Témoignages : Djp

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Dernier témoignage ?

Bonjour, peux-tu nous dire qui es-tu ? Et quelle type de musique tu fais ?

Bonjour, je suis un djP, ce sont mes initiales. Mon nom est encore dans les registres de la sabam dont j’ai refusé les procédures de « démission » par trop chiantes et estimant y avoir été inscrit à la fin des ’80s contre ma volonté (récit détaillé ici : http://djp.over-blog.com/pages/CoPyLeFt-1139614.html)
Je fais de la musique seul et en groupe depuis 1982 et j’invente et fabrique des instruments depuis 2000. Je suis fortement influencé par la dark new-wave, les musiques ethniques et ponds des morceaux principalement expérimentaux et très hétéroclites oscillant entre l’abstraction pure, le rythme et la musicalité affirmée.

Les licences libres et ouvertes, pourquoi ?

En 1989 déjà, je sortais des cassettes en autoprod et référais à mon désir de libre partage avec des notices comme: « Au nom de la musique, j’emmerde la sabam, ce qu’il appellent « le droit » et l’industrie en générale » (j’étais jeune et fougueux, n’est-il pas?). J’ai tout naturellement été vers la licence art-libre en m’éditant sur le net en 2005. Surtout s’il s’agit de .mp3s, la valeur marchande me semble purement arbitraire et injustifiée.

Des concerts, des albums ?

J’ai toujours fait des concerts occasionnels et sorti des musiques en autoprod qui circulaient dans un microcosme. Je n’ai aucune ambition autre que de continuer  sur cette voie. Diverse performances solo accompagnaient de la danse ou des projections expérimentales, quelques installations sonores se sont mêlées à des expos d’art-plastique, j’ai également sonorisé des films et du théâtre jeune-publique. En m’éditant sur le net, j’ai fini par ranger chronologiquement certaines chose ou en remixer d’autres qu’on peut trouver sur cette page : http://djp.over-blog.com/pages/MuSiQuEs_eLeCtRoNiQuEs_De_djp-1047456.html. Mon projet actuel (depuis 2014) s’appelle Why the eye, on y joue a 5 exclusivement sur mes instrus et on s’amuse bien. On a fait 6 concerts depuis le mois d’avril.

Sur quels autres sites peut-on te retrouver ?

J’ai des comptes chez soundcloud et chez archive.org qui me permettent d’incruster des lecteurs sur mes blogs. Le compte Myspace que j’avais créé en 2005 était essentiellement insupportable et je l’ai écrasé, de même, j’avais essayé Jamendo qui ne me convient pas. Dogmazik se montrait de loin la plate-forme la plus conviviale! Je fais partie des ultra-réfractaires à faisebuck et à ces formes de réseaux faussement sociaux.

Et pour Dogmazic, que souhaites-tu ?

Je souhaiterais que le plantage de 2012 n’ait pas existé et que le site continue tel quel. À défaut (vu que c’est un peu sans issue) j’espère une reprise sous une forme similaire et surtout, que la longue période de silence-radio n’ait pas fait tomber les anciens membres dans le déni. Je souhaite également que ceux et celles qui parviennent à relancer le site pour l’écoute et le partage s’en retrouvent gratifiés au plus haut point!

Témoignages : kidjazz

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Série qui continue !

  • Bonjour, peux-tu nous dire qui es-tu ? Et quelle type de musique tu fais ?

kidjazz  ou Cédric S, je fabrique une sorte de triphop orchestral et moins urbain que ce que l’on a l’habitude d’entendre, en gros c’est un peu plus mean-stream. Un peu de pop instrumentale et chantée (plus rarement) et en formation des trucs plus blues et jazz.
Forcément j’étais bassiste et contrebassiste dans un trio jazz durant 16 ans , ça laisse des traces. Commencé aussi la musique à l’âge de 12 ans et me v’là déjà à mes quarante balais, autant dire de suite que ça fait 28 ans de musique !

  • Les licences libres et ouvertes, pourquoi ?

Au tout début , c’était surtout une bonne esquive au dossier plutôt onéreux de la SACEM, puis ensuite , je me suis vite rendu compte que ça permettait à toutes mes connaissances de leur refiler les liens de mes divers boulot sans conditions embarrassante, surtout de manière publique,Donc tout simplement pour la liberté de publication que les licences libres permettent mais aussi pour le côté viral, même si ça s’est radicalement calmé en 2 ans (je parle de l’intérêt porté à ma musique) , je pense ne pas changer et continuer à garder une vitesse de croisière pépère quand aux publications.

  • Des concerts, des albums ?

Quelques concerts , oui , avec divers groupes , mais jamais sous mon propre pseudo ! (un comble, quoiqu’il me faudrait pas mal de matériel ou de savoir-faire pour reproduire mes morceaux seul sur scène, un musicien le fait déjà dans notre région Nord-Est , il s’appelle « Chapelier Fou »… mais je ne tiens pas à me ramasser des tomates parce que je n’aurai pas été à la hauteur, peut-être si j’arrive à m’entourer de musiciens, mais alors là , ce sera pour un tout autre projet. Des albums , il y’en a trois , et aussi un ridicule single, qu’on pouvait trouver sur dogmazic à l’époque , maintenant on peut trouver des sons compilé un peu partout.

  • Sur quels autres sites peut-on te retrouver ?

souncloud,  bandcamp ou soun-music.
sur mon site ici : http://kidjazz.free.fr et par moments Sur RSR .

  • Et pour Dogmazic, que souhaites-tu ?

Déjà qu’on puisse ravoir quelques échanges de par le forum comme ça a pu l’être un bon moment sur Musique Libre ! Retrouver aussi un site qui diffuse de la musique , que je puisse découvrir de bonnes choses tout en me faisant plaisir en discussions , un petit édito de temps à autres comme ça a toujours été le cas , la même structure qu’avant ? J’aimerais bien , mais ce ne sera pas possible, ou alors c’est permis de rêver ?
je plaisante ! de quoi écouter de nouvelles chose comme je l’ai dit , et un miminum de personnes discutant comme au bon vieux temps de musique , de dev , d’informatiques , de droits , de questions pratiques par rapport à certains soft, et pourquoi pas un p***** de site d’enfer qui me ferait rêver ? Et comme dj3ct , si la publication redevient possible ici , tout sera possible ! Merci .

LMMS, tutoriels !

LMMS est un outil génial pour créer. Libre, il est disponible sur Mac, Windows et Linux. Son principe ressemble assez bien à Fruity Loops.

linuxmultimediastudio

J’ai trouvé quelques tutoriels pour utiliser quelques capacités de ce logiciel.

Tout d’abord, une bible en wiki pour l’utilisation du logiciel

http://lmms.sourceforge.net/wiki/index.php/Fr:0.4:Manuel

Très complète et en français !

Ensuite un didacticiel pas à pas pour bien démarrer… toujours en français.

http://emocmods.over-blog.com/article-comment-creer-sur-lmms-le-on-1-48913042.html

Quelques exemples écoutables sur leur plate-forme d’échange.

http://lmms.sourceforge.net/lsp/index.php

Et petit best of :

Bien évidemment, si le logiciel est libre, les artistes ne connaissent pas grand chose du droit d’auteur. Ils reprennent des matières sonores connues, les retravaillent, les retranscrivent… D’où l’intérêt d’une plate-forme comme Dogmazic, afin d’expliquer ce que sont les droits d’auteurs, ce qu’ils permettent, et ce qu’on peut en faire pourvu qu’on place ses créations sous des licences libres et/ou ouvertes !

La musique de l’Onomatopeur reprise dans Envoyé Spécial sans son autorisation

Ceci est un article ancien qui montre un exemple de diffusion publique de musiques en Creative Commons. Nous publions le début de l’histoire, pour vous mettre dans les mêmes conditions de l’époque, la découverte de « l’affaire ».

L’émission Envoyé Spécial a utilisé dans un reportage sur le CPE le morceau « slap violin » de L’Onomatopeur, extrait de l’album « always beating » , disponible sur Jamendo sous licence Creative Commons BY NC ND 2.5

L’artiste a été crédité a la fin du générique de la version télévisée diffusée sur France 2 jeudi soir et rediffusée ce week-end sur TV5, ce qui est une bonne nouvelle en terme de reconnaissance artistique puisque sa musique a été choisie pour illustrer une émission reconnue.

En revanche, le générique et les crédits ont été coupés au montage de la version en ligne, ce qui est contraire au droit de la propriété littéraire et artistique en général, et aux contrats Creative Commons qui imposent l’attribution de la paternité a chaque communication de l’oeuvre au public

Il semble que l’émission Envoyé Spécial de France 2, en ne demandant pas l’autorisation préalable de l’auteur, n’ait pas respecté la licence Creative Commons qu’il avait choisie (BY NC ND 2.5), et qui est toujours citée sur les autres sites qui proposent un lien vers Jamendo ou directement le titre.

Il est possible que cette exploitation constitue une utilisation commerciale (donc en dehors de NC), et certain qu’elle constitue une modification (en dehors de ND) : le morceau a en effet été bouclé, et l’utilisation d’un morceau de musique syncronisé avec des images est de toute manière considérée comme une oeuvre dite dérivée dans les licences Creative Commons.

L’utilisation dans le reportage aurait donc nécessité une autorisation écrite de la part de l’auteur, éventuellement contre une rémunération, dans le cas contraire il pourrait s’agir d’une contrefaçon puisque l’utilisation contrevient a la volonté de l’auteur.

La récente décision de justice aux Pays-Bas confirme que les contrats Creative Commons sont applicables et que leur non-respect peut entra”ner une condamnation et le paiement de réparations, comme tout contrat classique :

Cette décision a reconnu qu’un professionnel (un magazine papier en l’occurence) ne pouvait pas prétendre qu’il n’était pas informé des conditions contractuelles de mise a disposition des oeuvres qu’il réutilise.

L’autre décision récente en Espagne montre que les sociétés de perception et de répartition des droits ne sont pas compétentes pour assurer la gestion des oeuvres sous Creative Commons qui ne font pas partie de leur répertoire.

Si les statuts des sociétés de perception et de répartition des droits étaient plus ouverts comme nous le demandons, L’Onomatopeur aurait d’ailleurs eu le choix d’adhérer a ces sociétés en vue de percevoir des droits d’auteur et des droits voisins pour cette diffusion en « prime time » sur une cha”ne nationale.

La différence entre les 2 modes de gestion :

Les auteurs membres d’une société de gestion collective apportent leurs droits et n’ont plus la possibilité de les gérer individuellement, par exemple d’utiliser une licence libre ou d’accès ouvert, ou de négocier directement avec les utilisateurs.

Les diffuseurs (radio, télévision) concluent avec ces sociétés un contrat général de représentation qui les autorisent a utiliser l’ensemble des oeuvres du répertoire de la société en l’échange d’une somme payée chaque année en fonction du chiffre d’affaire.

Les auteurs sous licence libre ou licence d’accès ouvert sont exclus des services de gestion collective, et sont contraints de gérer leurs droits individuellement. Ainsi, toute utilisation qui se situe en dehors des droits qui sont concédés par la licence choisie (par exemple les modifications après l’option ND ou les exploitations commerciales après l’option NC) doit faire l’objet d’un contrat séparé entre l’auteur (et les autres titulaires de droit le cas échéant) et l’exploitant. Ainsi, il est possible de percevoir une rémunération, mais négociée individuellement, ou d’autoriser une exploitation a titre gratuit si c’est le choix de l’auteur, mais dans tous les cas il doit être informé et son autorisation doit être sollicitée ˆ l’avance.

Voir les discussions en cours :

http://forums.jamendo.com/be/viewtopic.php?id=4419&p=1

http://cocreation.blogs.com/

http://www.ratiatum.com/news2999_Une_musique_Creative_Commons_sur_France_2.html

http://suis-jeleseulcommecela.hautetfort.com/archive/2006/04/01/envoye-special-cpe-et-musique-libre.html

Creative Commons France est en contact avec l’Onomatopeur, les suites de cette affaires sont ˆ suivre sur ce blog et sur la liste de discussion Creative Commons France

Témoignages : dj3c1t

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La série de l’été !

  • Bonjour, peux-tu nous dire qui es-tu ? Et quelle type de musique tu fais ?

Hello : dead joshua, noisy rock.

  • Les licences libres et ouvertes, pourquoi ?

Au début c’était purement pratique. Dogmazic est l’une des premières plateforme sur laquelle j’ai publié de la zic, et comme fallait choisir une licence, j’ai attrapé la plus restrictive, et banzaï. un peu comme quand on passe par une page de CGU et que faut cliquer sur « OK », « OK », (…) pour y arriver ^^

bref

du coup j’en suis arrivé à connaître un peu mieux ces licences et j’opte maintenant plutôt pour des clauses très ouvertes, avec du viral

  • Des concerts, des albums ?

nop

Je fais du bruit tranquillou chez moi, quand j’ai le temps et l’envie. j’ai eu fait des concert, mais ça c’était y’a longtemps. Pour les albums (3 et 1/2 pour le moment), de temps en temps j’assemble un peu des morceaux.

  • Sur quels autres sites peut-on te retrouver ?

Du coté du collectif Revolution Sound Records et comme pas mal d’autres personnes dans le coin, je bricole aussi mon propre site

  • Et pour Dogmazic, que souhaites-tu ?

J’ai jamais été trop fan des plateformes « communautaires ». Testé un peu MySpace, à l’époque. Et c’est à peu près tout. Pas resté longtemps. Et pour les sites de publication en licence libre… le libre, c’est tellement vaste, hein ^^ (y’a même la SACEM qui l’a utilisé, c’est pour dire…).

Dogmazic par contre, c’est un site qui aborde les histoires de diffusion d’une façon qui me plaît bien. je trouverais ça chouette que le site puisse à nouveau accueillir des publications de zic libre. Pas forcément redevenir cette plateforme très active, qu’elle a été à un moment. Mais ne serais-ce que si la publication était à nouveau possible, même si y’a 3 groupes qui publient ^^ ce serait déjà chouette.

MAO : Monter son (petit) home-studio sous Linux

Cet article est reproduit du site de @Quack1 et paru le 05/04/2012.

Home Studio

Jusqu’alors, le seul moyen pour les musiciens, et en particulier les guitaristes, de pouvoir s’enregistrer et rajouter quelques effets sur leur son était d’avoir un Mac et de s’acheter un logiciel de MAO très couteux, type Cubase, ou autre. Bref, il fallait un assez gros budget, et ça pouvait décourager plus d’un musicien amateur qui aurait eu envie de se lancer dans la prod’.

Et là, MonSeigneur du Logiciel Libre arrive sur son grand cheval blanc, et nous donne plusieurs excellent logiciels qui permettent de simuler ampli et effets pour sa guitare, pour ensuite l’enregistrer dans un éditeur multi-pistes. En plus de ça, on peut rajouter une batterie grâce à une boite à rythme, brancher un clavier, bref, faire tout ce qu’on fait dans un vrai studio, mais avec un simple ordinateur sur Linux 😀

Je vais ici vous présenter ma configuration, vous verrez en lisant ceci que vous n’aurez aucune limite… Avant de tout détailler, je vais vous présenter rapidement les choses, avec un petit schéma pour faire plus simple 🙂

Votre instrument est branché sur une carte son, elle-même reliée à votre machine. Cette carte va envoyer le son qu’elle reçoit à un serveur de son qui va gérer toutes les entrées et sorties de son du système (on verra ça en détail plus tard). Ce logiciel va connecter l’entrée physique (la guitare) à notre logiciel de simulation d’ampli, connecter ce logiciel à celui de simulation d’effets, puis connecter sa sortie à la sortie physique, soit nos enceintes.

Tout ceci se fera très facilement sous Linux, sans ligne de commande, bref, que des choses qui sont à la portée d’un ingé son!!

Pour commencer, il faut du (bon) matos…

Dans la partie « hardware » de ce tutoriel, il y a essentiellement 2 choses auxquelles faire attention, les deux bouts du schéma : la carte son en entrée, et les enceintes en sortie. En fait, ça fera 3, si on prend en compte la machine en elle même.Ici, je ne pense pas que je pourrais être d’une grande aide pour vous, puisque j’utilise simplement mon laptop. Je n’ai pas monté de machine uniquement dédiée à la MAO, et je n’ai pas racheté de carte son. Je branche ma guitare en direct sur la prise mini-jack de mon pc portable. Si vous voulez montez votre machine pour faire principalement de la MAO, privilégiez un bon processeur et de la RAM, utile pour gérer le signal en temps réel et stocker vos enregistrements. Pour la carte son, et tout le reste en général, vous pouvez vous rendre sur linuxMao, référence en matière de MAO sous linux. Il faut bien faire attention d’en choisir une qui soit compatible avec les pilotes Linux ainsi qu’avec notre serveur de son.

Moi, pour l’instant, je ne fais pas beaucoup de musique, et je ne cherche pas à avoir un rendu professionnel, donc mon matos est (pour l’instant) suffisant.

En matière d’enceintes, je pense qu’il faudrait que je commence à investir. Je n’ai que des petites enceintes du bureau, et ça devient vraiment limite quand je pousse un peu sur les effets. Il me faudrait au moins du 5.1, avec un caisson de basses et un peu plus de watts….

Donc pour débuter, vous pourrez sûrement faire avec le matériel que vous avez déjà!! Il faut juste vérifier que vous recevez bien du son depuis votre guitare. Pour se faire, branchez là sur votre ordinateur, puis sous Ubuntu lancez le gestionnaire de son (allez dans les paramètres systèmes, puis « Son », puis onglet « Entrée »). Montez le volume d’entrée, puis grattez les cordes. Vous devriez normalement voir la barre de niveau bouger, signe que du son arrive sur la carte.

Si vous n’avez pas de son, je ne vais pas trop pouvoir vous aider, puisque chez moi tout à marché du premier coup… Je pense que le mieux sera de mettre à jour vos pilotes, puis d’aller faire un tour sur Google…. Sinon, vous pouvez aussi tenter d’avancer dans les étapes suivantes. L’installation de logiciels tels que le serveur de son pourrait peut être installer d’autres pilotes et composants qui feront marcher le bazar…. bref, j’espère que tout aura marché pour vous 😉

Dans tous les cas, remettez le volume d’entrée au minimum, c’est à dire au niveau du premier petit trait vertical sur la gauche, pour avoir un son « pur », c’est à dire qui ne sera pas modifié par le système. L’amplification arrivera par la suite…

Et si on apt-get-ais un peu ?

Maintenant que votre matériel est fonctionnel, passons aux logiciels nécessaires. Vous avez deux solutions.Si vous souhaitez la solution « clés en main », ou si vous voulez avoir une machine et surtout un système qui ne fait que ça, je vous conseille d’installer une nouvelle distribution Linux, à savoir Ubuntu Studio. Cette dérivée d’Ubuntu est dédiée à tout ce qui touche aux médias et à la création multimédia. Ce système à 4 pré-configurations que vous pouvez mixer/installer, à savoir : audio, vidéo, graphisme 2D/3D & développement de greffons audios. Dans notre cas, seul le premier nous intéresse.

Le processus d’installation est très simple et basé sur celui d’Ubuntu. Vous devriez facilement pouvoir vous en sortir, la seule différence est qu’il n’y a pas d’interface graphique, vous devrez tout faire au clavier mais ça reste très simple. Je ne fais pas de tuto, vous en avez un bon ici.Au moment de l’étape Software Selection, ne sélectionnez QUE Audio Creation and Editing Suite. Si vous en prenez d’autres, ou pas celui-ci, vous n’aurez pas le support du noyau temps-réel. Suite à l’installation, vous aurez un système très complet pour faire de la MAO sous Linux!

Si vous souhaitez garder votre système Linux traditionnel et installer en plus les bons logiciels, voici comment faire. Il nous faut 4 choses : le serveur de son : Jackd, le simulateur d’ampli : Guitarix,le simulateur d’effets : Rakarrack et notre enregistreur multi-pistes : Ardour. Normalement, les paquets devraient être présents dans les dépôts de votre distribution. Pour Ubuntu, voici la commande pour tout installer d’un coup :

    sudo apt-get install jackd qjackctl guitarix rakarrack ardour

Le seul paquet inconnu ici est qjackctl, qui est une interface graphique pour Jackd.

Comme je l’ai dit plus haut, les logiciels que nous venons d’installer n’aurons pas de priorité temps-réel, puisque nous n’avons pas de noyau qui supporte le temps-réel. Vous pouvez suivre les explications de la doc d’Ubuntu pour l’installer, puis donner les bonnes priorités aux bons utilisateurs. Personnellement, je ne l’ai pas fait. Encore une fois, pour ce que je fais, j’ai assez avec mon noyau standard 😛

Ces paquets sont le minimum syndical à avoir pour pouvoir commencer à bidouiller et s’enregistrer. Notez que si vous avez déjà ampli/effets, et un moyen de les brancher à votre ordi, vous devriez pouvoir vous passer de guitarix et rakarrack… Cependant, en plus de ceux-ci, d’autres petits logiciels peuvent être intéressants à avoir, principalement pour les guitaristes. Petite liste (non exhaustive) :

  • Audacity : Autre enregistreur et mixeur de son. Je ne suis pas sûr qu’il tourne avec Jack…. Mais peut être utile pour de la post-prod sur un fichier son….
  • Hydrogen : Boite à rythmes, sympa pour rajouter une batterie sur vos compos 😉
  • Lingot : Accordeur
  • TuxGuitar : Éditeur de tablatures, équivalent de GuitarPro 5 en version libre. Indispensable pour les guitaristes 😛

Au fait, on peut faire quoi avec tout ça ?

Et bien, on peut faire plein de choses!! Comme je le disais plus haut, on va pouvoir simuler notre ampli, notre rack d’effets, puis enregistrer le tout.

Le serveur de son : Jackd

Avant de faire de la MAO sous Linux, il faut une bonne brique de départ. Cette brique va recevoir le son, et c’est elle qui va choisir quoi en faire. Cette brique, c’est Jackd, notre serveur de son. Nous l’avons installé plus haut, ainsi qu’un interface graphique pour le piloter (qjackctl). Lancez ce dernier programme (normalement, Applications > Multimédia > QJackCtl). Il faudra toujours le lancer avant de faire de la MAO. En effet, c’est lui qui gère tout le son qui transitera sur votre machine. Sans lui, aucun des logiciels suivants ne fonctionnera.

Cette interface est extrêmement simple. On ne se sert que de 4 boutons : « Démarrer », « Arrêter », « Connecter » et « Quitter ». « Démarrer  » va lancer le serveur, « Arrêter » va le stopper, « Quitter » quitte l’appli, et « Connecter » et bien…. c’est plus complexe 😉

Comme son rôle l’indique, Jackd est un serveur. Cela sous-entend donc qu’a un moment ou un autre, on aura des clients. Ce sont ses clients que l’on va connecter entre eux. Nous aurons deux types de clients :

  1. Les clients en lecture (ou ports de sortie) : les clients sur lesquels on va pouvoir lire, ceux qui nous enverrons du son.
  2. Les clients en écriture (ou ports d’entrée) : les clients sur lesquels on va écrire, ceux à qui on va envoyer du son.

Le rôle de notre bouton « Connecter », c’est ça : connecter les sorties des uns, sur les entrées des autres. Voici ci dessous la configuration que j’utilise le plus souvent. Vous voyez à gauche la colonne des clients en lecture et à droite celle des clients en écriture. Vous pouvez voir que je connecte la sortie du rack d’effets (rakarrack) sur l’entrée d’ardour, mon enregistreur multi-pistes. Cela signifie que tout le son qui aura été traité par rakarrack ira directement en entrée d’ardour.

Il y a deux clients spéciaux là dedans. system. Ce sont les clients qui représentent votre carte physique. À gauche, l’entrée (ou notre guitare) et à droite notre sortie (les enceintes).

Le simulateur d’ampli : Guitarix

Guitarix est un bon simulateur d’ampli pour Linux. Il est découpé en deux parties. La tête, et les effets. Personnellement, j’utilise très peu les effets intégrés, je préfère utiliser ceux de Rakarrack. L’avantage c’est que ça permet, quand on veux tester deux trois accords, de ne pas avoir à lancer notre rakarrack 😉 Les deux parties (tête et effets) sont deux clients séparés dans Jack. Le premier sera gx_head_amp et le second gx_head_fx. Ce que je fais, c’est que je connecte tout dans ce sens : system –> gx_head_amp –> gx_head_fx –> …

Pour obtenir la même vue que moi du logiciel, il faut activer la vue des plugins (Greffons > Show Plugin Bar), celle du rack d’effets (Greffons > Show Rack), puis l’accordeur (Options > Tuner). Les plugins sont simplement les effets que vous rajoutez dans le rack. Vous les ajoutez en cliquant dessus dans le menu en haut à gauche. Je n’en ai pas ajouté beaucoup, juste le « Rack Mono », la « Distorsion Multibande », le « Compresseur », l' »Overdrive », le « Rack Stéréo » et l’équaliseur « 3 Band EQ ».

C’est une config parmi d’autres. Je ne l’utilise pas beaucoup, c’est tout ce que je pourrais vous dire dessus…

Le rack d’effets : Rakarrack

C’est là que les choses deviennent drôles.

Ce rack d’effets est vraiment très complet. Il dispose de nombreux effets que vous pouvez organiser dans des racks. Je n’ai pas encore regardé comment tout ça fonctionnait, comment on créait ses propres racks en agençant ses effets, et pour cause, le logiciel possède déjà une banque de racks (menu « Bank ») très très complète, et pour l’instant j’ai simplement utilisé ceux-ci, en modifiant deux-trois réglages de pédales de temps en temps pour obtenir un truc plus à mon goût.

Pour vous donner un petit avant-goût, voici une petite vidéo trouvée sur YouTube, où le monsieur présente un peu les possibilités du logiciel :

Pour les connexions dans Jack : … –> gx_head_fx –> rakarrack –> …

L’enregistreur : Ardour

Enfin, Ardour est un enregistreur qui permettra d’enregistrer votre son.

Celui là, je ne l’ai quasiment pas utilisé, j’ai juste la base. On crée une piste pour la guitare (Clic droit sous la case « Général » >  » New Track »). Pour la connexion dans Jack, il faut étendre le groupe « Ardour » des deux côtés (petites flèches à gauche du nom). On connecte ensuite la sortie de Rakarrack vers l’entrée de cette piste dans Jack. Tous les clients en sortie d’Ardour doivent être branchés sur « system », pour être sûr de tout avoir dans les enceintes. On clique sur record (bouton rouge) sur la piste guitare, idem dans la barre du haut. On fait « Play », et on joue 🙂

Si vous n’avez pas de son, allez dans « Options », puis « Ecoute de Contrôle », puis sélectionnez « Écoute via Ardour ». Normalement ça devrait marcher 😉

Enfin…

J’espère qu’avec tout ceci, vous aurez les bases pour bricoler un peu de MAO sur votre Linux. Encore une fois, ceci n’est pas un tutorial. Juste une présentation rapide de ce que j’utilise. Si vous en voulez plus, vous pouvez me répondre en commentaire, via twitter, ou jeter un coup d’oeil aux quelques liens ci dessous 😉 Je vais continuer à jouer un peu plus avec tout ça, et je referais des articles plus détaillés pour mieux présenter les possibilités de chaque appli 🙂Enjoy, and keep rockin’…

Liens

LinuxMao.org

UbuntuStudio

911 Tabs : Moteur de recherche de tablatures

Cet article est libre et diffusé sous une licence Creative Commons CC-BY-NC. Vous pouvez rémunérer son auteur en utilisant le système Flattr :

Flattr this

Témoignages : Explicite

Tout ces témoignages sont aussi le fruit d’une discussion sur le forum de notre association, si vous souhaitez y paraître, n’hésitez pas à répondre à ces quelques questions !

Témoignage n°3 de notre série !

Explicite
  • Bonjour, peux-tu nous dire qui es-tu ? Et quelle type de musique tu fais ?

Mon pseudo est Explicite. Ce nom de scène correspond surtout à mon idéal concernant le style musical que je pratique : dire des choses (mêmes complexes) de la façon la plus claire et concise possible. J’ai débuté la création de morceaux à dominante Rap en 1995. Je suis totalement « amateur » depuis toujours, donc sans aucune pression du chiffre et du formatage.

  • Les licences libres et ouvertes, pourquoi ?

Lorsque j’ai découvert les licences libres, je me suis rendu compte qu’elles correspondaient à mes convictions concernant la musique, c’est-à-dire sans obligation de faire comme « on » ou le « marché » me dit de faire, sans aucun intermédiaire « parasite ». J’ai aimé participer à cette autre façon (légale) de diffuser sa musique, surtout à cette époque de lois répressives pour Internet, et de manque d’inspiration artistique sur les devants de la scène. J’ai toujours cru qu’une autre façon de voir/penser la musique était possible ; la preuve avec l’art libre.

  • Des concerts, des albums ?

A l’heure actuelle, j’ai écrit et composé l’équivalent de 14 albums, jamais sortis dans le commerce, de façon uniquement privée. Sachant qu’au tout début, les moyens dont je disposais étaient franchement rudimentaires. Puis avec le temps, un matériel plus accessible, l’expérience, et la prise de confiance, m’ont permis de m’améliorer. Je n’ai commencé que tardivement (2009) à faire des scènes, mais j’ai depuis rattrapé mon retard en multipliant les « open mic » dans le Val d’Oise notamment, en étant aussi parfois sollicité par les associations qui ont pu me croiser. J’ai dernièrement remporté le tremplin artiste solo du Cergy Warm Up 2014 (à l’occasion de la fête de la musique).

  • Sur quels autres sites peut-on te retrouver ?

Ayant toujours eu l’habitude de tout faire tout seul, je me suis mis à la programmation de mon propre site il y a plus d’un an : www.explicitelesite.fr Sur ce site où, à terme, l’intégralité de mes albums sera disponible, il y a environ 200 morceaux, des vidéos live et clips à télécharger/commenter. J’ai hébergé mes morceaux sur Archive.org. On peut aussi retrouver mes vidéos sur www.vimeo.com/explicite. J’ai également un compte surhttp://explicite.2kmusic.com, où j’essaye de toucher un autre public, mais sans trop me faire d’illusions… Autrement, ma musique s’est aussi retrouvée (malgré moi) sur Lastfm.fr, mélangée depuis à un autre « Explicite ». Et puis je peux me trouver par-ci par-là, même sans le savoir, magie d’Internet oblige… 

  • Et pour Dogmazic, que souhaites-tu ?

Bien que nous soyons encore dans une période incertaine, je souhaite bien évidemment que Dogmazic et Musique Libre ! génèrent de nouveau une énergie qui fédèrera un maximum de personnes, je l’espère. Le tout dans un esprit militant, afin de revendiquer, faire connaître une autre façon de vivre la musique. Je parle en me sentant davantage concerné par la tâche, puisque je fais désormais partie du bureau de l’association.

Éditeurs vidéos

Vous pensez que seule la musique vaut ? Aujourd’hui avec Youtube, Vimeo et leurs programmes de monétisation du contenu, si votre vidéo devient virale, vous pouvez publier sous licences libres et ouvertes vos vidéos / clips / courts métrages. C’est aussi une façon de pouvoir se payer, un peu, de matos pour les plus chanceux, ou l’hébergement de leur site pour la plupart, c’est toujours ça de pris. N’oubliez pas tout de même de bien lire les conditions d’inscription à ce genre de service, souvent vous cédez aussi des droits dans l’histoire, comme celui permettant à Youtube, pour ne citer que ce service, de pouvoir réutiliser vos vidéos dans d’autres contextes (publicités…).

Pour travailler vos vidéos, bien évidemment, il y a une pléthore de logiciels tous plus ou moins connus, tous plus ou moins bourrés de fonctionnalités dont la plupart que vous n’utiliserez jamais. Il y a aussi des logiciels libres pour ce faire. Je vous en présente deux.

Lives

Si l’âme d’un VJ vous anime, allez voir du côté de Lives. Orienté « live », mais aussi effets en temps réel, il peut vous permettre de vous éclater dans ce domaine, en créant des clips dynamiques.

Lives en action

Openshot

Il s’agit là d’un éditeur pur et simple, mais il fait le maximum. Simple car facile à prendre en main, il ne vous dégoûtera pas du montage vidéo avec des options complexes à comprendre. Il a réussi récemment une campagne de crowdfunding en récoltant 45 000€ (sur les 20 000€ demandés au départ).

 

Témoignages : Shangri-l

Tout ces témoignages sont aussi le fruit d’une discussion sur le forum de notre association, si vous souhaitez y paraître, n’hésitez pas à répondre à ces quelques questions !

On continue la série de l’été, avec Shangri-l !

  • Bonjour, peux-tu nous dire qui es-tu ? Et quelle type de musique tu fais ?
Je suis Nicolas Chartoire. Je fais de la musique noisy avec Me In The Bath, du reggae garage avec Thcoreba Thmano, de l’electro idm (maintenant, avant ça a été electro-pop) avec Still Living Creature, du hip-hop avec Naxo, du mix sous le nom de Shangri-l, et je passe sur d’autres projets peu fréquentable. J’ai connu Dogmazic en 2010 par Thibault, le guitariste des M.Tout le Monde qui utilisaient ce site.
  • Les licences libres et ouvertes, pourquoi ?
J’ai adopté pour la première fois les licences ouvertes en 2009 avant de progressivement « ouvrir » toute ma musique. Initialement, je les avait adoptées pour la publication du single de mon ex-groupe Gorbie’s Stuff « Someone+Shebang » sur le réseau BitTorrent. Nous avions besoin de condition d’utilisation qui autorisent le libre partage, et les licences ouvertes fournissaient un outil « clef en main » pour ça. Ensuite, j’ai continué à les utiliser pour pouvoir avoir mes albums dans l’archive Dogmazic, et j’ai fini par libérer tout mon catalogue pour y avoir mon intégrale. 
 
  • Des concerts, des albums ?
Actuellement, si on tient compte de tous mes groupes et projets, j’en suis à 100 publications, albums et EPs (cf ma discographie ici). J’ai une affection particulière pour quelques morceaux, comme Sonac sur le EP The Bath In Me, j’arrive pas à croire que j’ai réussi à improviser un solo pareil (car j’improvise beaucoup quand j’enregistre), ou Knew sur le EP « Knew » et toutes ses couches de guitare entre-mêlées…
 
Coté concert, mon préféré est sans doute celui de Gorbie’s Stuff au Croatia à Lyon, avec une salle comble et deux fois plus de monde dehors qui écoutaient la musique depuis le trottoir. Je suis content que de ce qui a pu être récupéré dans le chaos ou nageait Gorbie’s Stuff, il y ait ce live, « almost complete », car c’est un groupe qui se vivait sur scène. 
 
  • Sur quels autres sites peut-on te retrouver ?
J’ai quelques albums sur un bandcamp que je ne maintient pas, quatre titres sur un reverbnation où je vais jamais, mais l’essentiel de ma production est dispo sur le site de musique que j’ai monté, Clewn.org. C’est ouvert à tous même si pour le moment on y trouve que ma musique et celle des Productions Monpauvrelieu, plus quelques pistes du projet de compil Dogmazic. J’ai un hébergement avec du stockage illimité qui me coûte dans les 12 euros hors taxe par mois. J’ai l’intention de mettre l’intégralité de mon catalogue sur Coomute.net, le nouveau site monté par Tumulte, dès que celui-ci sera opérationnel. Et bien sur, de compléter ce dernier avec mes publication récentes, sur la dogmazic V4, si celle-ci doit voir le jour. Vous pouvez également trouver des vidéos de Me In The Bath, Nicolas Chartoire et Still Living Creature sur ma chaîne youtube.
  • Et pour Dogmazic, que souhaites-tu ?
Que l’archive revienne. Qu’il y ait un peu plus d’activité sur le forum, et plus de membre dans l’asso. Que des personnes impliquées nous rejoignent. 

Sacem pas donc ça se quitte

Un post paru sur le weblog de Jullian Angel en mai 2006, qui explique pourquoi il démissionne de la Sacem, copie de la lettre à l’appui.

Voilà, j’ai envoyé aujourd’hui même ma lettre de démission au service juridique de la Sacem. La procédure risque de prendre un peu de temps avant que ma démission soit officialisée, mais pour ma part, je me considère dorénavant libéré de ce fardeau, « désinscrit » en quelque sorte. Cette situation n’a fait qu’empoisonner mes premières démarches en tant qu’artiste dans ce milieu, et compliquer les choses, sans rien m’apporter ; car de toute façon je donne encore bien trop peu de concerts pour espérer toucher plus que des miettes en droits d’auteur.

Maintenant, je préfère me montrer tout à fait honnête et lucide quant aux raisons de cette démission. Elles sont avant tout opportunistes, et destinées à favoriser une meilleure promotion, diffusion de ma musique, surtout par le biais d’internet, en optant désormais pour une licence libre (ce qui m’est impossible si je reste membre de la Sacem). J’aurais pu motiver cette décision avec un véritable pamphlet anti-sacem, particulièrement soigné et détaillé ; avancer en premier lieu des raisons morales, et non pratiques, oui certes… Mais je ne souhaite absolument pas jouer la carte du héros démissionnaire qui vante son choix, et l’élève au rang d’exemple à suivre… Non, le choix de gestion d’une œuvre est l’affaire de chacun. Je n’ai jamais été choqué par le fait qu’on veuille être rémunéré en tant qu’auteur-compositeur et qu’on fasse pour cela appel à une société de gestion collective comme la Sacem. Personnellement, j’aimerais pouvoir bénéficier d’une gestion à la fois individuelle (comme avec les licences Creative commons) et collective de mes musiques. Ce n’est malheureusement pas possible dans les statuts de la Sacem, d’où mon choix de démissionner, après avoir longtemps hésité.

Il y a bien sûr énormément à dire également sur le fait que la Sacem ait largement appuyé la loi DADVSI, ainsi que la charte votée en juillet 2004, qui a entraîné plusieurs arrestations et condamnations d’internautes, rendus coupables de téléchargement et échange de fichiers illégal ; une vague de répression aveugle et disproportionnée. Je préfère simplement renvoyer au questionnaire que j’avais rempli à ce sujet, dans la partie interview du livre De la dissémination de la musique écrit par Dana Hilliot qu’on peut lire ici.

Voici, pour information, le texte du courrier que j’ai adressé à la Sacem :

Madame, Monsieur,

Je suis inscrit à la Sacem depuis septembre 2000, et j’y ai déposé environ une trentaine de titres, sans jamais percevoir de droits d’auteur. Aujourd’hui, plusieurs raisons me poussent à démissionner. En effet, les contraintes imposées par le règlement actuel de la Sacem représentent un frein à la diffusion de mes œuvres, et donc à leur promotion du même fait. Actuellement, de nombreuses opportunités s’offrent aux auteurs-compositeurs non professionnels (comme c’est mon cas) par le biais d’Internet et des licences libres, qui permettent un accès à l’œuvre musicale bien moins restrictif ; mais mon statut de sociétaire m’empêche d’en bénéficier, puisque je ne peux simultanément déposer un morceau à la Sacem et le placer sous licence libre.

Je souhaite pouvoir diffuser librement ma musique, notamment sur Internet, sans soumettre l’auditeur, l’internaute, à une pratique de consommation rendue illégale (via l’écoute en streaming ou le téléchargement, sur divers sites qui ne s’acquitteraient d’aucun forfait envers la Sacem) par le dépôt de cette musique à la Sacem. Il est bien plus intéressant pour moi, à l’heure actuelle, d’autoriser le téléchargement, la libre transmission de mes œuvres, afin d’en assurer une meilleure promotion et d’augmenter leurs chances d’être écoutées. Cela m’est impossible en restant sociétaire, je dois même demander une « autorisation gratuite de diffusion » pour proposer ma musique sur un site personnel, ce qui me semble très symbolique du carcan juridique imposé par les statuts de la Sacem.

J’ajoute qu’il est tout aussi aberrant, voire scandaleux, d’avoir à avancer des droits de reproduction mécanique (pour une demande SDRM) lorsqu’on est à la fois le producteur et l’auteur des œuvres concernées, pour finalement ne pas récupérer cette somme en totalité, puisque la Sacem prélève d’abord un pourcentage. Cela revient à payer pour diffuser sa propre musique, et dans ce cas, je ne vois aucune raison d’être adhérent, juste des inconvénients. J’ai longtemps espéré que la Sacem infléchisse sa position sur de nombreux points des statuts, et se mette enfin en adéquation avec les mutations technologiques, sociologiques, de l’époque présente. Mais c’est le contraire qui se produit, malheureusement.

Je vous présente donc par ce courrier, ma démission au titre du droit d’exécution publique et du droit de reproduction mécanique, et à titre exceptionnel et dérogatoire, sans préavis. j’ajoute que je n’ai pas l’intention de faire apports de mes droits à une autre société de gestion collective.

Veuillez agréer, Madame, Monsieur, l’expression de mes sentiments distingués.

Jullian Angel