Archives de catégorie : Chroniques d’album

Édito musical de dogmazic – décembre 2018

Bonjour et bienvenue dans cet édito mensuel de Dogmazic.net pour décembre 2018 !
Beaucoup de nouveautés sont sorties en Novembre: on vous fait ici les présentations suivies des « pépites exhumées de l’archive ».

 

Nouvelles publications sur Dogmazic.net pour novembre 2018

Voici un album de rap de trois morceaux, rapide à écouter: le flow est continu, sans hachures, pour des textes denses et rythmés placés au cœur de la musique. Bel effort d’écriture !
Les phrases sont claires et bien audibles, le temps est pris pour les dire (c’est agréable), parfois de manière un peu atone peut-être (Ego Trip).
Une mention pour « Ma Passion », qui dégage beaucoup de force et de chaleur, malgré une fin un peu trop abrupte.
En tout cas, on écoutera sans problème cette voix jeune et assez fraîche.

Un seul morceau ici, avec un texte en français, stylé R’n’B / hip-hop avec un mélange de sons électro, rock, et une sonorité caribéenne qui fleure bon la plage et la mer.
Morceau intéressant, avec une voix légèrement sous mixée qui oblige à écouter les paroles avec attention !

Dans la suite de ces autres compositions, l’auteur nous livre un morceau de douceur marqué d’inexorabilité comme si, en retrait d’un monde compliqué, des êtres amoureux, enlacés, assistaient, désarmés, à une fin de règne où naît un chaos dans une agitation informe, désordonnée.
Si vous désirez vous octroyer un moment de mélancolie ce titre vous y aidera à coup sûr.

Que sera demain ? Telle est la question ! « je te souhaite simplement d’être » Est-ce la réponse ? Un morceau créé pour la bande musicale originale d’un film. Sortie de son contexte cinématographique, on obtient une chanson agréable à entendre, typique de la musique de contestation, son texte pacifique nous change des excès de colères d’autres musiques.
Pour en savoir un peu plus sur le film : http://play.dogmazic.net/artists.php?action=show&artist=6238

Voici un titre d »électro très réussi dû à Djad… Dommage qu’il n’y ait qu’un seul titre dans cet album ; mais c’est un titre très plaisant, au début on se demande un peu où il va aller, avec sa boite à rythme minimal légèrement acidulée… Mais ensuite, le morceau se développe, pour arriver à une sorte de mixture pouvant évoquer l’électro-house avec une certaine tendance techno… Les dissonances sont au rendez-vous pour agrémenter la pièce, et, la seule chose qu’on puisse dire, c’est qu’une fois qu’elle se termine on voudrait que ça continue ! En espérant que ce « Djacom-2054 » va continuer à grandir et qu’il saura rencontrer son public !

Voici un deux-titres de rap qui s’inscrit tout à fait dans un des styles qu’a pris ce genre au XXIème siècle… Avec ses codes : les roulements de caisse claire, les arpèges de piano, les gimmicks vocaux… Vraiment du rap du XXIème siècle, de cette scène française fortement influencée par le gangsta rap à l’américaine qui l’a précédée ; on est donc en terrain connu, bien connu même et déjà un peu « historique », pas encore vraiment vintage mais déjà un travail autour d’un style balisé. Les paroles sont, de cette école, en particulier sur « Seul », crues et explicites, ce qui peut être un écueil qui pourrait repousser une bonne partie des auditeurs. À vous de voir si ça vous plaît ou non.

Un ensemble de sons électroniques dont « beyond Orion » qui nous tire de la torpeur engendrée par les quatre premiers morceaux. Le final orienté par la répétition de trois notes nous mène vers une impression de narcose ou d’apathie, malgré le tempo rapide de cette séquence qui aurait pu nous excéder sans les variations du niveau de leur amplitude.

Logan nous a gratifié d’un envoi multiple de 7 de ses albums, issus d’une période entre 2012 et 2017. Des albums élégants. À l’image de leurs pochettes. Des mélodies qui se déploient en lignes fluides baignant dans une instrumentation aux timbres doux. Qui n’empêchent pas pour certains morceaux de bouger la tête en rythme – comme Amazing de The Bean. Pour le style ? Logan nous parle d’une influence majeure de l’IDM, mais, honnêtement, on ondoie entre une palette du genre, de l’Ambient au Chillout en passant par la House. Je recommande.
Par exemple, l’album Endless nous conduit dans une galerie sonore, un peu comme une galerie de tableaux, où les œuvres seraient des morceaux musicaux que nous « regarderions » par les oreilles. Ces mélodies constituées le plus souvent de phases répétitives, mêlent des sons « naturels » et des éléments synthétiques de grandes qualités en une belle concordance, à l’exemple du titre Endless05 que j’ai préféré lors de cette visite.

 

Les pépites exhumées de l’archive

Un album musical, sans paroles, qui se prête bien à l’imaginaire enfantin, à l’univers du conte médiéval, de la ruralité, du monde tel qu’il devrait être,…
Des passages qui-font-peur, d’autres passages épiques, et d’autres qui sont de belles beautés rassurantes, bref, un spectre émotionnel riche permettant une écoute sans ennui.
Y’a un côté Miyasaki également de temps à autres, sans que je n’arrive exactement à savoir d’où il provient.
De belles variations musicales, avec de magnifiques orchestrations, proche d’une production de musique de film, ça me fait également penser à des ressemblances avec des sonorités déjà entendues dans des contes/histoires/films anglais de l’époque industrielle.
Bien mixée, bien produit, c’est une belle démo qui mériterait d’être enregistrée avec des instruments réels !

olinuxx/trebmuh

Une suite de chansons typiques de la variété au sens noble. 2007-2009 : une plongée dans un univers inhabituel des tendances radio-phoniques actuelles. Le rythme pur rock en retour de « Un p’tit rock and roll » en est un des symboles. La qualité sonore parfaite de cet album, où j’apprécie particulièrement le titre « Derrière l’ombre », nous offre une écoute pour la totalité des titres qui ne lasse pas. Pour vous changer de la grosse basse et du gros boum-boum surcadencés, jetez-y une oreille : vous y mettrez les deux !

ardoisebleue

Voilà un album intéressant qui se veut « horror punk », à ranger du coté des Cramps plus ou moins en plus speedé. Kelelawar Malam l’a publié sur le netlabel Yes/No Wave, qui est un sacré vivier de talents, particulièrement du coté du punk et du punk rock, basé en Indonésie. Suite à la publication de cet album en 2009, Kelelawar Malam a attiré l’attention, particulièrement celle de l’édition indonésienne du magazine Rolling Stone, et sur les années suivantes ils ont fait un petit tour du coté des contrats, des maisons de disques… Mais finalement le groupe a fini par retourner du coté du monde des netlabels, où il demeure une indéniable référence tout de même. Si vous aimez les compo solides, les voix d’outre-tombe et les guitares aussi saturées qu’affûtées, cet album introductif est sans aucun doute à parcourir… Et qui sait, peut-être que vous voudrez creuser un peu plus la discographie de ce groupe qui est, artistiquement, on peut le dire ‘un cran au dessus’ et pas seulement dans leur niche stylistique !

shangril

 

Outro

Voilà, nous espérons que cet éditorial vous aura plu. Nous, nous avons bien aimé écouter vos dernières publications en tout cas, et nous vous retrouverons avec plaisir pour l’édito du mois prochain… ou plutôt de l’année prochaine ! Excellentes fêtes à tous, nous vous souhaitons de superbes feux d’artifices musicaux et beaucoup de bonheur. Comme le reste du temps, d’ailleurs ;)

Ont contribué à la rédaction de cet éditorial du mois de décembre 2018 : Shangril, Ladee, ardoisebleue, olinuxx-trebmuh

Il est issu d’un travail collaboratif fait par ceux et celles qui s’impliquent dans la vie du projet. Si vous souhaitez contribuer à un prochain édito, voici le fil de forum consacré au prochain épisode de ce travail commun, rendez vous sur le fil de forum de l’édito du mois.

Cet éditorial est librement redistribuable selon les termes de http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0 et vous êtes fortement et librement invités et encouragés à redistribuer cet article ! Si vous le faites, mettez nous le lien où vous l’avez redistribué en commentaire de cet article, ça nous fera plaisir.

 

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Édito musical de dogmazic – novembre 2018

Bonjour et bienvenue dans cet édito mensuel de Dogmazic.net pour novembre 2018 !

 

Nouvelles publications sur Dogmazic.net pour octobre 2018

Un son électro rappelant les bandes musicales des jeux vidéos des années 1980/90 avec un rythme moins mécanique que le premier album.
LUCA : au début, un retour prononcé vers la vielle et la musique scandée d’antan, mais celle-ci électronisée (ou électrocutée… ?); tr*#*&hr#* : retiendra plus particulièrement l’attention il est peut-être l’aboutissement de cet album, il est plus proche de nous « conter » une histoire…

Du reggae ! Une production inattendue du compositeur de l’album Blyphtre a Pintocle, qui était déjà dans le premier édito. Du reggae instrumental, très tranquille, et qui se rapproche du dub mais avec les touches bruitistes habituelles de l’auteur. Cette fois-ci les lignes mélodiques sont au premier plan, et les effets sonores viennent comme des échos de petites machines étranges qui bougent leurs rouages tranquillement. Il y a de la place pour le mouvement dans cet album, un mouvement léger, peut-être un peu abstrait ou mécanique, je pense notamment au morceau 02 dub4p 2 remisk qui pourrait tout à fait servir de support pour une performance de danse contemporaine: les gestes tantôt se lancent dans l’espace, tantôt se coupent dans leur élan. Il y a des échos de boîte à musique, voire de ballerine mécanique, dans ce son ! Ou plutôt de ballerine en fin de soirée enfoncée dans le canap’ dans un coin d’une pièce enfumée, pour certains morceaux, comme 04 dub4p 4 remisk.

Voilà une publication qui nous pousse à nous interroger sur la notion même de « qu’est-ce que la musique »… Car, non, ce n’est pas de l’électro bruitiste, ni de la musique savante contemporaine et pas même du harsh-noise mais, bel et bien, une conversation parlée, qui semble être issue d’une émission de webradio, un dialogue qui tourne autour du thème du démarchage téléphonique.

Sur trois accords « Discolight » lance le rythme, à mi-parcours du titre un mélange -gitanique- nous rappelle que tout style musical est -osmosable-… Une transition par la pure techno « Technopat » et le dance « Take me hight » et nous passons à la note de calme commencée par la sensualité électronique de « Sensual mix » et nuancée en « Bluesy romance ». « Too much temptentions » nous recentre dans la valeur électronique-sérielle de l’album et nous prépare à atteindre la zone de sérénité « Sweet li » qui clos la pause avant un semblant de fuite à cheval par la cavalcade de « Dance Wave » et le parcours dans de grands espaces « Psy trance ». Étonnamment à l’époque où parait-il ce n’est plus d’actualité, la touche finale est un titre envoûtant et fabuleusement slow « Yin Yang » pour terminer un album captivant.

Un seul morceau dans cet album, morceau de hip-hop qui démarre sans parole pendant les 45 premières secondes, à tel point qu’au début j’ai cru que c’était un backtrack ! Ritournelle sonore sympathique, paroles en anglais, effets de pompage propre au musique HH/électro moderne, couple basse/rythme bien en place qui assoit le morceau, nappes de synthé qui viennent colorer le tout, tous les ingrédients du genre sont dans ce morceau. Ça n’est pas mon style habituel de musique et je n’ai pas cherché à écouter les paroles pour en saisir le texte, tout ce que je peux donc en dire est « ça passe pas mal ».

Trois cuivres, ils discutent et se disputent dans cette série de conciliabules qui nous apporte une salve de petits plaisirs guillerets. La succession des notes longues et coups de langues nous tiennent en alerte tout au long de cet album dont les titres donnent bien le contenu de ces conversations. A noter le bref hommage à Grieg pour l’insertion des quelques notes du « château du roi de la montagne » dans -allerRetour-. Le morceau final exprime bien la suite de moments de torpeur et d’agitation rythmant le long d’une journée.

Vive la suite !! Un départ digne de Webern suivi d’une soutenance ambitieuse approfondie, au loin quelques battements et on y arrive. Les différences de sonorités peuvent nous interpeller, mais le son est là. On navigue le long des vagues de doigts qui nous jette dans un mélange sauvage de glissements jusqu’à l’aboutissement et le retour à la tonalité. Oui, franchement, vivement la suite…

Là… y’a du métal dans les câbles ! De la descente dans les entrailles… Du sombre, de l’inquiétant… Des mélodies prenant la tête et interrompues par d’autres toutes aussi indéfectibles.

Toute une série d’albums republiés, une œuvre éclectique où se côtoient des styles électro et hard-rock en passant par des blues troublants.

Parmi cet envoi en nombre, j’ai choisi d’écouter BAE. Un électro à prédominance paisible, quelques chocs acoustiques dans « Incredible You » ou en fin de « Next Time ». Les enchaînements sériels sont heureusement dérangés dans leur continuité par des silences ou des interventions d’autres sons par petites touches plus ou moins vigoureuses. En piochant par-ci par-là dans les autres albums, j’ai entendu des titres de même facture, peut-être une constance chez cet artiste ?

 

 

Les pépites exhumées de l’archive

Une ambiance invraisemblable ! Si vous appréciez l’enchevêtrement blues/jazz/électro venez écouter ici.
Avant un titre final magique, Outro exprime un exercice de placement spatial des percussions attrayant ; ET le dernier titre de l’album : Nelly. Ce morceau nous engloutit dans une atmosphère nocturne pour deviner un paysage sans autres sons que cette musique, entièrement différentes des trois précédentes. On finit l’écoute dans un état indistinct…

ardoisebleue

The Nightchild est un groupe de goth-rock orienté cold-wave ou new-wave originaire d’Ukraine. Je sais que dit comme ça ça peut paraître un groupe anodin… Mais en fait, The Nightchild est une formation au talent musical dévastateur, avec des compositions d’une efficacité incroyable, aux mélodies inoubliables dès la première écoute, avec des clavier tournoyants, une basse surpuissante, une boite à rythme martelant sans relâche sur des motifs rock mid-tempo, une voix de vampire incroyablement maîtrisée, et une guitare parfaite, saturée, pour donner de la texture harmonique aux morceaux. Ils existent depuis 2003 ; on ne peut pas dire qu’ils ont abandonnés leurs fans à eux-même. Cet album date de 2011 mais depuis plusieurs autres opus sont sortis, toujours sous licence ouverte, mais je recommande particulièrement ce Another Shadow à cause du titre en forme d’apothéose qui clôture l’album, « Closer », qui est sans doute de toutes leurs composition celle qui a eu le plus d’impact chez moi, c’est vraiment une chanson monumentale -et pourtant, The Nighchild maintient toujours la moyenne très haut, sans jamais de titre faiblards, même juste un peu. Je recommande sans restriction.

shangril

Alors celui-là, c’est un des Graal ultimes dans mes favoris sur Dogmazic, et même toutes écoutes confondues. Des paroles drôles, des jeux de mots partout, et même une vraie réflexion sur le monde actuel sans tomber dans la facilité du « c’est nul, c’est tous des cons », des rimes et des rythmes qui pulvérisent la non-créativité musicale de la production industrielle et de celles et ceux qui la copie, bref, une perle pour moi ! Ajouter à ça un mélange savamment dosé de styles musicaux et d’énergies contagieuses comprenant en vrac des influences provenant du funk, de la chanson française, du beat-box, du rock voire du métal, du latino, du 8-bits (chiptune), des touches de musique zappa-esque, du groove,… bref, un trésor partagé pour la magie des capacités des humains à produire du beau, du bien, et du vrai, et une belle claque en perspective si vous ne connaissiez pas encore !

Un autre plusse qui fait vibrer la corde libre en moi, est que cet album a été entièrement réalisé et fabriqué avec du logiciel libre, l’enregistrement, le mixage, et même le mastering et la pochette ! Énorme bravo pour cela ! Comme quoi, c’est possible !

Du côté anecdotique pour celles et ceux qui aiment cela, c’est que le musicien à l’origine de cet album a été, fut un temps, l’un des membres de Sebkha-Chott, groupe bien connu de la « scène libre » française.

Vous pouvez en savoir davantage sur le bonhomme et le projet sur le site officiel et même acheter des versions CD et/ou faire des dons (parce que les artistes sont comme les autres humains et ne vivent pas seulement d’amour et d’eau fraîche !) sur cette page.

olinuxx/trebmuh

 

 

Outro

Ont contribué à la rédaction de cet éditorial du mois de novembre 2018 : Ladee, Shangril, ardoisebleue, et olinuxx/trebmuh.

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Édito musical de dogmazic – octobre 2018

Bonjour et bienvenue dans ce premier édito mensuel de Dogmazic.net, pour le mois d’octobre 2018 !

Nous ne savons pas encore si c’est une bonne idée ou pas, si nous continuerons ou pas, et si les fusées spatiales ça donne la nausée ou pas, mais voici le premier éditorial du type, un genre de test quoi, et sa continuation dépendra probablement de si ça nous amuse de continuer de le faire, des réactions, des commentaires, des participations à l’écriture… L’idée générale est de pouvoir faire une revue des nouveautés déposées dans l’archive chaque mois, avec également quelques descriptions de la part de membres, de certains albums de l’archive qu’ils apprécient particulièrement. Histoire de dynamiser un peu la communauté.

Allez zou, assez de blabla, commençons tout de suite avec la Musique, parce qu’on est toutes et tous là pour ça à la base, et plus particulièrement les nouveaux albums récemment publiés sur l’archive musicale Dogmazic.net ! C’est parti !

 

 

Nouvelles publications sur Dogmazic.net pour septembre 2018

Et hop ! Un son bien enlevé, un placement spatial qui nous fait bien ressentir agréablement le toucher des instruments, nous avons même les pouces des pieds qui battent à l’écoute de « Allons voir ». Il y a, dans la moitié finale, de la « polka du père Frédéric » un genre de déstabilisation peut-être due au sous-titre kubi..polka.

Et voilà ici Grande Ourse, avec un LP au zapping forcené ! Ne vous étonnez pas si le style – et le tempo – varie drastiquement d’une mesure à l’autre ! Un album qu’on pourrait presque – n’étant le zappage de style quasi épileptique – ranger du coté du trip-hop à tendance énervée. Notez que l’album comporte 5 pistes seulement, mais de plus d’une vingtaine de minutes chacune.

Un album d’électro expérimental bruitiste aux noms de pistes abracadabrants (ils rappellent le poème La chasse au Snark de Lewis Caroll !), essentiellement rythmique, de dix pistes qui se bâtissent sur des micro-variations de timbre et des ajouts sonores progressifs. On peut facilement imaginer en écoutant les trottinements d’animaux bizarres… attention, dans certains morceaux (par exemple L’Insturgole d’Epifrate) les aigus sont à la limite du strident.

Un album du même artiste et de la même année (2016) et qui cette fois-ci s’articule autour de lentes explorations bruitistes et même inharmoniques autour d’une viole à roue (c’est l’instrument que suggère le titre !). Les rythmes y sont tantôt dilués au bord de l’absence, tantôt sourds et obstinés à la manière d’une rave party, ou constituent la trame comme dans Violaroue Soul.

Cette fois-ci, changement complet de style avec un album jazzy où un clavier, un violon et une contrebasse nous immergent dans cette ambiance de fond de bar, à causer de choses sans importance, où, assourdissant nos voix,nous chuchotons des mots qui se confondent dans cette musique qui nous enveloppe… « Alice in wonderland » pourrait nous sortir de la torpeur, mais « high modes » nous replonge dans cette langueur qui nous fera finir la soirée dans la sérénité.

 

 

Les pépites exhumées de l’archive

Un album de 2011. Un des premiers albums enregistrés avec des outils GNU/linux où je me suis dit « whaou, il déchire lui ! ». Alors le côté « enregistré avec des outils GNU/linux », vous vous doutez (pour celles et ceux qui me connaissent) que c’est un point en plusse pour moi, mais ici je vais surtout parler du fait que j’y ai trouvé également une belle originalité musicale dans cet album. Alors OK, les batteries sont un peu légères (dans le sens où elles sonnent un peu boîtes à rythme, pas très vivantes), mais ça ne m’a pas gêné beaucoup et je ne sais pas diable pourquoi ! Étant batteur/percussionniste (et prof de musique en associatif pendant 10 ans), j’ai d’habitude tendance à jeter à la poubelle vite fait quand c’est pas un vrai musicien. Mais là, voilà, je n’ai foutrement aucune idée du pourquoi ça ne me gène pas plusse que ça, et pourquoi ça me met même un petit sourire en coin quand je cale mon oreille sur la partie batterie de ces morceaux. Probablement que le fait qu’il se passe des tas de trucs à la guitare happe mon attention et m’empêche de sortir de cet espèce de monde musical perché entre du Vaï/Satriani et un genre de monde parallèle de manga asiat’ revu par un esprit européen. J’en sais rien en fait. J’essaie de me l’expliquer tout en écrivant ces quelques lignes de revue, mais je ne suis qu’à moitié convaincu de mon explication. Et même probablement moins qu’une moitié. Et puis en fait, je m’en s’coue un peu les sourcils du pourquoi du comment car, pour de vrai, j’aime bien, et à chaque fois que je l’écoute cet album, je ne déchante pas. Alors sus aux explications psychologisantes, le ressenti y’a que ça de vrai ! Bonne écoute à vous et mes amitiés à vos cultures musicales.

trebmuh (aka olinuxx)

Ah ben moi si on me demande, juste comme ça, de sortir un album direct depuis Dogmazic qui pourrait plaire à tout le monde, et même à votre grand-mère, je sors direct Icon Girl Pistols, un très très bon groupe japonais -et, ils chantent en japonais, mais je vous jure que -étrangement- ça se remarque absolument pas, et ça sonne terriblement anglo-saxon… Les tests en aveugle me l’ayant prouvés-. Depuis leurs débuts dans la scène libre, et on peut les remercier d’avoir « libéré » tant et tant de belles chansons… Depuis, oui, ils s’en sont allés vers d’autres cieux plus orientés « business », mais il nous reste ces excellentes compositions en demi teinte, illustrant à la perfection le « mood » qui fut, à une époque déjà lointaine, la fin de la décennie 00, et c’est un plaisir réel à écouter.

Shangril

Des rythmes, des envolées, une symbiose entre les douceurs des cordes et l’âpreté de la batterie. Gros écouteur de rock symphonique je trouve ici des sons qui m’enchantent. Ricochet nous propulse dans les strates aériennes… « Monsoon » nous y fait planer avant de redescendre avec « the big jump ». Tentez ce son entre vos deux oreilles !

ardoisebleue

 

 

Outro

Ont contribué à la rédaction de cet éditorial du mois d’octobre 2018 : Shangril, Ladee, trebmuh/olinuxx, et ardoisebleue.

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http://forum.musique-libre.org/discussion/7932/projet-dedito-mensuel-pour-novembre-2018

Cet éditorial est librement redistribuable selon les termes de http://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0 et vous êtes fortement et librement invités et encouragés à redistribuer cet article ! Si vous le fait, mettrez nous le lien où vous l’avez redistribuez en commentaire de cet article, ça nous fera plaisir.

On se revoit aux environs du 10 novembre avec les nouveaux albums publiés courant octobre ; et pour commencer celui de Bololipsum qui vient tout juste d’arriver.

La bise à vous et à vos oreilles, et au mois prochain !

 

 

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Chronique – Old Songs

CC by-nc-nd 2.0

Plus d’un mois sans chronique, je sais c’est impardonnable, mais que voulez-vous la vie prend parfois le dessus… Pour reprendre je vous propose encore une bonne dose de favoritisme, puisque nous allons parler aujourd’hui de l’Album Old Songs de Still Living Creature. Si je parle de favoritisme c’est bien car Shangri-L (l’auteur-compositeur derrière SLC) est l’un des bénévoles de Musique Libre ! les plus actifs. Pour autant cette chronique n’est pas immérité au vue de la qualité des compos de cet album.

Old Songs est le premier album de Still Living Creature, sortie initialement en 2007. C’est un album d’électro pêchu composé de 12 titres.

On commence avec « Midnight Adventures » et immédiatement les bases sont posées : une rythmique bien en place, un développement efficace, les sons rappellent les années 90, bref ça sent la pop music à fond !

« Abstinence » à une intro un peu moins accessible, pourtant assez vite là encore le morceau décolle et devient vraiment dansant. Le feeling général m’a rappeler certaines instrus présentes chez Jamiroquai.

Sur « Argentina », on est plus proche d’un morceau issue d’une ost de jeux vidéo. On se rapproche des années 80, notamment à cause de la ligne de basse.

« Clouds Of Rebellion » est l’un de mes favoris, le tempo est relevé, le clavier est classique mais ultra efficace. C’est un morceau qui aurait tout à fait pu se retrouver dans la bo d’un Hotline Miami. Il préfigure le son 80’s qui reviendra à la mode dés 2008-2009.

« Too Stoned » est le titre groovy par excellence, le groove s’installe jusqu’à l’arrivé d’un synthé à la ligne hallucinée (à 1,35) ajoutant ce qu’il faut de flottement pour  que l’on soit nous-même too stoned, et le morceau continue et en rajoute pour notre plus grand plaisir. Quatre minutes de bonne vibes !

« The Virus Vault » est un morceau plus cérébral en témoigne sa ligne de percu pleine de contre-temps. Il s’en dégage un fort coté cyberpunk, mélancolique, avec des synthés plaintif et fantomatiques. Moins accessible mais très bon.

Dés les premières secondes de « The Fifth » on est repartie du coté groove, mais le tempo lent et la présence de synthés assez lourd donnent un rendu moins fun et plus descriptif. Là aussi j’ai pensé à une ost de jeux vidéo, celle Street Of Rage pour être exact.

Même chose pour « The Bright Eye Of A Cola Can », grâce auquel on traîne dans les rues, circulant comme des zombies entre les réverbères qui grésillent, les junkies, les prostitués et les chiens errants…

Si « Synchrotron » a une intro qu’on peut qualifier d’étrange, le reste du morceau l’est plus encore. C’est un improbable amalgame de bips systèmes, de claviers sautillants et de guitares rocks.  C’est un morceau qui constitue un genre de melting pot pop, qui passé son coté un peu répétitif fait revenir efficacement le fun dans l’album.

Le fun n’est que de courte durée puisqu’avec « Risky Business » on revient à un morceau plus contemplatif et descriptif. Si la distorsion qui ouvre le titre ne vous fait pas fuir, vous y découvrirez quelques claviers bon enfants, relativisant un peu la lourdeur générale.

« No Tobacco » commence hyper bien, mais c’est pour moi le morceau le moins  aboutie de l’album. Je m’explique :  les éléments semblent se combattre les uns les autres. La basse funky et la rythmique sautillante s’opposent à divers synthés plombants l’ambiance, ceci jusqu’à l’arriver d’une nouvelle ligne plus joyeuse, finissant elle-même enfouie sous une tonne de sons. Si l’amalgame de « Synchrotron » marche indéniablement, celui-ci a un peu trop tendance à finir en soupe. A vous de voir si elle est à votre goût.

On finit sur « New Playground », presque une fable enfantine, il n’y manque qu’une chanteuse à la voix éthérée pour être totalement bankable. Le titre est agréable, pas compliquer, et sympathique. Un peu court mais il termine plutôt bien l’album à mon sens.

Arrivé à la fin de ses douze titres, je ne peux que trouver cet album excellent. Il est a noté que c’est sans doute l’album le plus accessible de la discographie de Still Living Creature. Coté composition, c’est assez systématique, par exemple les fade out en guise de fins,  mais l’originalité à ce niveau n’était clairement pas l’objectif. Pour moi c’est aussi un album assez précurseur, autant qu’une assez bonne synthèse des années 80-90. Le  son globale pourrait mériter un remastering voire un remixage complet, ce Old Songs serait ainsi totalement aux hauteurs des prods actuels.

Cream Road Record

Lien Dogmazic

Chronique – I


CC by-nc-sa 4,0

Nouvellement arrivé sur l’archive I, le premier album des normands de Sons Of Apache, nous présente un trio de rock stoner majoritairement instrumental.

On commence avec « Haze Or Grass », très bon titre qui dépeint un son bien rodé, qu’on pourrait qualifier de déjà entendu, mais qui, pour ma part, m’a convaincu dès la premier minute d’être devant un excellent groupe. Une impression confirmée sur le très bon « Mammoth », titre mid-tempo bien construit, comportant de très bon riffs. Ainsi qu’une incursion vocal, assez heu… brut.
« Symphonia Of The Continuum » est quant à lui pourvut de bon solos de gratte et d’un pont contemplatif simple et sans fioritures.
S’en suit « Buried Alive », dont l’intro fait bien le taff à faire monter la sauce. La basse est à l’honneur sur ce morceau, se permettant même quelques harmonies très « borderlines » avec la guitare. Et si le titre est finalement assez lent, l’envolée épique à la fin nous permet de tout pardonner.
Voici venir « Karma », mon morceau préféré, ultra groovy, ultra trippant, ultra répétitif et hypnotique, et pourtant tant de bon riffs enchaînés, le pont avec du chant rappé qui va bien, des petites pointes funk à droite à gauche, un super solo. Bref que du bonheur pour les oreilles. Ce qui nous amène au dernier titre : « Amnesty For The Green Sun », balade rock faisant la part belle aux solos et à un travaille sur l’ambiance un peu plus prononcé que sur les autres morceaux.

Un peu plus de 35 minutes de musique pour ce premier EP, et de réels qualités chez Sons Of Apache se dévoilent. Il y a cependant de la place pour de l’amélioration, dans certains placement de la gratte, mais surtout dans la production. En effet la batterie est en retrait, la guitare trop en avant (surtout sur les aigus), le chant est lui aussi en retrait et paraît moyennement maîtrisé.
Ceci étant dit I est déjà un album solide et ses quelques défauts n’entachent en rien son écoute. L’ambiance et le feeling sont là, les bases sont bonnes !

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Chronique – I Sing The Body Electric


CC by-nc-sa 2.0

3ème album du one-man-band bordelais I’Dawn, I Sing The Body Electric est sorti en 2009. Et non je ne suis pas en train de faire les fonds de tiroir de l’archive, j’essaie d’attirer votre attention sur des trucs sympas moi !

Donc cet album, il reste dans la lignée des précédents sur bien des points, on retrouve la prod minimaliste et le son caractéristique, la voix fantomatique, la basse ronde, la batterie en retrait couverte par les guitares. Coté composition on retrouve aussi nos marques, le rock sombre et dépressif est toujours là, avec une intro un peu surprenante à la clarinette (« Lovely Bones »), les interludes, les morceaux plus punks, comme « Station A : Dead-end » et ceux plus introspectifs et/ou puissants (« The Lovely Sound Of Your Absence »).

Mais les différences se font aussi sentir, car si « The Last Hours Of Light » (le précédent album), marquait déjà un virage vers des morceaux plus lumineux et hargneux, celui-ci confirme cette direction plus post-rock avec des titres comme « Sunny Sunny Shitty Sound », morceau particulièrement bien titré, ou encore le titre final de l’album.

I Sing The Body Electric est ainsi toujours dans le même délire, celui qu’on aime depuis « They Shine With All The Past We Share », et cela se voit dans des titres comme l’excellent « Wood And Withered Bones ». Et simultanément on se rend compte à l’écoute que toutes les variations de la formule ne fonctionnent pas avec la même intensité, le moindre sursaut, même furtif, suffisant à rendre l’exercice glissant.

Finalement n’est-ce peut-être que la nostalgie qui parle ? Et que la claque ressentie à l’époque du 1er album est maintenant passée ? Rien de grave en somme…

I Sing The Body Electric reste un album de 16 titres bien écrit, bien construit, avec assez de fragilité pour qu’objectivement ça marche bien. On a plus eu d’album de I’Dawn depuis celui-là, donc en cas de manque on se rabat dessus régulièrement.

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Chronique – Frog My People


CC by-sa 4,0

Le premier titre commence fort ! Du rock ! Du bon rock aux influences funk et hip-hop, on pense bien sur à Faith No More ou sur les parties du bassiste fou (leurs mots, pas les miens) un peu à Rage Against The Machine. Pourtant si les noms qui me viennent lorgnent du côté du métal, le son restera résolument rock et groovy. Un bol d’air frais que ce « Ride The Frog » !

On enchaîne avec « Vermin », titre plus classique mais redoutablement efficace, où les choeurs permettent véritablement au refrain de s’envoler vers d’autres cieux et vers un excellent solo de gratte.

On continue avec une balade, « Nothing More », dans la veine d’Alice In Chains (surtout le chant). Je dois dire qu’arrivé à ce stade du EP, c’est un choix intéressant que d’avoir placé cette balade, d’abord ça montre que ce n’est pas un genre mort (hé non), mais aussi que The Bundy n’hésite pas à explorer d’autres territoires. C’est donc un titre plus introspectif, avec de belles harmonies dans les arrangements et une guitare soliste qui nous emmène avec elle.

The Bundy, mais oui, The Bundy c’est le nom du groupe qu’on chronique aujourd’hui, avec leur EP Frog My People, je ne l’avais pas dit ? L’émotion sans doute. Formé en 2009, le groupe compte 5 membres, ils publient en CC by-sa (c’est suffisamment rare pour être signalé) et annoncent même qu’ils fourniront les stems pour faire des remix (ça c’est encore plus rare). La musique n’est pas seulement bonne, elle est donc bien diffusée. D’ailleurs, revenons-en à la musique.

Dernier titre… Quoi ? Oui, déjà le dernier titre… Bon il s’appelle « B(l)acklisted », avec lui, on retourne vers les contrées funk/hip-hop, on y trouve quelques ponts sympas et un groove toujours aussi présent. C’est définitivement le morceau qui jette le feu au poudre en donnant envie de sauter partout, mais… Bah qu’est-ce que c’est que ce bordel ? Seulement 4 morceaux sur cet EP, mais ils se fichent de nous ? Aller ça ira pour cette fois, mais qu’on ne vous y reprenne plus…

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Chronique – do this/do that


CC by-nc-sa 2,0

Fukked Up est un défunt groupe de grunge allemand. Do this/do that sorti en 2011 est le seul enregistrement que je connaisse de ce groupe.

Dès les premières notes résonne le spectre de Nirvana. Que ce soit la voix ou les guitares tout vous rappellera de manière presque confondante le groupe de Seattle. Mais alors est-ce que c’est un problème ? Hé bien pas du tout.
Nirvana était un groupe avec une alchimie sonore tout à fait unique et évoluant dans un univers musical relativement étroit. C’est donc un véritable tour de force que réalise Fukked Up, que de faire à ce point du « more of the same » sans que jamais la lassitude ne s’installe.

7 morceaux pour environ 25 minutes, c’est court, mais tout est tellement parfais, le son, la composition, même la durée des titres. C’est court mais aussi sûrement suffisant, l’impression de déprime général étant relativement élevée il pourrait presque être dangereux d’en avoir plus. Je blague bien sur (enfin vous jugerez vous-même), car Fukked Up n’existant plus, nous ne risquons pas de si tôt d’avoir la suite de cette excellente galette.

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