2013 », une compilation de soutien au site Dogmazic.net et à l’association Musique Libre. C’est une cassette 13 titres tirée à 300 exemplaires avec pochette sérigraphiée et livret, diffusée à prix libre. Les bénéfices iront soutenir Dogmazic, site de téléchargement gratuit et légal de musiques placées sous licences ouvertes (copyleft).
Cette cassette est disponible auprès des groupes, dans différentes distros et en envoyant un peu d’argent et un mot gentil à notre adresse. Si vous souhaitez la diffuser, contactez-nous.
La compilation est sur la page disques. Ci-dessous, plus de détails.
A bientôt.

FACE A 1. Le Temps des Mobylettes – Laws of destiny /// 2. Dure-Mère – Quien La Mato A Lulu /// 3. Sex Drugs & Rebetiko – Kaigomai /// 4. Fast Arbeit Babies – Nécromancie /// 5. Revengers – N’être humaine /// 6. Unhinged – Personne ne sourit plus FACE B 1. Stanok’n’roll – 4 minutes mortelles /// 2. No Shangsa – Running on mars /// 3. Parpaing – 35 mm /// 4. Scarb – Génisse matrice /// 5. Headwar – Sick Mr /// 6. Marylin Rambo – Bouine Bouine /// 7. Louise Mitchels – Massilia Sauce Guindou

Pour les férus de propriété intellectuelle, voici les licences des morceaux (les utilisations pour lesquelles vous avez l’accord explicite des auteur-e-s) : ici pour Dure-Mère, Scarb, Stanok, No Shangsa, pour les Louise Mitchels et pour Unhinged. Pour Sex Drugs & Rebetiko, Marylin Rambo, Headwar, Parpaing c’est ici, mais pour Le Temps des Mobylettes ça se passe . Enfin, c’est ici pour les Fast Arbeit Babies et pour Ze Revengers.

Pour la commander :

Taenia Solium
10 rue Yves Farge
38600 Fontaine
taenia-solium.net

Une compile K7.
Depuis que l’association taenia solium édite des disques, on a toujours cherché à subvertir les règles du commerce. Comment faire circuler des objets qui ne sont pas des marchandises? On a tenté plusieurs manières : compilations gratuites, disques à prix libre. Aucun de nos disques n’est soumis au copyright classique : la musique est faite pour circuler. C’est donc logiquement qu’on a mis tous les morceaux de nos disques en téléchargement gratuit sur taenia-solium.net et dogmazic.net. Légal, gratuit, associatif, militant : le téléchargement sur Dogmazic est une bonne alternative au réseau social-commercial Myspace.
Mais nous ne sommes pas un ‘net label’. L’existence d’objets physiques qu’on peut prêter, donner ou perdre est très importante pour nous, et nous prenons grand plaisir à fabriquer nous-même les pochettes en nous mettant de l’encre sur les doigts, et à donner ces disques à nos amis ou à des inconnus. Le numérique permet la copie à l’infini sans perte de qualité, mais l’aspect abondance du téléchargement est aussi plein d’effets pervers. On se souviendra toute notre vie du vinyle que notre grande soeur nous a offert à 12 ans, alors qu’un mp3 parmi 25000 autres est vite oublié. Les cadeaux dématérialisés, copiés en 1/4 de seconde ont sûrement moins de valeur qu’un bon vieux bout de plastique et de carton emballé dans du papier-cadeau à fleurs. Sans parler que sous l’image idyllique qui présente internet comme synonyme de Liberté, et le téléchargement comme la transmission planétaire de toute notre production ârtistique, Internet est un réseau farci à la pub, où Big Brother is also downloading you, et où la richesse cesse d’exister sur simple caprice : demain mon disque dur meurt, et les 15 giga de musique que j’avais dessus aussi. Alors je me rabattrais sur mes vinyles, mes cassettes et mes disques!
Bref, nous sommes un peu défiants quant à la dématérialisation de la musique… mais nous sommes sur Dogmazic. Alors une manière que nous avons trouvé de soutenir l’action de Dogmazic et de l’association Musique Libre !, c’est d’éditer cette compilation paradoxale. Une compilation de soutien car même si Dogmazic c’est gratuit ça coûte des sous pour l’entretien et la bande passante (environ 650 euros par mois), et au lieu d’agir en simple consommateur de truc gratuit, et bien là on participe, on soutient.
Une bonne vieille cassette. Analogique. Avec une pochette et un livret. Qui pourra fondre au soleil. Qu’on peut mettre dans un autoradio. Qu’on peut offrir à ses parents. Un bout de plastique fabriqué à Lyon, une pochette imprimée à Grenoble. Un objet vrai dans mes mains, avec du vrai son, pas du mp3 qui supprime une fréquence sur deux sous prétexte que mon oreille fait pas la différence (mais mon coeur si!). En plus si ‘le cd c’est dépassé’ alors la cassette plus personne ne s’en souvient ! Pourtant la cassette c’est bien, c’est solide et ça ne saute pas dans mon vieux camion sur les petites routes. Et enfin une cassette ça à deux faces, pour fabriquer une ambiance de compil, ça change tout !
Finalement, c’est un beau paradoxe de ressortir ce format du passé pour soutenir une association technophile.

Prix Libre ?
Cette cassette coûte environ un euro à la production. 300 exemplaires : 300 euros avancés par taenia solium. Au dessus de 1 euros, les sous sont reversés en soutien à Dogmazic. On s’est dit que ça serait pas mal du coup de vendre cette cassette 3 euros ou 4 euros, peut-être 5. Puis on s’est dit, démerdez vous, soutenez comme vous voulez et pouvez, on ne va pas encore vous imposer un truc! On vend donc cette cassette à prix libre, et les sous récoltés iront dans les caisses de Musique Libre pour continuer l’aventure.

Licences libres et temps de cerveau disponible.
Les licences libres, on peut s’en foutre royalement, soit parce qu’on préfère adhérer à la sacem et assumer la propriété intellectuelle (ainsi que de financer les boites de disques), soit parce qu’on s’en fout de la légalité et que la liberté d’une œuvre n’attend pas l’autorisation de ceux qui font des lois. Quand on est dans ce deuxième cas, il peut arriver qu’en se réveillant un matin on aille sur intenet et qu’on trouve ses morceaux sur un site qui fait du pognon et de la merde. On s’en fout moins d’un coup. Le but n’est pas tant de savoir si les licences libres sont  » la solution  » à un système commercial liberticide, mais de faire des choix : entre partage universel et lutte contre la récupération, entre gratuité désintéressée et gratuité qui permet de rendre ton cerveau disponible à la pub, entre donner ta musique à des mercenaire du Web 2.0 ou la mettre à disposition sur un site où il y a une charte et une éthique claire. Qui a dit que mettre ses morceaux en téléchargement était plus simple que de faire un disque ou une cassette ? En tout cas, ça vaut le coup de soutenir des gens qui font qu’on a encore le choix, comme Dogmazic.

Punk et cie ?

Le choix des groupes qui sont sur cette compilation s’est fait un soir de réunion au vin rouge chez Romain suite à une discussion monumentale sur Los Angeles 2013, et un débat sur son sens profond. Autrement dit on n’a pas tergiversé pour savoir si les groupes qu’on avait envie de mettre c’était du punk ou pas (il paraît que le punk c’est dans ton coeur pas sur ta tête) si c’était uniquement des gens d’un même mouvement ou d’une même famille. En général ces groupes ne recherchent pas la professionnalisation, vendent leur disques pour trois cacahuètes quand ils ne les donnent pas, traversent l’Europe (et même plus) pour un micro-défraiment. Ils évoluent dans les circuits do-it-yourself (alias fais le toi-même ton concert ton disque ton bar ta sécu etc.), Et ça leur plaît, oui, oui, et à nous aussi. Tous les groupes de cette compile ont une page sur Dogmazic.

Los Angeles 2013.

Los Angeles 2013 (Escape from L.A.) est un film américain réalisé par John Carpenter, sorti en 1996. Le débat est donc lancé, film de merde ou film culte ? Pour ma part j’ai un faible pour les films de SF des années 80/90 avec des héros un brin loosers, genre Johnny Mnemonic ou Madmax, alors à Los Angeles 2013, je dis oui !
Mais quel rapport avec cette cassette me direz-vous ?
Et bien c’est simple. Je crois qu’il est possible et même probable que nous voyons de nos yeux le déclin de cette débauche de technologie qui sert d’arme au quotidien. Plus d’internet, plus de satellite, plus de portable donc, ton disque dur te fait un joli serre livre, et là, tu t’aperçoit d’un coup, que t’as plus d’amis parce qu’il étaient sur Faceback et Meetoc, t’as plus de musique car tes 1230 morceaux étaient sur ton i-truc et qu’il marche plus, t’as plus de photos, t’as plus de lettres, etc. Le mot ‘virtuel’ prend donc tout son sens et le mot ‘réalité’ qui lui est juxtaposé parait bien décalé tout d’un coup. La jolie réalité, avec un brin d’indépendance dans le mode de fabrication, un petit objet d’une richesse incroyable qui peut aller de ma main à ta main… Allez Snake, fait plaisir à l’incroyable romantique obscurantiste que je suis, tape 666… et bienvenue chez les humains !

Merci aux groupes, à Olive pour le mastering et à Sylvain pour le lapin.

Association taenia solium, avril 2009.

#hadopi : expliquons aux désemparés : La technologie est un écosystème

Le Parlement Européen encore une fois vient de ventiler façon puzzle le parefeu openoffice de la Ministre de la Culture ! Anéfé, avec 407 voix pour, 57 contre, et 171 abtentions, l’amendement Bono vient d’être revoté, sous sa forme originelle, donc s’imposant aux Etats membres. Bien sûr, évidemment, ce n’est pas fini, ça va repasser au Conseil, on évoque déjà l’entêtement plus que probable du président français et de son gouvernement, prêt à repousser plusieurs mois le Paquet Telecom, une nouvelle fois, juste pour ce seul article mettant l’Hadopi à terre, hors cadre légal européen autorisé…

Il est temps à ce point de la saga Hadopi, de prendre un peu de recul, proposer à ses acharnés partisans des éléments qui leur permettent enfin de comprendre.

– Car, s’il faut rendre grâce à ses têtus producteurs sur un point : cette saga est bien meilleure que la saga DADVSI, les ressorts dramatiques, les trucages et effets spéciaux, les effets de bord, juridiques, européens, médiatiques, d’une intensité et d’un suspense suscitant un débat bien plus large ; on ne peut s’empêcher, en fin de compte, d’être touchés et émus par leur incompréhension si profonde, leur désarroi si ravageur -.

Permettre à ces désemparés de comprendre, c’est à ce travail de fond que s’attelle Fabrice Epelboin, qui continue sur owni le travail entamé sur fr.readwriteweb, publiant aujourd’hui un très bel et long essai d’explication à l’usage de ces élites paniquées, politiques, industriels et artistes arc-boutés sur des positions vouées à l’échec et à la ruine : « La technologie est un écosystème, respectons la » .

wordcloud personnalisé La technologie est un écosystème

Il propose un bilan d’étape, retraçant pourquoi le combat des arguments techniques, juridiques, maintenant largement médiatisé, est perdu pour les tenants de cette loi. Ne reste, dit-il, qu’une rage, j’irais jusqu’à dire une folie se dévorant elle-même dans la défense désespérée, aigrie, de positions qui se croyaient acquises.
« Cette rage, nous dit Epelboin, est liée à deux choses : la peur du changement et l’ignorance de ce à quoi ils font face » : qu’internet, le monde numérique est un écosystème au sein duquel technologies et usages sont intrinsèquement liés, interdépendants, se nourrissant les uns des autres. Que la production, l’échange, l’incessante création modification et recréation contributives d’oeuvres et documents, et leur dissémination libre au sein de cet écosystème, sont un trait constituant de la culture, désormais.
« Sans être encore un moteur essentiel de la culture du XXIe siècle, cette dynamique culturelle est en place, et ne peut s’arrêter d’une façon où d’une autre. Elle peut, au pire, devenir clandestine. Le temps pour elle de tout renverser par une rupture violente dont nos sociétés raffolent. »

Il faut aller au delà des argumentations techniques, des explications simples de tel ou tel point : il faut faire comprendre « LA technologie ». Que c’est un écosystème, que l’on ne peut intervenir dessus sans en respecter les règles : « Si une contrainte est posée dans un écosystème, celui-ci réagit et s’y adapte », pose Epelboin : c’est à peu de nuances près la même chose qu’exprimait John Gilmore, co-fondateur de l’Electronic Frontier Foundation, en 1993 : « L’Internet interprète la censure comme un dommage et la contourne » (« The Net interprets censorship as damage and routes around it »). Ceci est une constante constitutive du net, qu’aucune tentative de contrarier, fût-elle massive et violente, ne parviendra à réduire.
Gilmore commente aujourd’hui sa fameuse formule, dont le sens et la réception ont évolué au fil des années : « Si vous considérez maintenant que le Net est composé non pas seulement de cables et de machines, mais aussi des personnes et des structures sociales qui utilisent ces machines, (cette phrase) est plus vraie que jamais » (« the people and their social structures who use the machines » : on a envie de traduire social structures par réseaux sociaux, mais c’est plus large).

Il faut expliquer cela à Pierre Arditi, à Juliette Gréco (que si Héraclite, qu’ils citent dans leur cri de désarroi, nous enseigne : « le Peuple doit combattre pour ses lois comme pour ses murailles », il nous transmit aussi que « Les hommes éveillés habitent le même monde », ce monde étant ce qu’il est selon son évolution, il nous incombe de rester éveillés, il incombe au peuple d’exercer sa conscience et sa lucidité pour ne pas se tromper de combat, et défendre des lois caduques ou charger contre des moulins à vent),
il faut expliquer à Jean-Claude Carrière (perdu lui aussi, Francis Lalanne et Joseph Paris pourtant lui expliquaient fort clairement hier soir, que « le libre accès à la connaissance et à la culture » est une donnée de fait et un bien de haute nécessité, que « l’oeuvre a une valeur, mais elle n’a pas forcémment la valeur que la société de consommation décide qu’elle a »),
il faut expliquer à Alain Finkelkraut (ébahi de découvrir que des règles existent et sont appliquées dans cet internet qu’il croyait une jungle sans rémission, une poubelle, au point qu’il ne va plus discuter dans les cafés, de crainte qu’on le filme avec un mobile et de retrouver sans pouvoir rien y faire la video sur cet internet poubelle, fou, barbare), il faut leur expliquer tout cela.

On ne combat pas l’océan, on ne combat pas la vitesse de la lumière, on ne parvient pas, armé de sa seule peur et ses crispations, on travaille à créer et aménager les conditions d’une vie bonne, et d’un partage, attentif à ce qui vient : « Coupez l’alimentation en énergie d’une machine, et elle cessera de fonctionner. Coupez le lit d’une rivière, vous observerez quelque chose de radicalement différent. » Peut-être, sûrement, que l’homme est capable d’évoluer, de s’adapter… Comprendre le monde qu’il habite peut l’y aider.

Bonus, suggestion de lecture :
Un roman manifeste cela à plusieurs titres, Le fantôme de l’Internet, par Pangloss : c’est une enquête fantastique à la poursuite du fantôme qui hante l’ordinateur de la ministre de la loi Création sur Internet, le chapitre final s’intitule « tsunami sur Hadopi » ; il est publié sur InLibroVeritas, sous licence de libre diffusion CC by-nc-nd : vous pouvez le découvrir, le copier, le disséminer, le partager en toute liberté.