Chronique – Interférences



C Reaction

Après l’excellent Drônagaz en 2016, Interférences est la seconde publication de Buxi sur Dogmazic. C’est environ 50 minutes d’ambiant noisy pour 5 titres que nous sert ici le Bordelais.

Ça a l’air un peu agressif quand je vous le décris comme ça, « ambiant noisy », mais il n’en est rien. Les montées en tension (dans le titre éponyme par exemple) sont lentes et jamais l’auditeur n’affronte une surcouche de sons qui le surchargerait d’informations. Les morceaux ont des thèmes bien spécifiques : l’eau, les interférences, l’introspection… Ainsi que des ambiances bien distinctes. Tous laissent le temps aux sons de se déployer et d’exercer leurs influences sur nous. L’album est donc assez reposant et même peut être une vrai invitation à la relaxation si vous l’écoutez à un niveau sonore raisonnable.

La constante de l’album reste les craquements qui traversent tous les sons créant à force un genre de rythmique du décalage, toujours mouvante et déstabilisante, ne prenant jamais le pas sur les nappes sonores. Se plaçant donc plutôt en accompagnement discret mais néanmoins présent de la musique.

Cet album est une vrai réussite à mon sens ! On y sent un soin méticuleux, une mesure et une justesse très importante dans ce type de musique.

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Bandcamp 

Chronique – We’re Tryin’


CC by-nc-nd 2.5

Antimaniax est un groupe de skapunk autrichien ayant officié au début des années 2000, We’re Tryin’ est leur démo. Le groupe était très engagé pour la défense de la cause animale, à l’image du titre « Chili Con Tofu » sur l’album As Long As People Think (2002).

Dès le premier titre le tempo est relevé, les grattes sonnent punk californien (rappelant The Offspring ou Face To Face) et les parties ska s’intègrent bien à la musique. C’était (aucune indication qu’il existe encore) un groupe aux compositions efficaces et bien balancés. La qualité de l’enregistrement est aussi à souligner, c’est tout à fait honnête pour une démo, le son y est marqué par les années 90, mais cela ne sonne pas vieillot, bien au contraire.

« In Fronts Of Our Eyes » possède ce feeling bien gueulard caractéristique du style ainsi qu’une voix rasta du plus bel effet. Sur « Pollution. War. Waste. » on reste sur les textes engagés et une pointe de hardcore apparaît dans la musique, on la retrouvera aussi sur « Symbol ».

Seulement 7 titres pour un total d’à peine 15 minutes, ce We’re Tryin’ est court (tout comme cette chronique), je ne peux donc que vous conseiller de vous jeter sur les deux autres albums du groupe. Ça décoiffe, ça défrise et c’est bon pour le moral.

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Résumé des nouveautés dans LibraZiK-2 depuis sa sortie

LibraZiK LibraZiK http://linuxmao.org/article_image.php?image_type=topic&id=30

Depuis la sortie de LibraZiK-2 le 18 novembre 2017, pas mal de choses se sont passées.

Je vous propose ici un résumé de ces choses dont vous pouvez retrouver des explications plus complètes sur le blog de LibraZiK Image si vous le souhaitez.

Trois, quatre !

http://linuxmao.org/article_image.php?image_type=topic&id=30

Rappel : LibraZiK studio audio est un système audio‐numérique complet et libre pour les ouvrages musicaux. LibraZiK est un projet qui a pour objectif de fournir un système robuste, prêt à l’emploi et avec une documentation à jour, aux francophones souhaitant faire de la Musique Assistée par Ordinateur (M. A. O.).

Dans les nouveautés depuis la sortie de LibraZiK-2, il y a d’abord eu le 30 novembre une mise à jour de LMMS qui a permis de contourner un bogue qui faisait plantait les hôtes de greffon lorsqu’on essayait d’utiliser certains greffons CALF. Un bogue plutôt tarabiscoté et une solution de contournement qui l’est un peu également.

Ensuite, il y a eu pas mal de mises à jour pour les logiciels de musique suivants :

et aussi dans le désordre : giada, qjackrcd d’Olivier ROUITS, qlcplus, ainsi que Qmidictl, Qmidinet, sans oublier Qtractor.

Également des mises à jour pour le système : une nouvelle série de noyau, une nouvelle version de jackd2, de nouvelles versions pour certaines parties d’ALSA, une mise à jour pour QjackCtl, et également pour l’ensemble d’outils Cadence.

Quelques nouveaux logiciels sont également entrés dans LZK-2 : l’émulation de synthétiseur analogique modulaire VCVrack, l’outil très pratique PostFish, le greffon de réverbération g2reverb, et l’ensemble de greffons ladspa-foo-plugins comprenant des limiteurs, un amplificateur, des effets de traitement des transitoires, et des distorsions.

Concernant VCVrack, il s’agit d’une version 0.3 de ce logiciel qui n’est pas la dernière disponible ce qui pourrait décevoir les personnes qui suivent avec appétit le développement de ce logiciel récent, mais qui permettra à tout le monde d’essayer les bases de ce logiciel. D’autres versions plus récentes arriveront certainement par la suite dans LZK-2. VCV Rack est une émulation de synthétiseur analogique modulaire qui permet de construire son son à l’aide de câble reliant les différents modules. Cette version dans LZK-2 est fournie avec un ensemble de modules complémentaires offrant un vaste choix de possibilités.

À propos de PostFish, c’est un ensemble d’outils permettant la restauration, l’amélioration et un mixage rapide de pistes sonores. Il est un peu non-commun à prendre en main puisque, bien que possédant une interface graphique habituelle, il se lance en ligne de commande pour avoir accès à cette interface graphique. Son nom provient probablement d’un jeu de mot anglophone : « post + fish », « fish = poisson » pour la langue anglaise, et quelque chose de « fishy » est quelque chose qui sent le poisson, qui a une odeur de poisson. Par extension, « qui pue le poisson » comme par exemple dans ce style de phrase : « ce plat, qui était resté dans le frigo pendant 4 jours, sentait le poisson, et je n’ai pas pu le manger » (« this meal which was sitting in the fridge for the last 4 days was smelling fishy, and I couldn’t eat it« ). Par extension de l’extension, son sens devient « suspect », « louche », douteux ». Le jeu de mot « postfish » peut donc s’interpréter comme « après un truc douteux » correspondant au fait qu’il est capable de réparer de l’audio ayant été mal enregistré. C’est certainement également un clin d’œil au logo de la fondation Xiph Image (dont PostFish est issu) qui comporte un poisson.

Concernant Audacity, j’ai (olinuxx) repris la traduction de l’interface graphique et ai remonté tout ça en amont. Ceci profite donc à tous les utilisateurs d’Audacity, pas seulement ceux de LibraZiK mais ceux de toutes les distributions GNU-linux, macos, windows,…etc. Les utilisateurs de LibraZiK-2 en ont donc la fraîcheur avant les autres mais au final, le jeu du logiciel libre est là : tout le monde profite d’un travail fait quelque part. La traduction était dans un état d’abandon, et le travail a été plutôt important (plusieurs dizaines d’heures, voire plus d’une centaine peut être) pour faire remonter la traduction a un état correct. Quelques petits problèmes de cohérence corrigés et, à présent, la traduction en français de ce logiciel est plutôt en bonne forme. Comme toujours, il reste des améliorations à faire dont certaines sont déjà faites et seront présentes dans la prochaine version du logiciel, et je compte continuer à maintenir la traduction française de ce logiciel à l’avenir.

Au sujet de Tutka, je continue à maintenir la traduction française que j’ai faite (et qui est également remontée au développeur de Tutka pour pouvoir être utile à tous les utilisateurs de ce logiciel) et j’ai développé un tutoriel d’aide au grand débutant Image . Plutôt chouette ce logiciel pour s’initier gentiment et doucement à l’utilisation d’un tracker MIDI.

Voilà pour les nouveautés concernant LibraZiK-2 des 5 ou 6 dernières semaines plutôt actives !

En espérant que LibraZiK-2 vous sera utile pour votre musique,
Bonnes expérimentations et réalisations musicales à toutes et tous !

Olivier

Si vous trouvez ce travail utile, les dons Image me sont utiles pour continuer à le maintenir et à le faire progresser.

Chronique – Negro Spirituals


Licence Art Libre

Negro Spirituals est un disque de 1996 enregistré par Park Glee Club. Park Glee Club n’est autre que le nom de la chorale de Negro spiritual du lycée du Parc à Lyon. Elle a été créée en 1948 et semble aujourd’hui continuer d’exister sous le nom Lyon Glee Club.

Ce disque est donc composé de 15 titres de standards du Negro spiritual, style de chants, ancêtre du gospel, pratiqué par les esclaves. Beaucoup de morceaux connus, on y trouve fatalement : « Nobody knows », « I’ve got joy like a river », « Let my people go », « Go tell it on the montain » ou encore « He’s got the whole world in His hands ».

Mais certains, comme « There is a hand writing on the wall » ou « The Angel rolled the stone away », révèlent de très beaux arrangements démontrant que création il y a aussi dans la reprise, d’autant plus quand la reprise est issue d’une tradition orale.

Pas grand-chose à dire de plus que de se laisser porter par la musique et les paroles, plus d’une fois sur l’album on se surprendra sans doute à se joindre au chœur. Ce qui est très bon signe !

À noter qu’un second album sortie en 2000 est disponible.

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Chronique – Omicron Kérea



CC by-nc-sa 3.0

Pour cet opus daté de 2009 Whiteshoulders nous délivre un son électro oscillant de l’ambiant à la drum n’bass en passant par des collages venant de diverses sources comme sur l’intro « Ready Ready ».

Le son est globalement assez brut et sourd, chose assez appréciable, car on évite ainsi l’écueil de l’électro à la prod froide et clinique. Ici il n’est pas rare que les basses bavent un peu ou que de discrets bruits ou parasites ajoutent du relief.

« Geometric Suit 1 » avec son fort coté EBM (Electronic Body Music) ou « Lost » et son partie prit ambiant font planer sur l’album quelques sonorités plus sombres, mais Omicron Kérea m’évoque plus un constant émerveillement. Comme si chaque nouveau morceau venait, par ses mélodies et ses sons ingénues, nous montrer qu’il y a encore des choses à voir, à entendre et à vivre.

Il n’est aussi pas rare d’entendre des voix parler sous/sur la musique, dans une verve rappelant l’horror hip-hop de l’obscure Drugged Killer, dans le titre éponyme ou dans « Au Revoir » notamment.

Whiteshoulders ne réinvente pas la sauce avec cet album (qui peut prétendre le faire ?), mais si vous aimez l’électro jetez-y une oreille. Il y a des chances que vous passiez un bon moment sur ce Omicron Kérea, l’album est bien construit (intro, outro, un interlude), le rythme général est bien dosé (ce qui doit être court l’est, ce qui doit être plus long l’est aussi). Et si vous trouvez qu’un album c’est horriblement court écoutez les deux autres présents sur Dogmazic (l’un des deux est une compilation de pistes disparates semble-t-il).

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