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Compte-rendu de l’AG de Musique Libre !

Partie 1 : 4 novembre 2022 / Partie 2 : 3 décembre 2022

Présents en conférence via Jitsi
Alain Imbaud (Aisyk) – Président (1 et 2)
Florent Romano (Florent) – Trésorier (1 et 2)
Stéphane Beau (Explicite) – Secrétaire (1 et 2)
Nicolas Chartoire (Shangril) – Adhérent (1 et 2)
Ardoisebleue – Adhérent (1 et 2)
Ladee – Trésorière adjointe (2)
Simon Chanson (Nomys) – Adhérent (2)
Asperatus – Non adhérent (2)
HackphiL – Non adhérent (2)

Présent sur l’IRC uniquement
tdBt – Non adhérent (2)

1. L’AG du 4 novembre a débuté vers 18h15 et s’est achevée vers 21h00

2. L’AG du 3 décembre a débuté vers 14h15 et s’est achevée vers 15h40

RAPPORT MORAL 2020-2022

Site Dogmazic

  • L’archive musicale de Dogmazic représente notre principale activité.
  • La rédaction d’éditos mensuels sur les nouveautés de l’archive et la vie du forum s’est poursuivie.
  • Le forum de Musique Libre ! a principalement permis à plusieurs visiteurs d’avoir réponse à des questions portant sur le droit d’auteur (domaine public, utilisation d’une œuvre pour un projet, …).
  • Notre IRC a également été en activité, notamment grâce à la présence assidue de Shangril.
  • La webradio de Dogmazic a maintenu son activité en 2021, devenue moins importante en 2022, avec parfois des problèmes techniques.
  • Le groupe technique mis en place a eu pour rôle de réfléchir sur la migration de nos serveurs.

Réseaux sociaux

  • Aisyk s’est encore chargé de notre présence sur les réseaux Twitter et Mastodon, qui nous apportent de la reconnaissance, concernant notre rôle de plate-forme de diffusion de musique sous Licence Libre et Ouverte.

Événements

  • Une à deux fois par an en moyenne, les animations d’ateliers MAO (logiciel libre), notamment par Aisyk, nous ont parfois apporté des rentrées d’argent.

Autre

  • La gestion de l’administratif, du courrier, fait aussi partie des tâches nécessaires au fonctionnement de l’association.

RAPPORT D’ACTIVITÉS 2020-2022

  • En avril 2021, des ateliers dédiés, entre autres, au logiciel Audacity, ont eu lieu.
  • Florent avait brièvement posé les bases d’un groupe technique, pour la mise à jour d’Ampache (logiciel de l’interface de notre archive musicale). Par la suite, quelques personnes en sont venues d’elles-mêmes à assurer cette aide technique, en fonction de leurs compétences et disponibilités. À noter, le retour d’Afterster, pour participer à ces tâches.
  • Relancée en 2021, la webradio de notre site a bénéficié de l’aide de Kidjazz pour son référencement. Sa playlist a été régulièrement réactualisée, mais il a aussi été suggéré d’en simplifier le système de mise à jour.
  • Sur le site enventelibre.org, le CD de l’artiste KPTN continue d’être en vente, également pour récolter des dons pour Musique Libre !
  • Les éditos mensuels, déjà évoqués avant, sont toujours appréciés, d’après les retours. Ils permettent de mettre en avant la vitalité de notre communauté et notre archive.

RAPPORT FINANCIER ET BUDGET 2020-2022

Charges

  • Avec un coût qui n’a pas évolué, le paiement des serveurs de notre site a encore été assuré par Aisyk, en abandon de frais. En 2022, nous avons aussi dû régler le paiement de nos noms de domaine.
  • Nos frais bancaires (Crédit Coopératif) restent stables.
  • Nos frais d’assurance (MAIF) ont connu une baisse.

Recettes

  • Depuis 2-3 ans, une seule intervention (type animation d’ateliers) rémunérée a été faite.
  • Notre présence sur le site HelloAsso, en plus de favoriser la régularité des dons, semble nous apporter une meilleure visibilité, des possibilités de se créer des contacts. Une interrogation restée sans réponse précise a été soulevée, concernant un don anonyme via la société LemonWay.
  • La somme des dons collectés n’est globalement pas très élevée. Elle était en diminution en 2021. On pourrait parler d’une phase de « transition » entre nos comptes PayPal et HelloAsso.
  • D’autres dons ont été perçus sur notre compte au Crédit Coopératif.
  • Globalement, il y a eu un manque de constance dans la fréquence des recettes, mais à l’année 2021, l’association se trouvait déjà dans une bonne situation financière.

Situation actuelle

  • Malgré les craintes exprimées par Florent, les dons perçus sur PayPal sont restés stables.
  • Une augmentation du nombre d’adhérents a été constatée en 2022.

VOTE DU RAPPORT MORAL / D’ACTIVITÉ / FINANCIER ET BUDGET

Pour : 6 – Non votant : 1 – APPROUVÉ

PROJETS D’ACTIVITÉS 2022-2023

Budget/dons

  • Nous pourrions compter sur des ressources financières suffisantes pour monter des projets de stages de formation, au sein de notre association.
  • Notre compte Flattr n’ayant plus encaissé de nouveaux dons, il serait à présent souhaitable d’en récupérer le solde, avant clôture. Selon Florent, des changements à venir pour ce type de services pourrait, à terme, provoquer leur disparition.
  • Actuellement, il est à retenir que, même sans nouveaux adhérents et recettes supplémentaires, les finances de l’association permettraient à Musique Libre ! de subsister 7 à 8 années.

Site/serveurs

  • Il est question de rembourser prochainement la somme avancée par Nomys en 2016, pour le paiement de nos serveurs.
  • Grâce à nos contacts, notamment dans la communauté autour d’Ampache, nous devrions pouvoir obtenir l’aide technique pour réaliser la future migration/mise à jour de notre site blog sous WordPress.
  • Florent a souhaité la mise en place d’un budget dédié à la maintenance informatique.
  • En 2022, suite à une panne générale de plusieurs jours, une migration de nos serveurs a été opérée en urgence (avec l’aide d’Afterster), afin que l’archive musicale de Dogmazic soit hébergée chez les infrastructures de l’association Tetaneutral. Suite à cette opération, quelques bugs sont encore à corriger.
  • Au minimum, une simple adhésion d’un montant modeste permet de profiter des services de Tetaneutral. Le bureau de Musique Libre ! devrait définir prochainement la somme à verser régulièrement à cet hébergeur associatif. Shangril a souligné les économies qui devraient être faites pour le coût de nos serveurs, également afin qu’Aisyk n’ai plus à prendre en charge leur paiement.
  • Nous devons également nous occuper de la résiliation de l’abonnement pour nos précédents serveurs.
  • En faisant partie de la communauté des utilisateurs d’Ampache, nous contribuons à la promotion et au bon développement de ce logiciel (mise à jour, correction des failles de sécurité, …). Cela nous a ramené au souvenir de notre ancien site, dont le code, modifié/patché manuellement, avait fini par provoquer son plantage, lors d’une mise à jour. En comparaison, nous disposons donc aujourd’hui d’un site bien plus stable.
  • L’amélioration/customisation du design de notre site sous Ampache est envisagée, à l’avenir.

Ateliers

  • Suite à sa rencontre avec un activiste musicien MAO, Florent a formulé le souhait de le voir rejoindre notre association, afin d’animer des ateliers MAO. La possibilité de faire ce type d’animations a aussi été suggérée à Explicite.
  • La tenue d’un stand au nom de Musique Libre ! est prévue lors des prochaines Journées du Logiciel Libre (à Lyon).

Vie de l’association/bureau

  • La présence toujours régulière et active de Shangril sur le forum et l’IRC a été soulignée.
  • De retour, Nomys pourrait aider à la gestion des adhérents. De plus, l’arrivée de Shangril dans le bureau a été souhaitée, du fait de son activité déjà importante au service du site.
  • L’idée de tenir des réunions mensuelles entre membres devrait se concrétiser prochainement.

Conclusion

  • Comme toujours, il nous semble évidement primordial de maintenir en ligne notre archive musicale.

VOTE DU BUREAU DE MUSIQUE LIBRE ! (lors du 3 décembre 2022)

Le conseil d’administration de Musique Libre ! peut se réunir, si un de ses membres en exprime le besoin.

Comme suggéré précédemment, Shangril s’est présenté au poste de secrétaire-adjoint, créé à cette occasion.

Ce vote est accessible à tout adhérent à jour de cotisation. Par défaut, il concerne l’entière réélection ou non du bureau actuel, mais il y a aussi possibilité de détailler son vote, en précisant quel candidat ne serait pas souhaité.

Pour : 7 – APPROUVÉ À L’UNANIMITÉ

Le bureau est reconduit dans ses fonctions, avec l’ajout du poste de secrétaire adjoint.

PRÉSIDENT : Aisyk
TRÉSORIER : Florent
TRÉSORIÈRE ADJOINTE : Ladee
SECRÉTAIRE : Explicite
SECRÉTAIRE ADJOINT : Shangril

L’état français nationalise la SACEM pour que les redevances de la copie privée aillent aux hôpitaux

C’est un choc pour beaucoup d’auteurs, compositeurs et éditeurs, mais nous sommes en guerre et toutes les ressources doivent être allouées à l’effort national.

Une nationalisation bienvenue

Après les dernières lois sur le droit d’auteur, puis les décisions de justice, l’État a décidé de rapatrier toutes les ressources disponibles pour financer les hôpitaux. Ainsi, toutes les redevances pour copie privée des lieux diffusant de la musique, mais aussi les redevances sur les matériels informatiques, les redevances perçues pour le compte de la SPRé par la Sacem sont concernées.

Avec cette nationalisation, l’État permet une gestion plus juste des sommes récoltées en lien avec l’économie réelle du moment, le focus sur un des métiers les plus importants pour faire tourner le pays : l’hôpital.

Jack Gollman approuve des deux mains

Dans une interview en webcam cachée, nous avons pu nous entretenir avec un auteur, compositeur et éditeur les plus influents au sein de la Sacem. « Tout ce qui est bon pour l’hôpital, est bon pour les artistes », a-t-il répété à l’envie. « Et même si c’est pour certains une grande perte de revenus, au moins ils seront bien gérés », ajoute-t-il avec un peu de malice.

Conférence Débat : le droit d’auteur le 27/11

Nous sommes invités à l’université d’Orléans pour discuter droits d’auteur avec la Sacem et des juristes de l’université. Voici un extrait de ce qui va vous attendre 😉 L’entrée est gratuite.

Quels sont les principes juridiques du droit d’auteur ? Qu’est ce qui protège une œuvre ? Comment percevoir ses droits ? Que sont les licences libres ?

Autant de questions auxquelles nous répondrons grâce à l’intervention de juristes liés à l’UFR de Droit d’Orléans, mais aussi de Florent VidalDélégué Régional de la SACEM et Alain Imbaud représentant de l’association Musique Libre ! et Dogmazic

27.11.2019 – 18H00 – LE BOUILLON (Université d’Orléans)

Voici le podcast de la soirée, enregistrée par Radio Campus Orléans : https://orleans.radiocampus.org/podcast/propriete-intellectuelle-les-droits-dauteurs-et-droits-voisins/

Save the internet !

(tiré du site de l’APRIL)

Les 20 et 21 juin 2018 se tiendra un vote crucial au Parlement européen pour la sauvegarde d’un Internet libre et ouvert : les membres de la commission des affaires juridiques (JURI) voteront sur une version amendée, un texte dit « de compromis », de la proposition de directive sur le droit d’auteur. En effet, l’article 13 entend imposer aux plateformes d’hébergement la mise en place d’un filtrage généralisé et automatisé sur Internet des contenus que nous mettons en ligne. Vous pouvez arrêter ce désastre en demandant aux parlementaires européens de rejeter l’article 13. Une journée de mobilisation sur les réseaux sociaux est organisée mardi 12 juin. On compte sur vous !

Que pouvez-vous faire ?

Ce vote est la première étape cruciale avant le vote qui devrait se tenir en séance plénière avant la fin de l’année 2018. Le Parlement européen négociera le texte final dans le cadre d’un « trilogue » (plus d’informations en bas de page) avec le Conseil de l’Union européenne et la Commission européenne. Or la position de ces deux dernières institutions est déjà arrêtée : imposer aux plateformes d’hébergement la mise en place d’outils de censure automatique. Pour plus de détails vous pouvez vous reporter au podcast de notre émission Libre à vous ! du 5 juin 2018, émission qui traite des enjeux de cette directive droit d’auteur.

Les parlementaires européens sont un des derniers leviers pour préserver un Internet libre et ouvert. Leur faire entendre nos inquiétudes et l’importance des enjeux en cause, les convaincre de notre nombre et de notre détermination, voilà comment nous pouvons les persuader de s’opposer à ce texte rétrograde.

Contacter les parlementaires européens

Pour les contacter :

Quelle que soit la méthode, l’important n’est pas d’entrer dans une démonstration technique longue et complexe. Un message personnel, simple et court, dans l’idéal suivi d’un appel, est souvent le plus efficace. N’hésitez pas non plus à relayer la campagne et à exprimer votre point de vue sur les réseaux comme Twitter ou Mastodon, en utilisant par exemple les mots clef #FixCopyright #CensorshipMachine ou #SaveYourInternet.

Participez à la campagne Save Your Internet

Article 13 et les forges de logiciel libre

Sur la question des forges de logiciel libre plus spécifiquement, la commission JURI semble avoir fait un pas dans le bon sens en les excluant du champ d’application de l’article 13, qu’elles soient ou non à but lucratif. Mais rien n’est encore voté ! Pour construire un rapport de force favorable et assurer cette avancée, vous pouvez signer la lettre ouverte de la campagne « Save code share » : sauvons le partage de code.

Signez la lettre ouverte

Si on peut se réjouir de cette amélioration, obtenue suite à une intense mobilisation et au travail de parlementaires européens, on ne peut pour autant pas s’en satisfaire : l’empilement d’exceptions n’est pas une solution viable et fait de ce texte une véritable « usine à gaz » juridique. De plus il s’agit d’une mesure disproportionnée mettant en danger la liberté d’expression. Le filtrage automatisé des contenus doit être intégralement rejeté. Et comme le dit Julia Reda, eurodéputée et membre de la commission JURI, sur son site (en anglais) : chaque voix compte !

Note sur le trilogue :

Lire la page Wikipédia sur le processus d’élaboration d’une Directive : « Plusieurs institutions interviennent dans ce processus et notamment le « triangle institutionnel » : la Commission européenne, le Conseil de l’Union européenne, et le Parlement européen. Les règles et les procédures de décision au sein de l’UE sont définies dans les traités fondateurs. En principe, il appartient à la Commission de proposer de nouveaux actes législatifs européens et au Parlement et au Conseil de les adopter.

Musique Libre : nos interventions

L’année 2018 et de nouveaux bénévoles nous permettent de nouvelles activités pour l’association. Petit récapitulatif !

Interventions au CCO

Le CCO (Centre Culturel Œcuménique) de Villeurbanne nous a appelé pour deux soirées (et la troisième est prévue pour le 4 juin 2018) dans le cadre des Lundis 3.0

Nous avons discuté licences libres, mené des ateliers, présenté l’association au public venu sur ces deux sessions des 19 février 2018 et 19 mars 2018 (la cyber sécurité des les associations).

Lundi 3.0

Atelier sur le téléchargement

À la MPT des Rancy, le 8 mars 2018, un atelier sur le téléchargement, enjeux techniques, éthiques…

Journées Du Logiciel Libre 2018

20e Journées Du Logiciel Libre, les 24 et 25 mars 2018, organisées conjointement par l’ALDIL et la MPT des Rancy à Lyon avec l’appui des étudiants de la Licence Professionnelle CoLibre.

  • Une conférence d’une heure menée par Alain IMBAUD, intitulée « Une histoire des cultures libres ».

    La culture libre, un ensemble de pratiques d’abord définies dans le milieu du logiciel et s’est répandu bien au-delà. Musiques, films, images, articles, conférences filmées, beaucoup de ressources sont aujourd’hui disponibles pour tous à travers des licences libres et ouvertes. Nous allons vous raconter une histoire de ces premiers acteurs, militants individuels ou collectifs qui ont fait bouger les lignes dans des domaines où la liberté est plus liée à la liberté de création sans censure ni entrave qu’à des modes de production, d’étude, de modification ou de partage des œuvres.

  • Un atelier MAO avec Linux menée par Simon CHANSON.
  • Un atelier Audacity avec Théo BARNOUIN et Florent ROMANO.
  • Un stand tout le week-end avec nos bénévoles qui se sont relayés.

Les JdLL 2018 en quelques chiffres :

  • 3422 visiteurs
  • 65 conférences et démonstrations
  • 38 stands
  • 33 ateliers
  • 52 bénévoles
  • xx fûts de bières vidés

ADEA

Nous avons mené 14h de formation autour d’Audacity et de notre expérience en médiation numérique grâce à notre président, Alain IMBAUD, qui a quelques années de pratique à ce sujet. La formation à l’ADEA s’est déroulée dans le cadre du Titre professionnel de niveau III « CONSEILLER MÉDIATEUR NUMÉRIQUE ». Plus d’informations sur le catalogue de l’ADEA (page 50).

Médiathèque de Bron

Deux ateliers d’une heure autour du logiciel LMMS lors du Grand Déballage Numérique (organisé chaque année par la Médiathèque de Bron). « Venez découvrir la Musique Assistée par Ordinateur (MAO) avec Linux ! Nous créerons des morceaux de musique grâce à LMMS, le Linux Multi-Media Studio ! Jouer avec les bruits et les sonorités, créer des ambiances sonores pour le libre s’honore ! »

À venir !

  • Les Geek Faeries 1au 3 juin 2018 (une conférence, un stand, des ateliers)

  • Lundi 3.0, 4 juin, au CCO.

Déclaration d’indépendance du Cyberespace

Parce qu’en ce jour, John Perry BARLOW est décédé à l’âge de 70 ans et que ses apports sont immenses (archive.org, EFF, Grateful Dead…), voici la Déclaration d’indépendance du Cyberespace qu’il a écrite en 1996.

Texte original sur le site web de l’EFF, 9 février 1996. Traduction : Hache, février 1996

Hier, l’autre grand invertébré à la Maison Blanche a signé le Telecom « Reform » Act of 1996, tandis que Tipper Gore prenait des photos numériques de l’événement pour les inclure dans un livre appelé 24 heures dans le Cyberespace [24 Hours in Cyberspace].

On m’avait aussi demandé de participer à la création de ce livre en écrivant quelque chose d’approprié à la circonstance. Étant donné l’horreur que serait cette législation pour l’Internet, j’ai jugé que le moment était bien choisi pour faire acte de résistance.

Après tout, le Telecom « Reform » Act, qui est passé au Sénat avec seulement 4 votes contre, rend illégal, et punissable d’une amende de 250 000 dollars, de dire « shit » en ligne. Comme de dire l’un des 7 mots interdits dans les médias de diffusion grand public. Ou de discuter l’avortement d’une façon ouverte. Ou de parler des fonctions physiques autrement que dans des termes purement cliniques.

Cette législation cherche à imposer des contraintes sur la conversation dans le Cyberespace plus fortes que celles qui existent aujourd’hui dans la cafétéria du Sénat, où j’ai entendu des indécences colorées dites par des sénateurs des États-Unis à chaque fois que j’y ai dîné.

Cette loi a été mise en oeuvre contre nous par des gens qui n’ont pas la moindre idée de qui nous sommes, ni où notre conversation est conduite. C’est, comme l’a dit mon ami et rédacteur en chef de Wired Louis Rosseto, comme si « les analphabètes pouvaient vous dire quoi lire ».

Eh bien, qu’ils aillent se faire foutre.

Ou, de façon plus pertinente, prenons maintenant congé d’eux. Ils ont déclaré la guerre au Réseau. Montrons-leur combien rusés, déroutants et puissants nous pouvons être pour nous défendre.

J’ai écrit quelque chose (avec toute la pompe appropriée) qui je l’espère deviendra un des moyens dans ce but. Si vous le trouvez utile, j’espère que vous le ferez passer aussi largement que possible. Vous pouvez omettre mon nom si vous voulez, parce que je ne me soucie pas qu’on me crédite du texte. Vraiment pas.

Mais ce que j’espère, c’est que ce cri trouvera un écho dans le Réseau, changeant et croissant et se multipliant, jusqu’à devenir un grand hurlement égal au crétinisme qui vient de nous être infligé.

Voici donc…

Déclaration d’indépendance du Cyberespace

Seule l’erreur a besoin du soutien du gouvernement. La vérité peut se débrouiller toute seule.
—Thomas Jefferson, Notes on Virginia

Gouvernements du monde industriel, vous géants fatigués de chair et d’acier, je viens du Cyberespace, le nouveau domicile de l’esprit. Au nom du futur, je vous demande à vous du passé de nous laisser tranquilles. Vous n’êtes pas les bienvenus parmi nous. Vous n’avez pas de souveraineté où nous nous rassemblons.

Nous n’avons pas de gouvernement élu, et il est improbable que nous en ayons un jour, aussi je ne m’adresse à vous avec aucune autre autorité que celle avec laquelle la liberté s’exprime. Je déclare l’espace social global que nous construisons naturellement indépendant des tyrannies que vous cherchez à nous imposer. Vous n’avez aucun droit moral de dicter chez nous votre loi et vous ne possédez aucun moyen de nous contraindre que nous ayons à redouter.

Les gouvernements tiennent leur juste pouvoir du consentement de ceux qu’ils gouvernent. Vous n’avez ni sollicité ni reçu le nôtre. Nous ne vous avons pas invités. Vous ne nous connaissez pas, et vous ne connaissez pas notre monde. Le Cyberespace ne se situe pas dans vos frontières. Ne pensez pas que vous pouvez le construire, comme si c’était un projet de construction publique. Vous ne le pouvez pas. C’est un produit naturel, et il croît par notre action collective.

Vous n’avez pas participé à notre grande conversation, vous n’avez pas non plus créé la richesse de notre marché. Vous ne connaissez pas notre culture, notre éthique, ni les règles tacites qui suscitent plus d’ordre que ce qui pourrait être obtenu par aucune de vos ingérences.

Vous prétendez qu’il y a chez nous des problèmes que vous devez résoudre. Vous utilisez ce prétexte pour envahir notre enceinte. Beaucoup de ces problèmes n’existent pas. Où il y a des conflits réels, où des dommages sont injustement causés, nous les identifierons et les traiterons avec nos propres moyens. Nous sommes en train de former notre propre Contrat Social. Cette manière de gouverner émergera selon les conditions de notre monde, pas du vôtre. Notre monde est différent.

Le Cyberespace est fait de transactions, de relations, et de la pensée elle-même, formant comme une onde stationnaire dans la toile de nos communications. Notre monde est à la fois partout et nulle part, mais il n’est pas où vivent les corps.

Nous sommes en train de créer un monde où tous peuvent entrer sans privilège et sans être victimes de préjugés découlant de la race, du pouvoir économique, de la force militaire ou de la naissance.

Nous sommes en train de créer un monde où n’importe qui, n’importe où, peut exprimer ses croyances, aussi singulières qu’elles soient, sans peur d’être réduit au silence ou à la conformité.

Vos concepts légaux de propriété, d’expression, d’identité, de mouvement, de contexte, ne s’appliquent pas à nous. Ils sont basés sur la matière, et il n’y a pas ici de matière.

Nos identités n’ont pas de corps, c’est pourquoi, contrairement à ce qui se passe chez vous, il ne peut pas, chez nous, y avoir d’ordre accompagné de contrainte physique. Nous croyons que c’est de l’éthique, de la défense éclairée de l’intérêt propre et de l’intérêt commun, que notre ordre émergera. Nos identités peuvent être distribuées à travers beaucoup de vos juridictions. La seule loi que toute nos cultures constituantes pourraient reconnaître généralement est la règle d’or [« Ne fais pas aux autres ce que tu n’aimerais pas qu’ils te fassent », NdT]. Nous espérons pouvoir bâtir nos solutions particulières sur cette base. Mais nous ne pouvons pas accepter les solutions que vous tentez de nous imposer.

Aux Etats-Unis, vous avez aujourd’hui créé une loi, le Telecommunications Reform Act, qui répudie votre propre Constitution et insulte les rêves de Jefferson, Washington, Mill, Madison, Tocqueville et Brandeis. Ces rêves doivent maintenant renaître en nous.

Vous êtes terrifiés par vos propres enfants, parce qu’ils sont natifs dans un monde où vous serez toujours des immigrants. Parce que vous les craignez, vous confiez à vos bureaucraties les responsabilités de parents auxquelles vous êtes trop lâches pour faire face. Dans notre monde, tous les sentiments et expressions d’humanité, dégradants ou angéliques, font partie d’un monde unique, sans discontinuité, d’une conversation globale de bits. Nous ne pouvons pas séparer l’air qui étouffe de l’air où battent les ailes.

En Chine, en Allemagne, en France, à Singapour, en Italie et aux Etats-Unis, vous essayez de confiner le virus de la liberté en érigeant des postes de garde aux frontières du Cyberespace. Il se peut que ceux-ci contiennent la contagion quelque temps, mais ils ne fonctionneront pas dans un monde qui sera bientôt couvert de médias numériques.

Vos industries de plus en plus obsolètes se perpétueraient en proposant des lois, en Amérique et ailleurs, qui prétendent décider de la parole elle-même dans le monde entier… Ces lois déclareraient que les idées sont un produit industriel comme un autre, pas plus noble que de la fonte brute… Dans notre monde, quoi que l’esprit humain crée peut être reproduit et distribué à l’infini pour un coût nul. L’acheminement global de la pensée n’a plus besoin de vos usines.

Ces mesures de plus en plus hostiles et coloniales nous placent dans la même situation que ces amoureux de la liberté et de l’autodétermination qui durent rejeter les autorités de pouvoirs éloignés et mal informés. Nous devons déclarer nos personnalités virtuelles exemptes de votre souveraineté, même lorsque nous continuons à accepter votre loi pour ce qui est de notre corps. Nous nous répandrons à travers la planète de façon à ce que personne puisse stopper nos pensées.

Nous créerons une civilisation de l’esprit dans le Cyberespace. Puisse-t-elle être plus humaine et plus juste que le monde issu de vos gouvernements.

Davos, Suisse
8 février 1996

Chronique – We’re Tryin’


CC by-nc-nd 2.5

Antimaniax est un groupe de skapunk autrichien ayant officié au début des années 2000, We’re Tryin’ est leur démo. Le groupe était très engagé pour la défense de la cause animale, à l’image du titre « Chili Con Tofu » sur l’album As Long As People Think (2002).

Dès le premier titre le tempo est relevé, les grattes sonnent punk californien (rappelant The Offspring ou Face To Face) et les parties ska s’intègrent bien à la musique. C’était (aucune indication qu’il existe encore) un groupe aux compositions efficaces et bien balancés. La qualité de l’enregistrement est aussi à souligner, c’est tout à fait honnête pour une démo, le son y est marqué par les années 90, mais cela ne sonne pas vieillot, bien au contraire.

« In Fronts Of Our Eyes » possède ce feeling bien gueulard caractéristique du style ainsi qu’une voix rasta du plus bel effet. Sur « Pollution. War. Waste. » on reste sur les textes engagés et une pointe de hardcore apparaît dans la musique, on la retrouvera aussi sur « Symbol ».

Seulement 7 titres pour un total d’à peine 15 minutes, ce We’re Tryin’ est court (tout comme cette chronique), je ne peux donc que vous conseiller de vous jeter sur les deux autres albums du groupe. Ça décoiffe, ça défrise et c’est bon pour le moral.

Lien Dogmazic

Chronique – Descuartizando Resakas


GNU GPL (GNU Art)

Le rap est un style que j’écoute ponctuellement, par phases, pendant lesquelles j’écoute des nouveaux trucs et je refais le tour des anciens. Et c’est ainsi que j’ai découvert récemment, sur le tard, un « ancien ». Il s’agit de l’espagnol Pablo Hasél et son 5ème album Descuartizando Resakas (2009).

Dès le premier titre, on comprend illico que le niveau est haut, l’instru est simple et efficace, le flot est (très) rapide, précis et particulièrement sensible. Pablo rap en espagnol ce qui a un double effet : je n’y capte absolument rien et les mots chantant le deviennent réellement.

Les morceaux défilent et le tempo reste irrémédiablement groovy, les instru restent bien faites, la prod nickel et l’impression générale évoque le rap des années 90. Ça tombe bien c’est la période que j’aime le plus ! Les influences funk de la bonne époque, les chœurs, les voix pitchées, tout est là !

En termes de composition, l’album est sobre, peu de réelles surprises soniques, si le titre « 4d Toy » prépare l’explosion du morceau suivant, le tout est exactement là où il doit être : centré sur les voix et le flot. Quelques titres plus joyeux sont à remarquer : « El Gatillazo De Dios » et « Dime Cuanto He De Esperar » par exemple.

On ne voit pas le temps passer, porté par les mots et l’album se termine sur « Me Fundo Con Esta Resaca », titre que je trouve assez proche du style d’Eminem.

De ce que j’ai pu comprendre de sa page Wikipédia, Pablo Hasél est un rappeur et poète communiste engagé, sa musique est donc d’autant plus intéressante, j’imagine, si vous comprenez un peu l’espagnol. Le monsieur est productif (plusieurs albums par an depuis 2005) et pas moins de 19 albums présents sur Dogmazic.

Descuartizando Resakas sur Dogmazic