Bonjour tout le monde !
Voici un article dans le but de, non seulement préserver le texte de la licence Ethymonics Free Music Licence (une des premières licences de musique libre, précédant la licence Creative Commons), mais aussi de vous en faire partager les raisons de sa création ! Pourquoi cette licence existe ? Pourquoi, un jour, Tony Hardie-Bick décide-t-il de faire naître une licence qui permettrait aux musiciens de publier sans copyright ? Quel besoin, quelle situation vient-elle résoudre, et l’a vue naître… ? Bref ! Que du bon, je vous souhaite une agréable lecture 😀
« […] La musique, avait selon ma (légèrement naïve) opinion, besoin de retourner à ses racines créatives. »
« I innocently made a link between the world of Free Software, which had returned engineering to its creative roots, and music, which was, in my (slightly naive) opinion, in need of returning to its creative roots also. »¹
Faire sortir la musique de là – une histoire de contrat.
Nous sommes dans les années 90. L’underground Londonien bout de créativité -foisonnant d’artistes, certains connus, d’autres non. Parmi eux, un artiste, joueur de clavier semi-professionnel. Il a un rêve : celui de décrocher un contrat auprès d’une maison de disques. D’irradier dans le monde ; de « faire sortir la musique de là »…
Et pourtant, me disait-il au travers de notre échange, l’espoir de décrocher un contrat en tant que musicien pro/semi-professionnel pouvait sembler « cool et enthousiasmant, mais en fait c’était désespérant… »
« Je vais essayer de décrire le problème que j’ai expérimenté en tant que (il y a longtemps) joueur de clavier semi-professionnel à Londres. La « scène » inclut beaucoup de personnes brillantes et créatives, d’excellents musiciens, certains connus, d’autres non. Certains d’entre eux avaient un contrat d’enregistrement qui était effectivement un projet à gros risque, déductible d’impôt, auprès d’une compagnie de disques. Quand quiconque décrochait un contrat d’enregistrement, c’était comme des animaux au zoo à l’heure du repas. J’étais l’un d’entre eux. […] Très peu pouvaient atteindre le sommet de cette haute pyramide […] »²
« Certains musiciens décrochent un contrat, et beaucoup le méritent, car ils sont exceptionnels. Mais ils ont évolué dans un contexte musical, un underground ou les sons fusionnent et émergent; leur voix s’est façonné au travers d’une multitude. Un underground méconnu dont beaucoup sont inconnus. Et cet underground « on the edge », » explique T. Hardie-Bick, « devenait désespéré, rendu confus par le désir d’être couronné de succès au sens conventionnel du terme. »
N.B. : ce qui suit est constitué en majeure partie des mots de T. H-B. lui-même. Les deux langues sont accessibles et successives. Le texte sera donc entrecoupé de citations originales.
Pression et Créativité :
1_L’impact du système à « succès » sur la créativité de l’Underground
Ainsi, le désir du succès menait à une pression considérable cette foule d’artistes ; une pression qui ne s’arrêtait pas au désespoir, mais allait jusqu’à anéantir le fun créatif musical :
« It came to haunt every successful recording session – what might start out as a friendly jam, might, with luck and hard work, turn into a gem, a wonderful piece that would charm those of us who had recorded it, and sometimes others too. But so often then, the fun would evaporate, and months of playing the music to producers, djs, maybe even getting record contracts talked about. It was actually, 99% nonsense, whereas the music was clearly a real thing. »
« Ça en est arrivé au point de hanter toute session d’enregistrement – ce qui pouvait commencer comme un jam amical, pourrait, avec de la chance et du travail dur, devenir une gemme, une pièce merveilleuse qui charmerait ceux d’entre nous l’ayant enregistrée, et quelquefois les autres aussi. Mais, si souvent alors, le fun s’évaporait en mois passés à consacrer de la musique à des producteurs, des djs, peut-être arriver à un contrat d’enregistrement dont je parlais. C’était, alors, 99 % de non-sens, tandis que la musique elle, existait pour de bon. »
Il observait donc une dualité entre l’innocence et la détermination de l’artiste, minée par ce qui suivait l’évènement créatif, qui typiquement pouvait se résumer en « la tentative infructueuse de « faire sortir la musique de là » (« get the music out there »).
Ainsi c’est la créativité même de l’artiste qui en était affectée ! Pour peu que la musique reste « cantonnée » au lieu physique du concert, du jam, alors peu à peu sa détermination, son enthousiasme s’en trouvaient affaiblis…
« I began to realise this was completely wrong, completely unartistic. Great musicians find their way through the business, because the work of art is naturally a product of some kind. But experiments, the great mass of work that goes on in a city like London, is not naturally a product, and yet the work of the artist is of great *value*. »
« Je commençai à réaliser que cela était complètement mauvais, complètement inartistique. De grands musiciens trouvent leur voie au travers du business, car le travail de l’art est naturellement une certaine sorte de produit. Mais les expérimentations, la grande masse de travail qu’il y a dans une ville comme Londres, n’est pas par nature un produit, alors même que le travail de l’artiste est d’une grande valeur »
Au temps de la FML, Tony cherchait donc une solution. Ces « artistes en marge » dont il faisait partie étaient devenus trop désespérés… trop confus par le désir de réussir, dans le sens conventionnel du terme. Pourtant l’art Underground est d’une grande valeur dans la création artistique, et musicale ! C’est un terreau fertile en idées, un engrais artistique, une trame de fond créative. Ce que nous explique joliment Tony :
2_Le rôle primordial du contexte/de l’Underground dans la création musicale
« I must say that I believe that some of the greatest music ever made, has been so-called popular music, whether that be of the BGs or Daft Punk, Amy Winehouse… whoever. The point is that beneath all those great names, behind all their great music, is a turbulent mass of brilliant, collective, creativity, which occurs in cities like London, Berlin, and at various times in New York, Detroit… »
« However, underneath all that, are roots, where sounds merge and emerge, form and morph into new creatures, new musics. If you read the biography of any of the great musicians, you will see how much context went into the shaping of their voices, then to combine with genius of an unusual kind. But this context, that is where a lot of music comes from. The unknown, the largely unheard, those who sing and play and discover in the darkness, creating light.
Some are known. Many are unkown. »
« Je dois dire que je crois que certaines des plus grandes musiques jamais faites, ont soi-disant été appelées musiques « populaires », qu’il s’agisse de Bgs ou Daft Punk, Amy Winehouse… n’importe. L’essentiel est que au-dessous de tous ces grands noms, derrière toute leur grande musique, existe une masse de turbulente, brillante, collective créativité, qui se produit dans des cités comme Londres, Berlin, et à de nombreuses fois à New York, Detroit… »
« Tout ceci, sont des racines, d’où les sons fusionnent et émergent, se forment et se transforment en de nouvelles créatures, de nouvelles musiques. Si vous lisez la biographie de n’importe quel grand musicien, vous verrez combien le contexte a façonné leur voix, ensuite combinée avec un génie d’une sorte nouvelle. Mais ce contexte, c’est de là que beaucoup de musiques viennent. L’inconnu, l’inentendu, ceux qui chantent et jouent et font leurs découvertes dans l’obscurité, créant de la lumière.
Certains sont connus. Beaucoup sont inconnus. »
Voilà, cet underground fertile et méconnu, déchiré par la question de la valeur que la production commerciale donne à l’œuvre… or, au cœur du concept des Logiciels Libre, l’on trouve précisément une idée de valeur autre que monétaire.
Une valeur non monétaire :
1_La « rencontre » entre THB et Linux – le lien entre Libre, hacking et créativité
« Around 2000 I had just got into Linux, and really « got religious » about it. Being an engineer, I had become disillusioned with the complete lack of access to the workings of operating systems and computers, which contrasts greatly with the hacking mentality prevalent in the UK in the 1980s, and which was also a key aspect of the work of Steve Wozniak when he started Apple with Steve Jobs. This is the heart of creativity. I innocently made a link between the world of Free Software, which had returned engineering to its creative roots, and music, which was, in my (slightly naive) opinion, in need of returning to its creative roots also. »
« Aux alentours des années 2000, j’avais tout juste découvert Linux, et en étais devenu un réel « adepte ». En tant qu’ingénieur, j’avais été désillusionné par le manque total d’accès aux fonctionnements des O.S. et des ordinateurs, qui contrastait complètement avec la mentalité de bidouille/hacking prévalente au Royaume-Uni dans les années 80, laquelle avait été aussi un aspect-clé du travail de Steve Wozniak quand il a lancé Apple avec Steve Jobs. Cette mentalité est le cœur de la créativité.
J’ai innocemment fait un lien entre le monde du Logiciel Libre, qui avait fait retrouver aux Sciences de l’Ingénieur leurs racines créatives, et la musique, qui avait, selon ma (légèrement naïve) opinion, tout autant besoin de retourner à ses racines créatives. »
« I would say that Ram had identified the idea of licensing music analagously to Free Software before I had done (maybe by a few months or longer). And he articulated the philosophy more clearly, and I think his web pages were present before I put the FML online. I think the FML is kindof a homage to the GPL, and an attempt to get as close as possible to that framework, and achieve a specific effect on the attitude of musician and audience. I came up with the idea – and the License – independently, but once I started to look online, I discovered that others were thinking along similar lines, although Ram was probably the first one to clearly articulate the idea as applied to music. I think he should get credit for that. »
« Je dirais que Sam Samadrula avait identifié l’idée d’attribuer une licence à la musique -analogiquement aux Logiciels Libres- avant que je ne l’aie fait (peut-être quelques mois auparavant ou un peu plus…). Et il a su en articuler la philosophie plus clairement, et je pense que ses pages web étaient présentes avant que je ne mette la FML en ligne.
Je pense que la FML est une forme d’hommage à la GPL, et une tentative de s’approcher le plus possible de cette structure, et parvenir à un certain effet sur l’attitude du musicien et de l’audience. J’ai proposé cette idée – et la Licence – indépendamment de Ram, mais une fois que j’ai cherché en ligne, j’ai découvert que d’autres étaient en train de penser des idées semblables, bien que Ram ait probablement été le premier à articuler clairement ces concepts articulés à la musique.
Je pense qu’il devrait avoir de la reconnaissance pour cela. »
Fondations :
1_La FML et la GPL
En ce qui concerne les fondations légales de la FML, Tony Hardie-Bick nous apprend qu’il a consisté principalement en un remaniement de la GPL :
« It was basically a reworking of the GPL, which I think might be, technically, illegal, since its copyright belongs to the FSF. I have yet to get any complaint from Richard Stallman (or any word at all)! I cannot remember clearly, but I may have sent an email asking if they mind, but certainly got no reply. »
« C’était basiquement un remaniement de la GPL [ndt : Global Public License], ce qui pourrait être, techniquement, illégal, dans la mesure où son copyright appartient à la FSF [ndt : Free Software Foundation]. Je n’ai pas eu de plainte de Richard Stallman (pas le moindre mot en fait) ! Je n’arrive pas à me souvenir clairement mais il me semble avoir envoyé un email demandant si c’était un problème, mais n’ai certainement pas eu de réponse. »
Oui, la GPL. Pourtant à l’époque existait déjà la Free Arts License, mais elle ne convenait pas, pour des raisons propres aux œuvres musicales :
« There was some specific problem with the Free Arts License, which otherwise I would have used gladly – its opening paragraph is extremely inspirational.
There are issues that crop up in music that are different. It’s tough to recall exactly, but iirc it was something to do with derivative works being considered as separate works, and therefore not subject to the original license. I wanted particularly to ensure that the artist (ie myself) would not be in a position to change his/her mind about the license terms some years down the line, and sell/market their « new » work simply by making a derivative work, subject to arbitrary terms of their liking. »
« Il y avait quelques problèmes spécifiques avec la Free Arts License³, autrement je l’aurais utilisé avec bonheur -son paragraphe d’introduction est extrêmement inspirant.
Des questions différentes se posent avec la musique. M’en souvenir avec exactitude est difficile, mais si je m’en rappelle bien, ça avait un rapport avec les œuvres dérivées, considérées comme des œuvres distinctes et donc non sujettes à la licence originelle. Or je voulais très particulièrement garantir que l’artiste (i.e. moi-même) ne serait pas en position de changer son avis à propos des termes de licence quelques années plus tard, et vendre/commercialiser sa « nouvelle » œuvre simplement en en faisant une œuvre dérivée, sujette aux termes arbitraires de ses préférences. »
« My concern is that musicians are only human, and if offered money, will go back on their original philosophical conviction. Using myself as a model, I often saw how one’s attitude towards a piece of music could change, as soon as « someone might be interested in doing something with it ». I wanted to declare an intention, and be in no position to go back on it, and see what the creative result would be. »
« Ma préoccupation est que les musiciens sont humains, et quand on leur offre de l’argent, vont revenir sur leurs convictions philosophiques originelles. En me prenant comme modèle, j’ai souvent vu comment l’attitude envers une musique pouvait changer, dès lors que « quelqu’un pourrait être intéressé à en faire quelque chose ». Je voulais déclarer une intention et ne pas être en position de pouvoir revenir en arrière et voir quel en serait le résultat créatif. »
Des années plus tard, les subtilités légales apparaissent comme plus complexes que ce que Tony avait imaginé. Je lui demandais combien ils avaient été à travailler sur cette licence, il me répond qu’il était seul. Qu’obtenir une équipe d’avocats pour travailler dessus aurait été presque impossible, et aurait coûté une fortune -que les personnes ayant créé la LAL avaient des conseils juridiques et qu’elles indiquaient que c’était très compliqué.
De l’autre côté, le projet Creatives Commons a l’effectif humain nécessaire pour surmonter toutes les questions légales, qui, bien entendu, varient de pays en pays…4, 5
« Il y a des différences fondamentales entre la musique et les logiciels. La FML les couvrait plutôt bien, tout en atteignant mes buts. Mais de le faire complètement, pour chaque territoire au monde, est extrêmement technique, d’un point de vue légal. »6
2_Et Internet dans tout ça ?
Tandis que nous échangions ces mails, je demandai alors à T. H-B. quel avait été, selon lui, le rôle d’Internet dans la création de sa licence :
« The Internet was not important philosophically, but it does make it, for the first time, practical to distribute sounds without cost. However, my motivation was fundamentally different. »
« Internet n’a pas été important philosophiquement, mais il a été essentiel en ce qu’il permettait, pour la première fois, de distribuer des musiques sans le moindre coût. Cependant, ma motivation était fondamentalement différente. »
Il m’expliqua alors que, « à l’époque, la possibilité de partager de la musique sur internet était toute nouvelle, et les logiciels libres ont clairement besoin du net (Linux n’a été possible que par la collaboration via internet combinée avec la GPL, qui a rendu les contributeurs désireux de partager leurs compétences). » Il ajouta qu’il pensait qu’il était « naturel de faire un lien entre les mondes de la musique et du logiciel, sur cet aspect » et qu’il avait été « surpris de ne trouver que seul Ram Samadrula pour avoir articulé cette idée en détail. »7
« Probably it is representative of a much more subtle arc of ideas; »
« people like me were just in the right place and the right frame of mind to see the obvious experiments for that moment. I think others had thought more deeply and more seriously than me; I just made the connection to Free Software, which seemed natural. »
Conclusion :
L’utilisation de la FML, l’Underground hier et aujourd’hui
« La FML n’a pas été utilisée, à ma connaissance, par quelqu’un d’autre. Quelques personnes m’ont écrite à propos de l’utilisation de certaines de mes musiques, par exemple un étudiant en cinéma qui avait besoin d’une bande-son. Je pense que l’idée n’était pas très répandue, et que la Licence était assez déroutante, en tant que concept, pour quiconque en dehors des musiques libres et autres groupes de discussion similaires. »8
« C’était vraiment un projet personnel et il m’importait peu que les autres comprennent ou partagent cette motivation. J’avais envie de faire cette expérience, et me libérer de l’interminable destruction de la créativité dans ma musique. Ce n’est pas la même chose que d’être contre la musique commerciale9 […].
Cependant, et c’est intéressant, le son, le son organisé, est quelque chose de différent, spécialement quand il est joué en live. Ceci est une conversation entièrement différente ; enfin vous voyez que la FML était seulement le premier pas de plusieurs qui vont continuer encore loin dans le futur… »10
Voilà. Pour revenir à l’underground, cette « turbulente, brillante, collective créativité », la perspective de Tony est différente aujourd’hui. L’underground est en ligne, « incroyablement accessible, via Youtube, Mixcloud, Soundcloud… » [et Dogmazic, ndt ;)]
« C’est fantastique ».
Ainsi se termine cet entretien avec Tony Hardie-Bick, qui a eu la bienveillance de raconter avec prodigalité ce pan d’histoire qu’a été la Licence Ethymonics Free Licence, utilisable sur Dogmazic 🙂
Vous trouverez la licence un peu plus bas sur cette page.
« Toutes les citations, sauf mention contraire, sont issues d’un échange de mail avec Tony H.D en mai et juin 2016. »
Merci à l’équipe de Dogmazic – Musique Libre ! et aux contributeurs de LibreOffice et Leafpad 😉
Un merci énorme également à boson2x, qui a hébergé très judicieusement une copie de la licence Ethymonics FML. À vrai dire, il en a très probablement sauvée la dernière copie…
Et puis évidemment, toute ma gratitude à Tony pour cet échange 🙂
Ladee
« I do not want to take credit except for the curiousity. »
T. Hardie-Bick.
¹ traduction : « J’ai innocemment fait un lien entre le monde du Logiciel Libre, qui avait fait retrouver aux Sciences de l’ingénieur leurs racines créatives, et la musique, qui avait, selon ma (légèrement naïve) opinion, tout autant besoin de retourner à ses racines créatives. »
² « I will try to describe the problem I had experienced many many times as a (long time ago) semi-professional keyboard player in London. The « scene » includes lots of brilliant creative people, great musicians, some known, many unknown. Some with recording contracts that were effectively tax-deductable high-risk projects for record companies. It was like a bunch of zoo animals at feeding time, when anyone got a recording contract. I was one of them. It all looked cool and fashionable and amazing, but in fact it was just desperation. Only very few make it to the top of that high pyramid […] »
³ La Free Arts License = LAL = Licence Art Libre, laquelle a été créé à la suite des meetings « Copyleft Attitude » à Paris en 2000.
4 « Years later, it became clear that these effects are legally more complex than I had imagined (I am not legally trained, although have worked for many years as an IP consultant). Creative Commons had the legal muscle to work out many if not all of these details, which indeed vary from country to country. »
« Des années plus tard, il est apparu clair que les implications légales sont bien plus complexes que ce que j’aurais imaginé (je ne suis pas formé légalement, bien que j’aie travaillé plusieurs années comme consultant IP). Le projet Creative Commons avait la force légale de prendre en compte beaucoup si ce n’est pas tous ces détails, qui bien entendu, varient de pays en pays. »
5 « I created the FML myself. Getting a team of lawyers to agree on such a thing would be nearly impossible, and would have cost a fortune – the guys who did the FAL had legal advice, and hinted that it was very difficult. The Creative Commons was a collosal project. I was contacted by them around the time they were starting, but it seemed like they knew what they were doing, as indeed has turned out to be the case. »
« J’ai créé la FML moi-même. Obtenir une équipe d’avocat qui auraient été d’accord pour travailler sur une question pareille aurait été pratiquement impossible, et aurait coûté une fortune. Les Creative Commons sont un projet colossal. J’ai été contacté par eux lorsqu’ils débutaient, mais il semble bien qu’ils savaient ce qu’ils faisaient, ce qui bien entendu est apparu comme étant le cas. »
6 « There are some fundamental differences between music and software. The FML covered these reasonably closely, while meeting my aims. But to do it fully, for every territory in the world, is extremely technical, from a legal point of view. Creative Commons has this covered, and that’s why it’s very useful. »
7 « Yes, at the time, the possibility of music sharing on the Internet was fairly new, and Free Software clearly need the ‘net (Linux was only possible because of shared collaboration over the Internet, combined with the GPL which made contributors willing to share their skills). I think it’s natural to make a link between the worlds of music and software, in this way. I was surprised to find only Ram Samudrala had articulated this in great detail. »
8 « The FML was not used, to my knowledge, by anyone else. A couple of people wrote and told of use of a couple of pieces of music I had recorded, for example a film student who needed a soundtrack. I think the idea was not widely known, and the License was pretty confusing, as a concept, to anyone outside the musique-libre and similar discussion groups. »
9 « It was really a personal project, and it did not matter that much to me if others understood or shared the motivation. I wanted to perform the experiment, and free myself from the endless destruction of creativity in my music. That’s not the same as being against commercial music […] »
10 « […] my thoughts these days are much more about music itself, and performance.
Recording is no longer as important as it was, except as a process for refining one’s relationship with sound. […] sound, or organised sound, is something different [than music], especially when performed live. This is an entirely different conversation; so you can see that the FML was only the first step of many that will continue long into the future… »
ETHYMONICS FREE MUSIC LICENSE
Version 1, August 2000
Copyright (C) 2000, Ethymonics Limited
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Preamble
The licenses for most musical works are designed to take away your freedom to share the music. By contrast, this Free Music License is intended to guarantee your freedom to make copies of a piece of music, and charge for this service if you wish. Recipients of those copies have the same freedom. The word « Free » in « Free Music License » means the freedom to make copies. It does not mean that those copies cannot then be sold.
This license is designed to protect and pass on the right to make copies to whoever receives a copy. This encourages wide distribution on the artist’s behalf. You can apply this license to your own music too.
To protect the right to copy the music, it is necessary to pass on certain requirements that must be followed when the music is copied or distributed. For example, if you distribute a piece of music subject to this license, even if this is done for a fee, you must give the recipients all the rights that you have. You must show them these terms so that they know their rights.
The freedom to copy is protected by two things : (1) Copyright of the music, and (2) This license that provides legal permission to copy and distribute the music.
The precise terms and conditions for copying, distribution and performance follow.
FREE MUSIC LICENSE
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