Web-radios, des accords et des prix.

Une actualité très chargée en ce moment, le monde de la musique bouge sur internet.

Pour créer une web-radio avec des titres Sacem, il vous faut des autorisations des sociétés de gestion. Outre la Sacem (droit d’auteur), il vous faut aussi contracter avec les sociétés de gestion de droits des producteurs et interprètes (droits voisins). Lors des débats sur la loi DADVSI, un amendement refusé voulait étendre le système dit de « licence légale » appliqué aujourd’hui aux radio hertziennes et aux tv, aux web-radios.

La licence légale est un système de forfait annuel permettant à une radio hertzienne ou une chaîne tv de diffuser, moyennant finances, les musiques illustrant leurs reportages, leurs émissions, leurs programmations.

Ainsi, tous les sites internet voulant diffuser de la musique gérée par la Sacem doivent contracter avec la Sacem et les sociétés de gestion des droits voisins (producteurs / interprètes). Les cas de non autorisation sont nombreux, le plus célèbre étant celui de Deezer, ancien BlogMuzik, qui n’avait pas d’autorisation des producteurs pour l’ouverture de son service de musique streamée. Selon nos informations, le site est toujours dans l’illégalité puisqu’aucun accord a été conclu avec les sociétés de gestion de droit.

Le 15 septembre donc, des accords ont été annoncés entre Technopol et les sociétés de gestion collective des droits de producteurs de phonogrammes, la SCPP (Société Civile des Producteurs Phonographiques) et la SPPF (Société Civile des Producteurs de Phonogrammes en France). Ces accords ne concernent que les web-radios diffusant des musiques électroniques.

Reste des accords plus larges à conclure pour les différents acteurs.

Après les accords conclus entre les sociétés de producteurs et France-Webradios, la Sacem et et cette dernière (l’Association Nationale des Web-radios) sont parvenues à un nouvel engagement sur les contrats type et les rémunérations prévues.

Extrait :

Par cet accord, les webradios associatives pourront diffuser sur leur site Internet les oeuvres du répertoire de la SACEM, pour leur activité d’écoute en flux continu.

Par cette signature, les auteurs, compositeurs et éditeurs de musique dont les oeuvres diffusées par des webradios associatives seront rémunérés à hauteur de 6% de l’ensemble des recettes avec pour toute webradio dont :
– le budget annuel est inférieur à 20.000€, un minimum de 60€ par mois pour les trois premiers canaux de diffusion,
– le budget annuel est inférieur à 40.000€, un minimum de 120€ par mois pour les trois premiers canaux de diffusion.

Cet accord remplace le contrat précédemment mis en place par la SACEM.

Grille tarifaire

A ces sommes s’ajoutent donc les tarifs négociés avec les producteurs (qui sont à peu près les mêmes que ceux négociés par Technopol, le lien sur le site officiel du SCPP n’étant plus valide), soit : 240€ HT (pour la SCPP) + 120€ HT (pour la SCPF) par an.

Comptez bien, avec les 720€ HT ça nous donne un total de …. roulement de tambours…. 1080€ HT par an pour enrichir Zazie, P.Nègre et leurs copains ! Tout cela reste encore bien cher pour un modeste site perso qui veut se faire sa petite playliste.

radio canard

un exemple de radio canard…

Heureusement qu’avec les modules playlistes de Dogmazic, vous pouvez créer vous-même une liste de musiques, puis la partager avec vos amis, leur envoyer par mail, la publier sur la radio et reprendre les podcast sur vos sites !

Sources : SCPP, Les Catalyseurs Numériques, France-Webradios, Technopol, PC-Inpact, Radio-canard, Et un grand merci à leto_2 du forum Framasoft.

Live CD Linux pour l’audio et la vidéo !

Avec toutes ces nouvelles de l’industrie du disque, on en oublierai presque de faire de la musique !

Voici pour ce faire deux distributions linux orientées sur le travail audio qui compléteront vos choix.

dynebolic en version 2.5.

dynebolic

Une distribution linux entièrement en live-cd (bootable sur PC et X-Box (!)) orientée audio et vj. Traitement des vidéos en temps-réel, du son, reconnaissance de beaucoup de cartes TV, conception de webTV, web-radios… Avec en guest-stars :
Muse, Audacity, Icecast, ReZound, Soundtracker, Kino, Lives, Gimp, Blender, Freej et bien d’autres…

dyne:bolic

Une distribution qui ne s’installe pas et qui a tout d’une grande !
Jacklab en 1.0 finale.

Jacklab

Une distribution en live-dvd basée sur Open-Suse.

  • Kernel 2.6.19 compilé en Real Time.
  • KDE, E17 comme interfaces graphiques.
  • Près de 70 applications audio, dont Jack audio.
  • WineASIO pour la compatibilité avec les plugin VST / VSTi.
  • Les codecs multimedias, les applications basiques de KDE (Kontact, Kopete…), Firefox 2.0

Sources : Linux MAO, Jacklab, Dynebolic (attention site capricieux au fort trafic ^^), LeCollagisteVJ.

J.O. n° 220 : « Oeuvre en partage »

Ça vient de tomber : il faut dire « Oeuvre en partage ». Est-ce suite au rapport de la sous-commission MADOO publié il y a peu ? Il semblait que celle-ci préconisât plutôt « oeuvres ouvertes »… Aucune information là-dessus…

J.O n° 220 du 22 septembre 2007 page 15622
texte n° 90

Avis et communications
Avis divers
Commission générale de terminologie et de néologie

Vocabulaire de la culture

NOR: CTNX0710861X

oeuvre en partage

Domaine : Propriété intellectuelle.

Voir : oeuvre en usage partagé.

oeuvre en usage partagé

Domaine : Propriété intellectuelle.

Synonyme : oeuvre en partage.

Définition : OEuvre que son auteur destine à l’usage commun et dont il abandonne ou concède à titre gratuit tout ou partie des droits d’utilisation, selon certaines conditions.

Note :

1. Une oeuvre en usage partagé peut faire l’objet d’un contrat qui précise la nature et l’étendue des exploitations consenties (simple usage, possibilité de modification ou de transformation).

2. L’emploi de l’expression « Creative Commons », dénomination sociale en anglais d’une organisation qui propose ce type de contrat, est déconseillé.

« Cherchez l’erreur »…

Ce bref billet de Philippe Aigrain, que nous remercions, débusque « l’erreur » dans les chiffres et communiqués de l’industrie du disque. Oh, rien de sorcier, il suffit de mettre en rapport ces chiffres, la « vérité » annoncée se vautrera alors comme baudruche mal fardée : l’erreur est-elle alors la signature reconnaissable d’une faillite stratégique…

Dans la longue série des annonces de chiffres accompagnées d’appels à frapper plus fort les partageurs de fichiers, le SNEP annonce un effondrement de 17% des ventes de disques (en CA) au 1er semestre 2007. Le même document vous apprend que les ventes de disques au détail n’ont baissé que de 8%. Ne croyez pas que c’est que les marges des détaillants se redressent, c’est tout simplement que le premier chiffre n’intègre que les ventes des majors membres du SNEP. Pourquoi ces ventes baissent-elles bien plus vite ? Cherchez plus bas : les majors n’ont commercialisé que 631 albums pendant ce premier semestre, soit un rythme annuel de 1262 à comparer aux 1611 de 2005 et 3200 de 2003.

Voilà donc des acteurs industriels qui annoncent avoir réduit de près d’un facteur 3 en 4 ans leur offre tout en perdant dans la même période 40% de leur chiffre d’affaires. Des esprits mal tournés pourraient souligner que leur chiffre d’affaires par album est passé de 0,31 M€ à 0,41 M€ en 4 ans. Rishab Ghosh a expliqué dans un article essentiel, que la valeur des créations réside dans l’existence de chaque oeuvre, alors que la valeur d’une copie supplémentaire d’information est nulle. Voilà donc quelques acteurs qui fournissent à la société une valeur (culturelle) réduite de plus de 60% mais compensent sur le plan de la capture de valeur économique par la concentration accrue de la promotion sur chaque titre.

N’en déduisons pas que la production d’enregistrements musicaux n’est pas en crise : elle a bel et bien besoin de nouveaux mécanismes de financement, notamment par les mécanismes de mutualisation entre auditeurs et offre musicale. Mais l’un des plus graves problèmes auxquels l’industrie musicale fait face, c’est l’existence en son sein de modèles commerciaux prédateurs qui préférent entraîner dans leur chute les autres acteurs plutôt que d’affronter le monde de la diversité.

Disques durs, clés usb, cartes mémoires : achetez avant le 1er octobre !

Parue au journal officiel le 9 septembre dernier, la taxe sur la copie privée entrera en vigueur le 1er octobre prochain. Ce sont entre 16 et 30 millions d’euros que vont se partager les sociétés d’auteur et les maisons de disques :

Selon ZDNet :

« Ces futures taxes devraient rapporter entre 16 et 20 millions d’euros sur un an aux ayants droit représentant les artistes et producteurs, selon la Sacem. La société des auteurs compositeurs et éditeurs de musique rappelait en 2006 comment se répartit la perception de cette redevance.

Pour le volet sonore: 50 % sont distribués aux sociétés d’auteurs, dont une partie prépondérante à la Sacem, 25 % aux sociétés d’artistes-interprètes et 25 % aux sociétés de producteurs de phonogrammes.

Pour le volet vidéo: un tiers de la redevance est reversé aux sociétés d’auteurs (dont une partie prépondérante à la SACD), un tiers aux sociétés d’artistes-interprètes et un tiers aux sociétés de producteurs audiovisuels. »

Encore une fois, l’objectif est d’engraisser encore plus les acteurs de l’industrie du disque et de l’audiovisuel, même si ces acteurs sont tenus de respecter la loi Lang de 1985, qui les oblige à reverser 25% de cette somme « au soutien à la création culturelle, à travers des festivals, concerts et ateliers d’écriture (toujours selon ZDNet) ».

Et le soutien à la musique libre ? Vous vous doutez bien qu’il n’existe pas, vu que « la musique, toute la musique* » se résume en gros à 3% des artistes en activité, quasiment tous issus des maisons de disques, et bien sûr, heureux sociétaires de la SACEM…

Voilà donc encore une fois une taxe dont le but est d’enrichir les plus riches, tout en niant l’existence des nouveaux courants culturels, dont la musique libre fait partie…

Et quid de vos photos de vacances ? de vos logiciels libres ? De votre stock de musique et de vidéo libre ? Hé bien, tout cela contribuera à l’épanouissement financier des maisons de disques et de leurs poulains, ainsi qu’à la bonne santé économique des sociétés d’auteur qui les rémunèrent.
Pourtant, votre photo du coucher de soleil sur Istambul prise lors de vos dernières vacances ne spolie en rien les droits de Zazie ! C’est tout de même magique qu’elle en tire profit, non ?

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DADVSI : faudrait arrêter de se la raconter !

Car nous ne comptons pas nous endormir sur ce sujet éminemment important pour l’avenir de la musique libre, nous relayons ce communiqué EUCD.INFO :
Mardi 18 septembre 2007 – Adresse permanente :

À la lecture des dernières prises de position publiques de Christine Albanel sur le dossier des droits d’auteur et d’internet, EUCD.INFO constate que la ministre s’incrit dans la droite ligne de son prédécesseur : elle ment. À croire que son cabinet n’a pas tiré les leçons de l’épisode DADVSI qui a conduit Renaud Donnedieu De Vabres au purgatoire.

Ainsi quand la ministre déclare que la loi DADVSI « a déjà prouvé son efficacité contre les comportements les plus graves – je pense notamment aux pirates qui cassent massivement les systèmes de protection », [1] il s’agit d’une contre-vérité évidente et d’un amalgame inacceptable.

D’une part, malgrè la loi DADVSI, la fréquentation du P2P n’a pas fléchi et tous les systèmes de DRM tombent peu à peu, cassés et re-cassés. D’autre part, cette contre-vérité se double de mensonges par ommission et de démagogie puisque la ministre se garde bien d’aborder les effets réels de la loi DADVSI tant pour la libre concurrence que les droits du public.

La sécurité de développement du Logiciel Libre est clairementfragilisée par cette loi et contourner un DRM est une obligation pour qui veut accéder à la culture avec les outils de son choix et exercer son droit à la copie privée. Point de pirates endurcis donc, simplement des utilisateurs qui refusent une loi stupide et injuste.[2]

Plutôt que de nier cette réalité, il serait temps que le gouvernementadmette qu’il est urgent de réviser la loi DADVSI, en posant l’interopérabilité et la copie privée comme des droits réels. L’insécurité juridique dans laquelle vivent aujourd’hui les auteurs et utilisateurs de logiciels libres touchent jusqu’à l’Assemblée Nationale [3] et la copie privée doit redevenir possible sans risquer les poursuites, surtout que la redevance copie privée a encore été étendue récemment. [4]

À défaut, la ministre risque bien de rejoindre son prédécesseur au panthéon des Pinocchio de la République, les faits étant aussi têtus que les lobbies Gepetto qui l’influencent.

*Références*

[1] Réconcilions la culture et internet – Lire aussi l’interview de la ministre dans le Figaro

[2] La lettre ouverte à la ministre d’un internaute qui s’est dénoncé deux fois pour avoir « cassé une protection », qui n’a pas été poursuivi et est donc étonné des propos de la ministre

[3] L’Assemblée nationale a migré le poste de travail du député vers du logiciel libre cet été. Mais face à l’imprévisibilité de la loi DADVSI, elle n’aurait pas installé de logiciel libre de lecture de DVD, préférant saisir l’autorité administrative créé par la loi DADVSI et installer dans l’attente d’une réponse un logiciel propriétaire connu pour ses spyware. L’autorité n’a toujours pas répondu et ne semble pas tenu de le faire, d’ailleurs. Si cela est avéré (et d’après nos informations cela l’est), cela démontre le ridicule de cette loi vu que le logiciel que l’Assemblée souhaite installer est disponible sur internet depuis des années et des millions d’utilisateurs l’utilisent tous les jours pour lire et faire des copies privées.

[4] Redevance copie privée bientôt sur les consoles ?

*Lire aussi*

Le remaquable rapport Cedras, commandé et censuré par le ministère de la culture, notamment car il conclue que la loi DADVSI n’empêche pas la copie numérique illégale mais créé par contre une insécurité juridique certaine

Les commentaires de juristes sur la loi DADVSI publiés dans la réputée revue Dalloz et qui aboutissent à la même conclusion que le rapport Cedras

Le recours de l’APRIL attaquant devant le Conseil d’État le décret punissant de 750 euros d’amende le fait de contourner un DRM, procédure dont ne connaîtra l’issue qu’en mi-2008 vraisemblablement bien qu’ayant débuté en février 2007

*** On lira également cette Lettre ouverte à Christine Albanel par stopDRM.info.

Odran Trümmel : Mutants and Loonies

Couverture

Another Record / Anticraft / Pragmazic

Cet opus se fait plus direct que son prédécesseur, mais n’oublie néanmoins pas les arrangements foisonnants chers au Tourangeau : la guitare électrique remplace souvent la guitare folk qui se refuse toutefois à lâcher le morceau, la batterie dévergondée se moque du monolithique, le ukulele et la mandoline s’invitent à la grand messe sur « Mayonnaise » ou « Trespassers »… Un vrai disque de pop psychédélique à l’humour décalé.

Sa page Dogmazic

L’industrie par Trent Reznor

Nine Inch Nails, groupe majeur de l’industriel depuis plus de 15 ans maintenant, vend quelques millions d’exemplaires de chacun de ses albums.

Trent Reznor, sa tête et ses bras (il a pris l’habitude de [presque] tout faire en studio) a toujours été à la pointe des nouvelles technologies qu’il a toujours cherché à anticiper.
Dans un article sur music2dot0.com, il livre sa stupéfaction sur quelques positions adoptés par l’industrie du disque.

Dans les perles, notons par exemple :
Year Zero [leur dernier album] is selling for $34.99 Australian dollars ($29.10 US). No wonder people steal music. Avril Lavigne’s record in the same store was $21.99 ($18.21 US). By the way, when I asked a label rep about this, his response was: “It’s because we know you have a real core audience that will pay whatever it costs when you put something out – you know, true fans. It’s the pop stuff we have to discount to get people to buy.” So, I guess as a reward for being a “true fan” you get ripped off.

Par conséquent, il a décidé de se passer de l’avis de sa maison de disques (Universal) pour vendre son album depuis son site à 4 $ (Australien toujours, je présume).

Autre coup de gueule, il fustige le prix élevé du CD alors que les revenus des artistes ne suivent pas.
Since the CD came on the market, even with its relatively lower production costs compared to vinyl, labels saw it fit to increase prices exorbitantly while artists’ age-old contracts meant they got the same amount as before – and even granting that the labels invest in marketing and take risks, it is still a great rip-off”.

Enfin, il dédramatise le téléchargement illégal en argumentant :
« I have the following suggestion for our fans: If you can find and buy our legal CDs, I express my thanks for your support. If you cannot find it, I think that downloading from the Internet is a more acceptable option than buying pirated CDs. Our music is easy to find on the Internet, and you might not need to spend much effort to find most of our songs. If you like our songs after you’ve heard them, please feel free to share it with your friends. »

Je passe sur sa critique des DRM, et autres pépites, pour vous encourager vivement à lire l’article sur cette page du site music2dot0.com.